Sujet: Services Secrets Marocains Dim 23 Mai 2010 - 17:42
AQMI continue à jouer le jeu du Makhzen
mercredi 28 avril 2010
Des menaces contre l'Afrique du Sud : AQMI continue à faire le jeu du Makhzen
Citation :
Certains services d'intelligence marocaine ont lancé une consigne : lier le Front Polisario avec le terrorisme pour "justifier" l'annexion du Sahara Occidental par le Maroc. Le problème est qu'AQMI ne favorise pas les intérêts du Sahara Occidentzal... mais il joue le jeu du Makhzen marocain. La dernière preuve ? Les menaces contre... l'Afrique du Sud!
Quelqu'un pourrait se demander qu'est-ce que la présumée "Al Qaida" du magreb islamique cherche en menaçant un pays comme l'Afrique du Sud qui n'a jamais attaqué l'Islam et qui défend la cause palestinienne. Mais la menace d'AQMI semble plus facile de connaître quand on ontroduit la nouvelle variante : l'Afrique du Sud est un État qui reconnaît la République Sahraouie (RASD) et elle lui fournit un soutien politique important.
I. AQMI, UN GROUPE TERRORISTE D'ORIGINE OBSCURE, ACCUSÉE D'ÊTRE INSTRUMENTALISEE PAR LE MAROC
Dans ce blog on a parlé, dans plusieurs articles de l'origine obscure de "AQMI" et des accusations d'instrumentalisation par le Maroc du terrorisme islamiste.
Rappel:
1) "Al Qaida au Maghreb Islamique : généalogie d'un mensonge" (31-XII-2008) Dans cet article j'ai continué une ligne d'investigation déjà tracée dans un autre travail en 2005 ("Le terrorisme et l'islamisme comme instruments de la politique marocaine") et je faisais écho de quelques déclarations de l'un des leaders du terrorisme islamiste en Algérie des débuts des années 90 (Abdelhaq Layada) qui avouait le soutien du Maroc au Groupe Islamique Armé (GIA) qui a dévasté l'Algérie.
2) "Le Mali accuse l'appellée "Al Qaida " du Maghreb d'avoir des soutiens au Maroc : l'Espagne interpellée" (1-VI-2009)
Dans cet article je reprenais quelques déclarations d'un membre des services secrets maliens selon lesquelles "Il est évident que les groupes islamistes bénéficient de certains soutients au Maroc"
3) "Sommet d'Alger contre le terrorisme au Sahel : des soupçons sur la relation AQMI-Maroc"
Dans cet article je rappelais la façon étrange dans laquelle AQMI est née en 2007 et signalais létrange contradiction du groupe AQMI, d'un côté, qui menace l'OTAN et, d'un autre côté, elle a commis des attentats dans tous les Etats du Maghreb, à l'exception du Maroc, premier collaborateur de l'OTAN....
II. LES SERVICES SECRETS DU MAROC ESSAIENT D'IMPLIQUER LE FRONT POLISARIO DANS LE TERRORISME
Depuis quelques années, la stratégie des services secrets du Maroc est très claire : essayer de lier, à tout prix, le Front Polisario avec le terrorisme.
Mais comme le Front Polisario ne fait pas d'activités terroristes ... il devient nécessaire d'inventer cette liaison.
1) Première calomnie : la tentative de lier le Front Polisario avec l'attentat de Lemgheity. Comme je l'ai rappelé ici, à peine quelques jours après l'attentat de Lemgheity en Mauritanie (4-VI-2005)), le Majzén lança la rumeur que le Polisario avait collaboré dans cet attentat.
L'hebdomadaire critique marocain Le Journal Hebdomadaire a démonté cette calomnie. Résultat ?
Le majzén a fermé Le Journal Hebdomadaire.
2) Deuxième calomnie : la tentative de lier le Front Polisario avec la séquestration de cooperants Espagnols en Mauritanie.
La séquestration des cooperants en Mauritanie a eu lieu alors qu'en Espagne la société civile était mobilisée pour empêcher la déportation d'Aminatu Haidar, pactisée de manière conjointe par les gouvernements espagnol et marocain.
Peu de temps après, le 1 décembre 2009 un média espagnol proche du Makhzen ("El Imparcial") suggéra que le Front Polisario était impliqué et que les cooperants avaient été portés au territoire libéré du Sahara Occidental, sous contrôle de la RASD. Dans ce blog on a dénoncé tout cela.
Maintenant tout le monde sait que cela n'était pas vrai.
Plus tard, le 12 avril 2010, un autre média proche du Makhzen (le journal ABC) disait qu'il y a un individu, supposé être lié à la séquestration qui apparemment "a fait partie de l'organigramme du Front Polisario" et tout parce qu'il se faisait nommer "Omar le Sahraoui". L'agence officielle de presse marocaine, MAP, sous les ordres des services secrets du Makhzen a été chargée de diffuser, quelques heures après, cette supposée "révélation".
De nouveau la calomnie a été démentie, autant par le Front Polisario moyennant une rectification publiée par ABC (18-IV-2010)), comme par l'individu même dans une interview accordée à la presse mauritanienne dans laquelle, AVANT QU'ABC ne publie son "information" (le 7 avril, en somme) il était déjà clair que l'individu n'était pas sahraoui. III. MAIS LES FAITS SONT IRREVOCABLES : CONVERGENCE D'INTÉRÊTS AQMI-MAROC
Cependant, les faits sont solides. Et, constamment, les faits avalisent la convergence d'intérêts entre le groupe obscur AQMI et la stratégie du Maroc. Nous trouvons la dernière preuve dans les menaces d'AQMI contre l'Afrique du Sud. La nouvelle n'a pas eu écho dans la presse espagnole. ABC en a fait allusion (10-IV-2010)) : "Al-Qaida menace avec un meurtre lors du match Angleterre-EU du Mondial de football".
La question est : et pourquoi la nommée "Al Qaida" du Maghreb islamique ... menace les équipes de football de l'Angleterre et des USA ... en Afrique du Sud! ?
La réponse est très simple si nous faisons attention à deux données :
1) L'Afrique du Sud a obtenu en 2004 l'organisation du Mondial de Football 2010 ... en battant la candidature du Maroc! La candidature marocaine a été soutenue par un éminent membre du lobby pro-marocain en Espagne, Felipe González.
2) L'Afrique du Sud a reconnu en 2004 la RASD en provoquant au Maroc l'un de ses plus grands échecs diplomatiques.
IV. CONCLUSION.
Que c'est clair que "AQMI" n'a rien à voir avec le Front Polisario.
Que les intérêts de "AQMI" ont l'habitude d'être convergents avec ceux du Maroc, c'est aussi clair.
À partir de là nous pouvons deviner quels intérêts servent ceux qui persistent à vouloir lier AQMI au Front Polisario.
Cela est très clair.
Carlos Ruiz Miguel, Professeur à l'Université de Saint-Jacques de Compostèle Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Ven 28 Mai 2010 - 23:57
La filière du terrorisme international passe par le Maroc - 28 mai 2010
Les services secrets marocains en action
le Maroc a-t-il les moyens nécessaires d'autodéfense face à la mondialisation de la violence intégriste. Un dispositif qui converge vers un mot magique, objet de crainte et de fantasmes, de mystères et de mythes: le renseignement.
Le général de brigade Ahmed Harchi, patron de la DGED, saluant S.M Mohammed VI.
Le doute n'est plus permis, le Maroc est directement concerné par le terrorisme international. Base de repli, sphère d'endoctrinement et de recrutement, terrain où s'élaborent des projets d'actions terroristes proches ou lointains, peu importe. Le fait est que depuis les attentats du 11 septembre 2001, les informations en provenance d'Afghanistan, puis de Guantanamo où sont rassemblés des captifs talibans, charrient régulièrement des noms d'intégristes marocains impliqués dans la croisade sanglante de Ben Laden.
Ils seraient dix-huit Marocains, parmi les six cents prisonniers sur la base cubaine transformée en immense camp de concentration à ciel ouvert et tout en barbelés. Piétaille de fusillers ou commissaires religieux, dix-huit c'est à la fois peu et beaucoup.
Toujours est-il que la toute dernière de ces informations est non seulement la meilleure, mais la plus inquiétante.
Spectre
Il s'appelle Abdellah Tabarak. Il est marocain. Il a été arrêté lors de l'attaque américaine contre les montagnes de Tora-Bora, dernier carré de résistance des Talibans. Garde du corps de Ben Laden, il est présenté comme l'homme qui a permis à celui-ci d'échapper à la gigantesque souricière tendue par l'armée et les services américains, après que l'homme de confiance ait couvert jusqu'au bout la fuite de son chef spirituel.
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Dim 30 Mai 2010 - 17:10
Fouad Ali El Himma et Abdelhafid Benhachem.
Citation :
D'aucuns diraient tentaculaire, envahissante, tant le Maroc passait pour “un pays fliqué", à quadrillage policier de “grande proximité"! À tel point que le Maroc était devenu dispensateur de “savoir-faire" sécuritaire auprès de pays d'Afrique et du Moyen Orient.
Éthique
Les sollicitations persistent, mais les temps ont changé et l'ancien “savoir-faire", frappé de péremption pour “droits d'homisme", a dû être actualisé, revu et corrigé, toujours sous les mêmes sigles.
Toutes ces administrations, un peu spéciales par nature, sont dirigées par des militaires, à l'exception des services de renseignements de la sûreté nationale qui relèvent d'un patron civil, Abdelhafid Ben Hachem, comme premier responsable. Pour les autres, ce sont les généraux Ahmed Harchi, Hamidou Laânigri, Ahrouch Ben Ali et Belbachir, qui officient, respectivement à la tête de la DGED, de la DST, des 2ème et 5ème bureaux. Le ministre délégué à l’Intérieur, Fouad Ali El Himma, est, lui, la personne chargée de la coordination entre certains services de sécurité. Pas tous.
Qu'elles opèrent sur le territoire national ou à l'extérieur, tous ces services font du renseignement leur ressource première et leur principal matériau de travail.
Tous ont pour mission la sauvegarde de la sécurité intérieure et extérieure du pays et la protection de son patrimoine économique. Y a-t-il double emploi entre tous ces services qui portent bien leurs noms, ou bien existe-t-il une coordination secrète par définition? Quel est le cursus de formation des hommes qui y travaillent? Ont-ils la maîtrise des nouvelles technologies de l'information et disposent-ils de l'équipement qui va avec? Étant des corps constitués de militaires et de para-militaires, représentants des pouvoirs régaliens de l'État, dérogeant aux statuts, lois et règlements de la fonction publique, ont-ils, ces soldats de l'ombre, un système de valeurs professionnelles, un référentiel d'éthique sociale, des conditions adéquates de travail et d'existence?
Il y a quelques années encore, il était impossible de poser ce genre de questions, encore moins de trouver matière à y répondre. Les services secrets, encore plus que leur nom l'indique, appartenaient à un monde occulte qui inspirait la peur; un univers virtuel dont on savait l'existence, mais qu'il valait mieux ne pas évoquer, même pas de bouche à oreille, car aucune oreille n'était fiable.
C'est que ces services, dans leur immense déploiement interne et externe, étaient braqués sur des nationaux, opposants par conviction politique et par principe idéologique. Ils en avaient fait une priorité, presque un “centre d'intérêt" exclusif. La guerre froide qui régentait le monde, entre marxisme révolutionnaire, occidentalisme libéral et baâthisme arabe, avait des relents très chaud au Maroc. Ce sont les années de plomb, avec leur cortège dramatique et leurs cicatrices par encore refermées.
Danger
À quoi a-t-on échappé, au prix de quels dérapages et qu'avons-nous eu en échange? L'interrogation reste ouverte. L'important est qu'elle se fait aujourd'hui à livre ouvert, librement et publiquement. C'est cela qui a changé, au Maroc comme un peu partout dans le monde. On peut donc parler des services secrets et du recentrage de leur mission par rapport aux nouvelles réalités nationales et internationales. La réconciliation entre l'État et la société, inaugurée en 1994 avec l'amnistie générale et le retour des exilés politiques, l'institutionnalisation des droits de l'Homme et l'extension des espaces de libertés, ne pouvaient pas ne pas déteindre positivement sur la mentalité et les méthodes des services. Ce qui empêche une évolution rapide dans ce sens, ce n'est rien d'autre que le danger intégriste.
Il a été dit et écrit que les services marocains, face aux activistes intégristes, au Maroc ou à Guantanamo, sont plus “efficaces" à l'interrogatoire. Une manière de dire que nos agents secrets, face aux talibans marocains, soutirent les aveux en même temps que les ongles et quelques bouts d'orteils. À vérifier.
Exterminateurs
S'il y a avait obligation de s'intéresser à nos barbus internationalistes et à leurs éventuelles ramifications au Maroc, pour la sécurité du pays et de ses citoyens, rien ne justifie, par contre, l'atteinte à l'intégrité physique d'une personne, ou que la torture remplace les procédures judiciaires universellement reconnues.
Mais il y a, malgré cette pétition de principe, un problème. En fait, il y en a trois. Un: L'enfermement des milices armées de Ben Laden dans une sorte de no man's land et sans autre forme de procès prévisible, est une situation de non droit. Deux: Les Américains les premiers se rappellent que leurs GI's ont été des anges exterminateurs au Vietnam où ils ont commis des atrocités assimilables à des crimes contre l'humanité. Trois, et cela nous concerne particulièrement: Lorsque vous êtes face à un barbu illuminé, décidé à provoquer la première étincelle pour sonner le réveil de ses réseaux dormants et mettre le pays à feu et à sang; vous faites quoi? Vous discutez avec lui sur les significations métaphysiques du bien et du mal, ou vous le neutralisez. “Généralement", les services, au Maroc, comme partout ailleurs, optent pour la deuxième alternative.
S'il y a dépassement du droit, la démocratie, du haut de toutes ses fragilités intrinsèques et salutaires, permet aux défenseurs des droits de l'Homme toutes les formes de dénonciation et d'intervention.
Dans le Maroc d'aujourd'hui, les services secrets ne sont plus ce tabou qui relève d'un pouvoir discrétionnaire transcendantal. Certains patrons de ces services sont même beaucoup moins secrets que leurs prédécesseurs qui étaient, eux, complètement immatériels. Ils n'avaient ni visages reconnaissables, ni photos publiables. On avance donc.
Mal
On peut même espérer avoir, dans la foulée, et une police citoyenne et des services citoyens. Mais il y a tout de même des limites au rêve éveillé de type cité idéale. La nature humaine ne s'y prête pas beaucoup. La citoyenneté des services, y compris dans les sociétés démocratiquement avancées, est un peu spéciale. Par la force des choses, pourrait-on dire.
Aussi, ces services sont-ils perçus, comme le souligne le chef de la DGSE française (voir interview page 7) comme “un mal nécessaire". “Mal" pour qui, et “nécessaire" pour quoi? Deux mots pour deux extrêmes où s'intercalent les services.
Sans verser dans le machiavélisme éclectique et intéressé de George Bush et ses “axes du mal", disons simplement que s'il y a une “nécessité", c'est qu'il y a un “mal" quelque part. Parlons clairement. L'obscurantisme intégriste, violent et régressif, est un “mal". Nous y sommes exposés et nous voulons nous en prémunir. Mais l'arrogance américaine et son appui systématique à la barbarie sioniste est un autre “mal" que nous ne pouvons admettre. Nous sommes, nous autres arabo-islamo-marocains, pris entre les deux. Un équilibrisme pas facile. Un équilibrisme que les politiques et la société civile, mais aussi les services secrets, qui sont, eux, en position avancée, doivent gérer.
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Dim 30 Mai 2010 - 22:07
La DST, surveillance à trois étages
Taeïb Chadi
Citation :
Après le démantèlement du CAB 1 en 1972, la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), communément connue sous le sigle de la DST, a été créée le 12 janvier 1973 par un dahir portant loi n° 1-73-10. La DST est rattachée au ministère de l’Intérieur. Ella a pour mission de: «veiller à la sauvegarde et à la protection de la sûreté de l’Etat et de ses institutions».
La DST est placée sous l’autorité d’un directeur général. Elle comprend, en plus du cabinet du directeur, des services centraux et des brigades territoriales.
Le décret d’application signé par Ahmed Osman fixe les attributions de cette administration. Ainsi, la DST a-t-elle pour compétence la recherche et la prévention, sur le territoire du Royaume, «des activités inspirées, engagées ou soutenues par des puissances étrangères et de nature à menacer la sécurité du pays», et plus généralement, de lutter contre ces activités.
Concrètement, la mission de la DST est de trois types: contre-espionnage, contre-terrorisme, protection du patrimoine économique et scientifique.
Écoutes
Les résultats de ses investigations sont tenus rigoureusement secrets. la DST possède son propre service d'écoutes radio, la PCR (Police des Communications Radioéléctriques), chargé de fournir aux départements concernés des rapports de toutes natures sur les communications nationales et internationales.
Placé sous la tutelle administrative du ministre de l’Intérieur, la DST est une direction active de la sûreté nationale comprenant des fonctionnaires appartenant à tous les corps de la police (commissaires, officiers, brigadiers et gardiens). L’organisation et le fonctionnement de ses services sont couverts par la classification du secret-défense.
Son quartier-général est situé à Témara. Ses brigades territoriales sont implantées dans chaque province, chaque préfecture, chaque wilaya. Ses 8500 agents sont bien installés dans les ministères, préfectures, aéroports, hôtels et clubs privés.
Le patron actuel de la DST est le général de division Hamidou Lâanigri, nommé en 1999. Il a succédé à Driss Basri qui avait toujours supervisé ce département à partir de son fauteuil de super ministre de l’Intérieur, avec, comme directeur adjoint, Abdelaziz Allabouch.
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Dim 30 Mai 2010 - 22:09
La DGED, toutes voiles dehors
Citation :
La direction générale d’études et de documentation ( DGED). est officiellement chargée de «participer au maintien de la sécurité de l’Etat et de ses institutions». Elle comprend un cabinet du directeur général, une administration centrale et des représentations extérieures.
Les attributions de la DGED sont fixées par le chef d’état-major général des Forces armées royales. C’est lui qui définit, également, le statut particulier des personnels de cette administration.
L’image de la DGED auprès des Marocains a été toujours ténébreuse, terrible, voire mythique.
C’est pour cela qu’il faut distinguer la réalité du métier d'agent de renseignements des clichés éculés sur des surhommes pilotant un avion de chasse en smoking. Autant dire que les personnages des films à la James Bond en prennent pour leur grade.
La DGED emploierait 1600 civils et 2400 militaires, dont 5 % de femmes. La moyenne d'âge est de 43 ans. A ces effectifs, il faut ajouter les redoutables membres du «service Action», ces soldats invisibles, entraînés à ne pas se faire remarquer ou identifier.
Discrétion
Leur nombre n'est pas précisé : ils seraient entre 250 et 300, affectés à des missions de renseignement, d'assistance à des pays ou à des mouvements amis, et, pour finir, à des actions de reconnaissance, d'identification et de marquage d'objectifs de toute nature. Il ne s'agit pas forcément d'actions brutales, violentes ou sanglantes.
La DGED s'est investie en Afrique, dans le monde arabe, en Europe ainsi qu'en Asie. Depuis quelques années, elle se veut plus active dans les zones de crise. En ayant recours au renseignement humain, technique, opérationnel ou à la coopération avec d'autres services, nationaux et étrangers.
Des fonds alloués à la DGED par l’administration de la Défense, on ne saura rien. Mais on parle d’un budget officiel de 10 milliards de dirhams.
Car la fameuse caisse noire de la DGED relève de la discrétion de son patron, le général de brigade Ahmed Harchi, lui-même connu pour son naturel réservé.
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Sam 5 Juin 2010 - 21:02
Exclusif. Voyage au cœur des services secrets - 05 juin 2010
(AICPress)
DGED, DGST, RG, DAG… Le Maroc dispose d'une vaste nébuleuse de services secrets. TelQuel donne des noms, précise les missions et révèle comment sont gérés les "dossiers chauds".
Le 5 mars, Lâyoune a vécu une mini-révolution : 190 personnes ont manifesté devant l’hôtel qui abrite la délégation des Nations-Unies, tranquillement, sans heurt, en scandant des chants franchement hostiles à ce qu’on appelle "l’intégrité territoriale du royaume".
L'expression "Sahara occidental" a fleuri sur les banderoles de la plupart des manifestants, essentiellement des femmes et quelques lycéens. à l’origine de la manifestation, un problème social, voire culturel : un groupe de 25 femmes ont été embauchées, dans le cadre des programmes de la promotion sociale, pour effectuer des travaux dans un chantier de construction. Tollé chez le comité de la femme sahraouie, une ONG connue pour son activisme, qui crie à la discrimination et à "l’irrespect du statut de la femme".
L’association appelle à un sit-in, qui se transforme en manifestation pro-indépendantiste. Le tout sous le regard placide des forces de l’ordre. La mini-révolution en question s’est produite quelques heures auparavant, chez les autorités de la ville. Après quelques hésitations (et des coups de fil à Rabat), les autorités de Laâyoune ont en effet décidé de ne pas interdire le sit-in, de déployer d’impressionnantes forces de sécurité mais avec des consignes strictes de "non-intervention sauf en cas d’extrême urgence". En d’autres temps, la manifestation aurait été tout bonnement interdite ou se serait transformé en bastonnade.
Le même phénomène étrange s’est reproduit, toujours à Laâyoune, le 8 mars où une nouvelle manifestation a eu lieu, cette fois devant le siège de la prison civile, connue pour être l’une des plus surpeuplées du royaume (elle abrite en permanence une moyenne de 800 pensionnaires, alors qu’elle est censée en contenir la moitié). Les manifestants dénoncent le transfert récent d’une centaine de détenus, qualifiés de "prisonniers politiques", accusant les autorités de la ville d’œuvrer pour "éloigner les détenus de leurs familles".
Les milieux du renseignement à Laâyoune savent, pourtant, qu’il s’agit de prisonniers de droit commun et que les transferts en question sont pour la plupart volontaires et répondent au besoin de soulager le pénitencier. Une nouvelle prison est d’ailleurs prévue à Laâyoune pour abriter la population carcérale de la ville et de la région, le tout ayant été décidé suite aux derniers déplacements de représentants de l’IER, du CCDH et de personnalités de la société civile comme Assia El Ouadie.
Tout cela n’a pas empêché le sit-in d’avoir lieu, de clamer des messages hautement politiques et de frôler, à tout moment, le dérapage. Que s’est-il passé ? Réponse très simple : à Rabat, il a été décidé, comme nous l’explique cette source officieuse, "de laisser faire les manifestants, de connaître les raisons de leur colère, leur nombre...". Le timing des deux manifestations, qui coïncidait avec la marche de Watanouna et la présence du collectif à Laâyoune, ne laisse guère de place au doute : c’est bien la réponse du berger à la bergère. Les loyalistes, ou nationalistes, ont marché à Rabat, les autres l’ont fait à Laâyoune.
Les nombreux services de renseignement marocains (voir organigramme), en choisissant de laisser faire, savent au moins à qui ils ont affaire. "Une manifestation non réprimée, ayant trait à un sujet chaud, est d’abord une précieuse source d’informations", tel semble être le message des responsables qui ont autorisé les deux manifestations de Laâyoune. On verra, dans les prochains jours, si cette surprenante décision entre dans le cadre d’une nouvelle stratégie du renseignement et de la sécurité (ce que les proches des deux principaux départements concernés, la DGST et la DGED, revendiquent) ou s’il ne s’agit que d’un simple "oubli " appelé à ne plus se répéter…
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Dim 6 Juin 2010 - 17:32
La DGST, la DGED et les autres
Au Maroc, ce n’est un secret pour personne, le renseignement est un métier qui a toujours été en pleine expansion. Dans le monde arabe et africain, le royaume fait partie des pays "développés" en la matière, et son expertise est d’ailleurs régulièrement sollicitée par les pays amis. Ce n’est pas un hasard mais un choix, celui de Hassan II qui décida, dès les années 60, de doter les services, tous les services, de moyens d’action (matériel, équipements, budgets) conséquents. Le secteur a encore gagné en puissance depuis le coup d’état de 1972 où le roi revêtit la tunique de chef suprême des armées, créa la DGST et la DGED, et centralisa une fois pour toutes les collectes de renseignements, d’où qu’ils viennent. La philosophie hassanienne est toujours appliquée aujourd’hui, même si les hommes ont changé et si les départements-clé ont subi un sérieux relifting.
Si le roi est le réceptacle final de tous les renseignements, il lui arrive aussi de solliciter un département ou un autre d’une manière directe, sans respecter forcément la hiérarchie théorique. Comme on l’explique aujourd’hui encore dans l’entourage royal, "il s’agit là d’une manière de garder le contrôle sur tout le monde, et d’empêcher le monopole du renseignement par une même personne". Quatre noms se disputent aujourd’hui le devant de la scène, en matière de renseignement : Fouad Ali El Himma, Hamidou Laânigri, Yassine Mansouri et Ahmed Harari.
Ces hommes sont à peu près, et malgré leurs titres très éloignés les uns des autres, constamment sur les mêmes dossiers. Mais ils ne sont pas les seuls. Le renseignement version gendarmerie, forces auxiliaires ou armée, leur échappent en bonne partie. D’où la fluctuation de la "bourse des valeurs" qui peut changer du tout au tout selon les rapports établis par les uns ou les autres, et le degré d’écoute dont bénéficie tel département au détriment de tel autre. Sur ce plan au moins, et comme nous l’ont confirmé plusieurs sources fiables, le changement intervenu à la tête de la DGED (Mansouri à la place de Harchi), les réaménagements qui touchent à l’Intérieur, à la DGSN et à leurs multiples filiales, ne changeront pas grand-chose à la donne : l’évolution du renseignement tient d’abord du conjoncturel, lié aux dossiers les plus chauds du moment.
Comme aux états-Unis, le terrorisme a obligé le Maroc à faire face à une nécessité vitale : celle de coordonner un tant soit peu les activités des deux grands services dédiés respectivement à l’intérieur et à l’extérieur du royaume. Si Bush a créé un nouveau département pour coiffer à la fois le FBI et la CIA, Mohammed VI a renforcé le statut de Laânigri et remplacé Harchi par Mansouri. La coordination se fera d’une manière informelle, au plus près du Palais royal.
à la DGST, comme à la DGED, l’actualité du jour est à l’assainissement interne. Ce mot d’ordre n’est pas une vaine expression. Des mouvements d’hommes ont été effectués et d’autres devraient suivre. Même Ahmed Harari, homme de Laânigri, n’est pas assuré de garder, longtemps encore, les rênes de la DGST. à la gendarmerie, à l’armée, les "services", en plus de leur mission classique de traquer le renseignement "national", s’occupent surtout, et de plus en plus, d'assainir leurs propres troupes. Les gendarmes qui nous surveillent sont surveillés par d’autres gendarmes, et les militaires du cinquième bureau (celui du renseignement interne) sont aussi bien équipés, sinon plus, que ceux du deuxième bureau. à ne pas négliger, en dehors de ces circuits, le rôle des services des forces auxiliaires, surtout utiles aux frontières terrestres, et celui des RG et des moqaddems, habituels ratisseurs de terrain tous azimuts et traqueurs de renseignements en vrac.
De son temps, et du fait de la paranoïa ambiante, Hassan II avait tenu à cloisonner et à verrouiller tous les services de renseignements, pour s’épargner les risques d’un nouveau coup d’état. En dehors des services existants, le roi se servait d’autres réseaux plus informels. Il faisait constamment appel au chef de sa protection rapprochée, Mohamed Médiouri devenu, dans les faits, un patron de renseignements-bis, mais aussi à son chambellan, devenu le filtre d’un autre genre de renseignements : les intrigues propres aux fonctionnement des différents palais. La tactique était peut-être discutable mais elle a porté ses fruits. Jamais plus, depuis 1972, le Maroc ne s’est réveillé sur l’annonce d’un coup d’état…
L’obsession du défunt roi pour le renseignement le poussait jusqu’à recevoir tous les patrons des grands services étrangers et à installer avec eux des relations personnelles nourries. Sur ce plan, même si la finalité du renseignement reste la même (la sécurité), les manières semblent évoluer. Mohammed VI n’est pas Hassan II, El Himma n’est pas Basri, Laânigri n’est pas Oufkir et Mansouri n’est pas Dlimi. Le royaume a changé son fusil d’épaule ; il ne combat plus des blanquistes, mais des terroristes réels ou potentiels, infiltrés à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire. Sa sécurité, et le travail de renseignement qui l’assoit, concernent aussi ses voisins du nord comme du sud (Europe, états-Unis, monde arabe) aux yeux desquels il représente un enjeu réel.
Même s’ils ne sont pas les seuls, les services de la DGED et de la DGST représentent la vitrine du renseignement marocain. Leurs performances n’intéressent pas que le seul Maroc, mais aussi ses partenaires en Europe (Espagne et France notamment) et aux états-Unis. Après l’arrivée du général Harchi, le 30 juillet 2001, qui a suivi de près l’intronisation de Mohammed VI, les activités de la DGED ont été pratiquement mises en veilleuse. En trois ans, et selon des confidences recueillies ici et là, la DGED va perdre cette capacité de produire des analyses politiques, sécuritaires et stratégiques à partir des informations recueillies grâce à un réseau impressionnant d’"honorables correspondants".
Le général Harchi qui a dirigé notamment les opérations "Ouhoud" au Sahara en 1976-77 avait été choisi par le général Dlimi pour le seconder à la DGED, où il a aidé à mettre en place le fameux "Service Action", qui est l’équivalent d’un commando opérant loin des frontières marocaines. Les trois années que le général Harchi a passées à la tête de la DGED ont été déterminantes pour le pousser vers la porte. Homme discret par nature, Harchi s’est vu reprocher, à mesure que les mois défilaient, la gestion de l’affaire de l’islamiste
Qamareddine Kherbane (un des fondateurs du FIS algérien, expulsé du Maroc en septembre 2001, alors que son visa d’entrée était parfaitement légal) et le contrôle des réseaux islamistes en Europe et en Afghanistan. Des carences dont a largement profité un autre général, Hamidou Laânigri, nommé à la tête de la DST dès octobre 1999. Pour rappel, Laânigri a travaillé sous les ordres de Harchi en pilotant notamment la direction du contre-espionnage au courant des années 80, avant de finir par s’approprier pratiquement les prérogatives de la DGED, n’hésitant pas à piétiner les plates-bandes de ce service d’espionnage en s’acoquinant étroitement avec les services américains.
On le verra ainsi gérer le dossier du terrorisme à partir de Témara, traiter l’affaire des Marocains afghans à Kaboul, suivre à la trace le prince Moulay Hicham ou encore prendre en charge le dossier des Sahraouis contestataires. Même s’il ne dirige plus directement la DGST, Laânigri reste le véritable patron du renseignement intérieur dont il surveille les services de près (une première pour un directeur de la Sûreté nationale).
Au sein de l’armée, le renseignement, comme on l’a vu, est du ressort de deux départements : le deuxième et le cinquième bureaux. Le premier est piloté par le colonel major Hamdane qui a gagné ses galons au cours de la première guerre du Golfe, le second est dirigé par le général Belbachir. En matière de coordination entre militaires et civils, il arrive qu’un "comité interarmée du renseignement" réunisse les chefs des deuxième et cinquième bureaux militaires, de la gendarmerie, et des représentants de la DGED.
Le renseignement militaire en temps de paix comprend à la fois le renseignement de documentation (exemple : base de données sur une armée étrangère), le renseignement de situation et le renseignement de sécurité sur la protection des FAR contre toutes les intrusions venant de l’extérieur. C’est pour cela qu’après le vol des armes dans la caserne de Taza par un militaire proche des salafistes, en 2003, le cinquième bureau a mis sur pied une cellule chargée du suivi d’éventuels courants islamistes à l’intérieur même de l’armée…
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Mar 8 Juin 2010 - 0:38
Écoutes téléphoniques. Les grandes oreilles de la monarchie
Les services du monde entier s’appuient sur les écoutes téléphoniques comme élément-clé pour le renseignement et l’anticipation sur les événements. Les Marocains sont des orfèvres en la matière. Comment font-ils? Où? Que font-ils des flots de renseignements qui échouent quotidiennement dans leurs grandes oreilles?
Témara. La forêt est dense, l’accès particulièrement difficile. à l’intérieur, un département hautement secret, le "centre radioélectrique". Là, les opérateurs du service d'espionnage de la DGST, ou plus précisément de la Police des communications radioélectriques, surveillent quotidiennement des milliers de discussions téléphoniques, d'e-mails, de fichiers ou de fax. C'est le site principal des "grandes oreilles" de la monarchie. Avec plus ou moins de bonheur, des dizaines de faisceaux captés sur les satellites sont, chaque jour, visités par les paraboles de la DGST.
Dans de grandes salles, des techniciens estampillés "secret défense" travaillent en harmonie. Ils s’affairent autour d’un matériel dernier cri (amplificateurs, démodulateurs, analyseurs, déchiffreurs...) qui transforment les faisceaux des satellites en fax, e-mails, fichiers ou voix. Leur principal objectif : déchiffrer les communications cryptées, une tâche de plus en plus ardue à mesure que les nouvelles technologies avancent.
Les opérateurs, eux, ont les yeux rivés sur les consoles des ordinateurs. Ils vérifient le tri automatique du trafic. Seulement quelques centaines, parfois beaucoup moins, de communications interceptées remontent, chaque jour, au cabinet du patron des espions. Les autres, la grande majorité, sont jetées dans une poubelle informatique. La sélection s'effectue grâce à un dictionnaire électronique de mots-clés.
Ce sont les numéros de téléphone et les emails que la DGST entend surveiller en permanence. Ambassades, ministères, organisations internationales, ONG, multinationales... En plus des personnalités aux postes sensibles, des opposants politiques, des journalistes, il y en a plusieurs milliers, de tous pays, dans les ordinateurs des "grandes oreilles". Quand une adresse ou un nom reconnus apparaissent dans le faisceau d'un satellite espionné, la communication est automatiquement enregistrée.
En effet, avec les mots-clés, on filtre le flux de données. Dès que l'un de ces mots magiques (Mohammed VI, armes, drogue… etc) apparaît, l'ordinateur fait un retour pour enregistrer la communication depuis le début. Les spécialistes appellent cela la "veille".
Après le tri, l'écoute proprement dite. à la DGST, quelques dizaines de personnes passent la journée à traiter quotidiennement moins d’une centaine de conversations. Les écoutes qui paraissent revêtir une certaine importance sont remises au directeur de la DGST, Ahmed Harari, lequel répercute l’information au patron de la DGSN Hamidou Laânigri, qui en fait de même avec son supérieur supposé, Fouad Ali El Himma. Mais de toute cette masse d'informations qui rassemble très souvent du commérage pur et simple, très peu d’informations secrètes sont jugées dignes de remonter jusqu'au roi.
Sur un autre plan, et comme le Maroc est lié par des accords de coopération avec des services étrangers comme la CIA, il arrive très souvent que l’information recueillie à Témara remonte jusqu’à Washington. De toutes les façons, les Marocains n’ont guère le choix, les moyens dont dispose la National security agency (NSA) sont proprement phénoménaux. Les "grandes oreilles américaines" emploient 200.000 personnes qui opérent quotidiennement dans 1.000 stations d’écoute éparpillées dans le monde.
Un formidable quadrillage espionne les émissions radio, les GSM, les fax, les communications des services de police, de gendarmerie, les chefs d’état, etc. Au même moment, la NSA peut identifier par un système de reconnaissance vocale 100.000 voix de personnes répertoriées. Qui sait, peut-être bien que, au final, l’une de ces millions de communications écoutées ici ou ailleurs, retombera, un jour, sur vous, ou votre voisin…
En rien n'interdit à la DGST d'intercepter vos conversations ou vos e-mails, pour peu que ceux-ci passent par un satellite. Pire encore, cet espionnage, qui fait appel à la complaisance des opérateurs téléphoniques, est implicitement autorisé par la fameuse loi contre le terrorisme de 2003 qui a institué les écoutes, devancée en cela par le code de procédure pénale qui a été adopté le 14 juin 2001. Le texte, élaboré en grande partie par la Direction des affaires criminelles du ministère de la Justice, a donné, sans surprise, une liberté de manœuvre accrue au parquet.
Les articles 40 et 49 du projet donnent toute latitude "au Parquet pour agir à travers les écoutes téléphoniques, l'interception des correspondances via les divers moyens de communication". Alors que le secret des correspondances était jusqu’alors garanti par l’article 11 de la Constitution…
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Mar 8 Juin 2010 - 17:06
Dossier Moulay Hicham. Le prince et les mouchards
Le prince rouge est au cœur d'un dossier éminemment sensible puisqu’il concerne le roi en personne. C’est Fouad Ali El Himma qui le gère. Le ministre délégué filtre les renseignements remontés par la DGST et la DGED, mais aussi par les divers "amis" et autres contacts censés approcher, d’une manière ou d’une autre, Moulay Hicham. Tout ce qui concerne le prince alaouite est passé au crible. Ses rendez-vous, ses conversations téléphoniques font l’objet de rapports et de contre-rapports dont les synthèses et conclusions atterrissent régulièrement au cabinet royal.
L’homme fait l’objet de filatures, pas toujours discrètes, à chacun de ses déplacements. Sur ce dossier, plus que sur tous les autres, le tandem El Himma – Laânigri s’occupe directement des séances de "débriefing", voire de briefing tout court, à l’adresse des contacts du prince, voire des hommes des médias. L’affaire de l’anthrax, il y a trois ans, illustre parfaitement l’entreprise, Laânigri (à l’époque directeur de la DGST) préparant le dossier, et El Himma le "vendant" aux hommes de presse.
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Mar 8 Juin 2010 - 17:08
Dossier Sahara. Espionnage et négociations
S'il y a un dossier qui a mobilisé, à plein temps, tout ce que le Maroc compte comme services de renseignements, c’est bien celui du Sahara. Sur le terrain, le travail est effectué en plusieurs couches via tous les circuits classiques : le renseignement en vrac (plus communément appelé "tchemchim") par le réseau des caïds et moqaddems pour le compte de la DAG, et celui des RG pour le compte de la police, le renseignement-enquête plus appuyé effectué par les services de la DGST, sans oublier le ratissage systématique effectué par les services de l’armée, de la gendarmerie et des forces auxiliaires, tous présents en nombre dans la région. Tout ce travail est doublé, à l’extérieur du royaume, par les infiltrations (dans les circuits diplomatiques notamment) de la DGED.
Le "jus" final, une fois passé par plusieurs filtres, atterrit systématiquement au cabinet royal avec des propositions pour d’éventuelles mesures à prendre… à noter, et c’est une donnée récente, que les contacts politiques entre le Maroc et le Polisario (voire l’Algérie), quand ils ont lieu, empruntent les mêmes passerelles que celles du renseignement.
En d’autres termes, on infiltre, on espionne et on négocie en même temps. Et c’est valable de côté-ci de la frontière, comme de l’autre…
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Mar 8 Juin 2010 - 17:09
Dossier Basri. À chacun sa partition
Driss Basri a raison quand il pointe deux hommes, responsables (selon lui) de la cabale dont il est l’objet : Fouad Ali El Himma et Hamidou Laânigri. Le tandem a effectivement commandité, et remonté jusqu’au roi, tous les rapports accablant l’ancien vizir. Mais Laânigri et El Himma ne sont pas les seuls dans la danse. Depuis l’exil plus ou moins volontaire de Basri, un autre larron joue sa partition : Yassine Mansouri.
C’est lui qui mène les contacts établis, de loin, avec l’avocat parisien de Basri : Jacques Vergès. Il le faisait avec sa casquette de directeur de la DGAI au ministère de l’Intérieur, il continuera désormais sous la bannière encore plus secrète de la DGED. La DGED, d’ailleurs, hérite du gros du dossier Basri (le suivi en Europe et aux états-Unis), la partie marocaine (procès des hommes de Basri, investigations concernant le patrimoine de sa famille) restant dans l’escarcelle de la DGST, donc des hommes d’Ahmed Harari. Le tout sous la supervision de Hamidou Laânigri et Fouad Ali El Himma.
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Mar 8 Juin 2010 - 17:10
Dossier (couple) Bziz-Lmrabet . Au nom du roi !
Les dossiers de Bziz et Ali Lmrabet sont gérés pratiquement de la même façon avec, plus ou moins, les mêmes interlocuteurs. "Ce qui compte, nous explique cette source officieuse, c’est que la personne du roi soit totalement épargnée dans les sketches de l’un et les écrits et caricatures de l’autre". La philosophie est la même. Bziz et Lmrabet ont été contactés par des "amis" mandatés pour régler l’affaire à l’amiable. Des personnalités au-dessus de tout soupçon (exemple de Mohamed Hafid, ancien de la Chabiba ittihadie) ont joué les bons offices.
Dans le cas de Bziz, tout est pratiquement réglé et l’humoriste s’apprête à renouer avec les écrans de télévision (2M). Lmrabet s’est donné un temps de réflexion, mais il semble enclin à satisfaire la demande de ses amis pour monter un nouvel organe de presse au Maroc. Bien que les hommes qui se sont occupés de ces deux dossiers soient nombreux, c’est principalement Fouad Ali El Himma, incontournable dès qu’il s’agit de la personne du roi, et à un degré moindre Yassine Mansouri, qui tirent les ficelles. Au nom de Sa Majesté. !
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Mar 8 Juin 2010 - 17:11
Coopération. L'Amérique et le monde (dont nous)
Le gouvernement américain a, dès les années 1990, et de manière accrue après le 11 septembre 2001, monté une véritable internationale du renseignement basée sur des relations bilatérales avec plusieurs dizaines de "partenaires" triés sur le volet. Selon des critères plus ou moins objectifs (efficacité des services des pays tiers, degré de coopération…), les services américains ont tissé des liens avec leurs homologues étrangers à partir d’un découpage strict. Une séparation autour d'une série de quatre cercles concentriques, qui s’ouvre avec les pays les plus intimement associés à la "guerre contre le terrorisme" avant d’être bouclée avec des nations dont la collaboration est presque impossible.
Dans le premier groupe de pays, on trouve les alliés de toujours : Royaume-Uni, Jordanie, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Singapour, Philippines, Thaïlande. Le Maroc figure dans le deuxième chapeau avec l’Algérie, l’égypte, Israël, la Russie, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, les émirats Arabes Unis ou la Turquie. Dans le troisième lot, on trouve le Yémen, le Pakistan, la Chine, ou encore l’Arabie Saoudite. Sans oublier le quatrième lot, celui des mauvais élèves (Iran, Syrie, Libye) que la realpolitik américaine n’a pas désespéré de récupérer, partant du principe que les ennemis d’hier peuvent devenir les collaborateurs de demain…
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Jeu 10 Juin 2010 - 20:41
La vidéo de l’agent de la DGSE otage en Somalie - 10 juin 2010
En intégralité, la première vidéo montrant l’agent français de la DGSE enlevé le 14 juillet 2009 en Somalie par un groupe islamiste.
Le Français retenu en otage depuis près d’un an en Somalie a lancé un appel à l’aide pour sa libération, dans une vidéo mise en ligne sur des sites islamistes et diffusée mercredi 9 juin. Il s’agit de la première communication publique du sort de cet agent de la DGSE.
Dans la séquence adressée "au peuple français", Denis Allex implore sa libération et demande à ses compatriotes de faire pression sur le gouvernement français pour qu’il réponde aux exigences du groupe islamiste somalien al-Shabab. En septembre 2009, ses ravisseurs avaient fait savoir à Paris qu’ils exigeaient l’arrêt du soutien de la France au gouvernement légal de Somalie, une demande restée sans réponse.
Le texte lu par l’otage fait référence aux élections régionales de mars et s’adresse au peuple français plutôt qu’au gouvernement Sarkozy, en substance jugé désavoué par le résultat du scrutin . Pour "preuve", les ravisseurs citent les résultats d’un sondage réalisé par Ipsos et notamment l’un d’entre eux repris par Le Point qui donnait 58% des Français opposés à une candidature de Sarko en2012. Ce qui permet de dater le document après le 22 mars.
Le message fait aussi aussi référence à des otages français libérés au Soudan et en Algérie (un humanitaire libéré en février au Soudan et Pierre Camatte), et au collègue de Denis Allex Marc Aubrière, qui aurait été "relâché" ce qui tend à contredire la version selon laquelle il s’était échappé.
Foxbat16
Administrateur
Messages : 2892Points actifs : 4005Localisation : Bab El OuedInscription : 11/04/2010Nationalité :
Sujet: Re: Services Secrets Marocains Jeu 10 Juin 2010 - 20:45
Le Makhzen fait passer des mauritaniens pour des "ralliés sahraouis"
mardi 22 juin 2010
Citation :
La société mauritanienne commence à bouger contre les agissements de autorités marocaines sur le sol mauritanien pour dénoncer les mensonges du Makhzen qui présente des mauritaniens comme des "sahraouis qui ont décidé de rallier le Maroc pour fuir les camps du Polisario".
Les services secrets marocains instrumentalisent des mauritaniens pour des causes inavouées
Depuis un mois la télévision marocaine‘’AIOUN ‘’dans ses éditions du journal télévisé à 22heures 30 diffuse des images de mauritaniens prétendant être des sahraouis. Des images qui rendent perplexes les habitants de Nouadhibou car la majorité des ces citoyens sont mauritaniens à part entière et n’ont rien de marocain ou sahraoui.
Il y a depuis quelque temps une importante activité des services de renseignements marocains dans les villes frontalières avec le Sahara Occidental afin de proposer aux mauritaniens qui vivent dans la précarité totale issus de tribus sahraouies, qui souffrent de la faim et de l’insécurité, de s’exiler dans les provinces sahraouies du sud en leur promettant la nationalité marocaine, et des divers avantages en nature, une maison, un salaire et des aides.
L’objectif est de faire partir le maximum de personnes surtout des femmes et enfants pour des causes encore non avouées. Ce qui est certain, C'est que les services secrets marocains ont effectivement infiltré, voire instrumentalisé des mauritaniens errants dans les rues de la cité économique pour faire ce travail de mercenariat. On parle des citoyens mauritaniens à la solde des services marocains connus de tout le monde comme des espions marocains qui s’occupent de cette sale besogne, travaillant étroitement avec le consulat marocain se trouvant à Nouadhibou qui s’occupe des formalités du départ des pauvres citoyens. Ces faits divers sont le sujet d’actualité dans toute la wilaya.
Le dépeuplement est un problème de sécurité nationale qui doit être vaincu et dénoncé car l’unique victime s’avère être les pauvres citoyens mauritaniens laissés pour compte. Un pays qui laisse ses citoyens achetés au titre de mercenaire, n’est pas digne d’être fréquenté et encore moins de lui accorder une considération. Notre pays se doit d’un revirement spectaculaire, prendre ses responsabilités, et préserver l’intégrité du citoyen mauritanien.
Les pouvoirs publics, les partis politiques doivent bouger. Il y a lieu de s’inquiéter. Les citoyens doivent privilégier la mort dans l’honneur au lieu de se laisser acheter à vil prix.
Identité d'Omar Ould Hamma : Les manipulations des services secrets marocains
jeudi 2 septembre 2010
Citation :
En pleine crise entre l'Espagne et le Maroc à cause de la déportation de la militante sahraouie Aminatou Haidar, trois coopérants espagnols ont été enlevés. Les services de propagande marocains, et leurs nombreux relais, ont immédiatement attribué à l'auteur du crime, Omar Ould Sidahmed Ould Hamma, une origine sahraouie. Une fois, il porte le surnom de Sahraoui, une autre fois il a combattu dans les rangs du Front Polisario, une autre fois il est malien mais marié à une femme sahraouie qu'il a épousée dans les camps de réfugiés sahraouis (alors que ses trois femmes sont maliennes) et maintenant, ils ont recours à la manipulation des documents pour lui attribuer une carte d'identité du Polisario pour attester ses liens avec le Sahara Occidental.
Dans les documents publiés par les services secrets marocains, le numéro supposé appartenir à Omar Ould Hamma Ould Sidahmed existe bel et bien dans les archives du Front Polisario mais il appartient au dénommé Elbu Salahi Mohamed-Mouloud qui a résidé, effectivement, à la Daira d'El Farsia, wilaya de Smara. Mais dans le faux document, ils ont pris le soin de changer l'année de naissance (1978) pour la faire coïncider avec celle du délinquant malien, en laissant le jour et le mois inchangés (18 mars). Par contre, le numéro de DNI 54834516 attribué au père d'Omar est entièrement faux puisqu'il ne correspond à aucune des cartes d'identité enregistrées dans les archives sahraouies.
Plus grossier encore, dans le document "certificado" il est écrit que le concerné Omar Sidahmed Hamma " a résidé dans les camps de réfugiés sahraouis jusqu'au 19 mai 2010" alors que tout le monde sait qu'à cette date le concerné était, depuis plusieurs mois, dans une prison mauritanienne à Nouakchott (Mauritanie).
Ainsi, pour le Maroc, faute d'arguments pour justifier son occupation illégale du Sahara Occidental, la manipulation est devenue la seule arme pour impliquer les sahraouis dans la mouvance terroriste. Pour cela, il compte avec le soutien tacite de plusieurs sites d'origine douteuse.
Salah Eddine Amaidan, athlète sahraoui de haut niveau, réfugié politique en France est actuellement au Sahara Occidental occupé, son pays natal, pour une visite familiale autorisée par les autorités françaises. Il est allé rendre visite à ses parents malades, faire connaissance avec ses neveux.
À son arrivée au Maroc, lors du long interrogatoire subit à l’aéroport, il a demandé des garanties aux services secrets marocains pour que son séjour auprès de sa famille, séjour sans caractère politique, se déroule sans problème.
C’est parce que Salah Eddine est resté très calme vendredi 3 septembre, face à l’attitude agressive et méprisante d’un policier marocain que les choses n’ont pas pris une autre tournure.
Salah Eddine était assis à l’extérieur du stade de la rue de Smara avec deux amies, après la rupture du jeûne quand trois policiers marocains en civil se sont approchés. Les jeunes femmes ont eu peur parce que parmi eux se trouvait un policier dont tous les Sahraouis disent qu’il « cogne et ne parle pas », et dont une des jeunes filles, militante pour la cause de son pays, avait déjà subi la violence à plusieurs reprises.
À l’ordre crié par le policier de se lever, Salah Eddine en a demandé calmement la raison, et ne s’est pas levé. Il a informé le policier qu’il n’était pas marocain, quand celui-ci a exigé sa carte nationale d’identité, et a présenté les documents qu’ils gardaient ensemble, son passeport sahraoui et le sauf-conduit français lui tenant lieu de passeport. Salah Eddine a ensuite décliné son identité Sahraouie, sa qualité d’athlète de haut niveau et son rôle de représentant du Polisario en Europe pour les aspects sportifs, puis a demandé au policier que celui s’adresse à lui avec respect une prochaine fois.
Alors que le policier répétait plusieurs fois « ici c’est le Maroc » pour justifier son interpellation et son agressivité, Salah Eddine a répliqué que ceci était valable pour Agadir mais qu’ils étaient là, au Sahara Occidental. Il a ensuite ré-expliqué avec pondération au policier le but familial de sa visite et lui a proposé de s’informer auprès des agents des services secrets qui le suivent et le surveillent constamment et qu’il a désigné dans la rue. Salah Eddine a demandé à nouveau qu’on le laisse tranquille et les policiers sont partis en disant « désolés pour le dérangement ».