centurion Adjudant
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| Sujet: Les femmes dans les sous-marins Sam 19 Avr 2014 - 10:40 | |
| Les femmes admises dans les sous-marins : la mixité dans l'armée est forcément progressivePublié le 18-04-2014 à 17h10 - Modifié le 19-04-2014 à 09h18 - Lire la suite :
- Citation :
- Les femmes ont en effet leur place dans la marine depuis longtemps déjà. Dès 1982, des femmes médecins embarquaient sur la Jeanne d’Arc. Néanmoins il a fallu attendre 1993 pour que soient créés les premiers équipages mixtes.
Pourquoi avoir tant attendu pour les équipages de sous-marins ? Aucun argument ne tient la route pour s'opposer à la mixité Alors qu'enfin plus personne ne doute que les femmes ont toutes les compétences pour exercer tous les métiers, que l’on sait depuis plus de quinze ans l’apport très positif de la mixité sur l’état d’esprit des équipages embarqués, et que la marine a compris depuis des années l’intérêt d’élargir à tous la base de son recrutement pour disposer d’un personnel au plus haut niveau en qualité et en motivation. Les raisons ne manquent sans doute pas, souvent plus mauvaises que bonnes : la moindre force physique des femmes, leur incompatibilité avec le métier des armes, ou avec une population ancestralement attachée à son image de virilité, la dureté morale de missions longues et exigeantes, le risque de déstabilisation des équipages que pourraient provoquer la création de couples au milieu de marins tenus à l’abstinence, la coupable indulgence ou au contraire l’extrême sévérité de chefs envers leurs subordonnés de l’autre sexe, l’hostilité des familles restant à terre due à la peur que époux ou épouses succombent pendant ces longues périodes où elles ne peuvent entretenir les liens par des gestes quotidiens… Aucune ne tient, devant l’exemple donné par tant d’excellentes navigatrices civiles ou militaires, et les expériences réussies de mixité dans la marine comme dans d’autres milieux aussi exigeants. La mixité demande du temps d'adaptation La réussite de la mixité des équipages doit beaucoup à la prudence et la progressivité avec laquelle la marine nationale a géré cette évolution. Il fallait préparer les esprits et mettre en place des règles de gestion et de vie, afin de garantir l’indispensable équité de traitement quel que soit le sexe, de permettre une arrivée harmonieuse des femmes dans les pyramides de grade comme dans les diverses spécialités. Mais aussi de rappeler qu’un navire est un lieu de travail où sexe et sentiments n’ont pas à s’exprimer, éviter harcèlement tout autant que dénonciation calomnieuse, gérer des carrières embarquées en moyenne plus courtes pour les femmes que pour les hommes, transformer les navires pour que chaque population dispose d’une certaine intimité de vie. S’agissant des sous-marins, la principale difficulté à résoudre concernait ce dernier point. L'aménagement des sous-marins est nécessaire Même si le principe de la "bannette chaude" a disparu il y a quelques années sur les sous-marins français (pour gagner de la place, il n’y avait que deux couchettes pour trois marins, l’un des trois étant toujours debout à la mer. On peut imaginer qu’ils ne changeaient pas les draps à chaque relève …), même si les sous-marins actuels sont plus larges et confortables que les générations précédentes, la promiscuité reste forte, le confort relatif et les possibilités d’évolution des locaux faibles et complexes. De simples rideaux parfois pour isoler les lits, des passagers couchant à côté des torpilles, … C’est pourquoi la marine avait annoncé que la mixité ne pourrait s’étendre aux sous-marins qu’à partir de 2017, à la mise en service de la nouvelle génération, celle des sous-marins d’attaque Barracuda, qui a été conçue et aménagée pour accueillir dans un espace très restreint un équipage mixte dans des conditions décentes. Seuls quelques postes seront concernés au départ Dès lors, pourquoi décider aujourd’hui de faire embarquer des femmes sur les sous-marins lanceurs d’engins ? Et comment faire, puisque c’était jugé impossible ? La réponse à la seconde question est simple. L’annonce montre que seuls quelques postes seront féminisés, tenus a priori par des officiers logés en chambres individuelles ou partagées à deux au plus (aucune modification ne sera donc nécessaire), pour des fonctions où le vivier existe déjà : femmes médecins des armées, spécialistes nucléaires déjà présentes dans la marine de surface pour le porte-avions nucléaire, commandement adjoint Opérations, poste fréquemment confié à des officiers non sous-mariniers et auquel de nombreuses femmes pourraient postuler. Et pourquoi ? Est-ce juste de la communication ? Le monde des sous-marins est très spécifique La marine aurait-elle besoin d’améliorer son image, elle qui fait souvent l’objet du (mauvais) procès d’être un des derniers bastions 100% masculin, un milieu encore macho ? Peut-être, mais on peut aussi comprendre la nécessité de préparer l’arrivée des équipages mixtes sur les Barracuda. Le monde des sous-marins est bien plus exigeant que celui de la surface, tant sociologiquement que dans l’exécution des missions. Rester des mois sous la mer dans un espace confiné, dans un environnement nucléaire, sans possibilité de prendre un "grand bol d’air frais" ou de retourner à terre quand la pression morale ou physique monte, voilà un enjeu de la féminisation qu’il convient de relever avec prudence. Avec ce principe de précaution que d’aucun reproche à nos décideurs de ne pas avoir respecté quand l’accident ou l’échec survient, avec autant de vigueur outragée que montrent peut-être les mêmes lorsqu'ils accusent la marine d’être machiste. Propos recueillis par Yoann Labroux-Satabin http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1191950-les-femmes-admises-dans-les-sous-marins-la-mixite-dans-l-armee-est-forcement-progressive.html
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