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Mémoires d'espions

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Eagle15

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MessageSujet: Mémoires d'espions Mémoires d'espions EmptySam 23 Mar 2013 - 22:36

Ce que racontent les espions dans leurs Mémoires

Etienne Morand, journaliste

Citation :
Infiltration de centrale nucléaire, assassinat de terroriste, mission en plein génocide... « Les services ont peur qu’un agent révèle des secrets. » A raison.

« L’Espion aux pieds palmés », de Bob Maloubier, éd. du Rocher, mars 2013
C’est presque une tradition dans le milieu du renseignement. Régulièrement, d’ex-agents des services secrets français ou américains publient leur autobiographie. Tantôt pour soulager leur conscience, tantôt pour régler des comptes.

Le 28 mars, Bob Maloubier publiera « L’Espion aux pieds palmés » (éd. du Rocher). Ancien nageur de combat dans les services secrets français (à l’époque, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, Sdece), il revient sur son parcours, depuis la Résistance jusqu’à l’attentat du Rainbow Warrior. Ecrit à la manière d’un roman d’aventures, le livre est jalonné de têtes de chapitres dignes d’OSS 117 : « Bazookas en Catalogne », « Meurtres à gogo ! », « Le scorpion noir a frappé », etc.

Le ministère de la Défense poursuivra-t-il l’ancienne « barbouze » devant les tribunaux ? Trop tôt pour le dire, mais cela s’est déjà vu.

Accusé de violer le secret d’Etat

« 25 ans dans les services secrets », de Pierre Siramy, éd. Flammarion, mars 2010
Pierre Siramy en sait quelque chose. En 2010, cet ex-agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) publie « 25 ans dans les services secrets » (éd. Flammarion), écrit avec le journaliste (et riverain) Laurent Léger.

Trois mois après la parution, des policiers en civil débarquent à son domicile et l’emmènent dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) à Paris, pour une garde à vue.

Siramy est accusé de violation du secret défense. Un délit passible de sept ans de prison et 100 000 euros d’amende. Dans son livre, il ne trahit pourtant aucun secret d’Etat, même s’il livre quelques anecdotes méconnues.

Intimider un espion trop bavard

On apprend ainsi comment les services traquaient des journalistes suspectés de travailler pour l’Est pendant la guerre froide. Ou comment la DGSE a tenté, en 2001, de démanteler une filière de clandestins kurdes en infiltrant parmi eux une gourde contenant un émetteur…

Siramy révèle bien le nom de deux cadres de la DGSE, mais il a pu prouver que les noms en question trainaient déjà sur Google depuis longtemps... En fait, le ministère de la Défense a probablement voulu intimider cet ancien espion un peu trop bavard, qui avait une fâcheuse tendance à se répandre dans les médias.

Trois ans après les faits, il vit toujours sous contrôle judiciaire, avec interdiction de parler à la presse du dossier. La date du jugement n’est pas fixée.

« La DST me pistait grâce à mon portable »

« Un agent sort de l’ombre », de Pierre Martinet, éd. Privé, avril 2005
Avant d’écrire ses Mémoires, Siramy aurait dû se souvenir des mésaventures de Pierre Martinet. Cet ancien du Service action publie « Un agent sort de l’ombre » (éd. Privé) en avril 2005. Le livre provoque la fureur de son ancienne hiérarchie. Il raconte :

« Un matin, cinq types en civil me sont tombés dessus en pleine rue. J’ai appris par la suite que la DST [Direction de la surveillance du territoire, ndlr] suivait mes agissements depuis plusieurs mois, en me pistant grâce à mon téléphone portable. »

Qu’est-ce qui a pu froisser le gouvernement ? Ancien parachutiste, Martinet décrit dans ses Mémoires son parcours de formation, depuis le combat à mains nues jusqu’à la filature. Il détaille surtout plusieurs opérations, comme cette infiltration nocturne d’une centrale nucléaire française, dans le cadre d’un exercice.

Il « suffit » de franchir le grillage de protection à l’aide d’une échelle articulée, puis de forcer la serrure… L’auteur se garde bien de révéler le nom du site, mais donne suffisamment de détails pour qu’on puisse l’identifier. Au vu de sa description de la centrale (« construite dans les années 60 », « au bord de la Loire », « 62 hectares », etc.), il s’agit vraisemblablement de celle de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher).

« Ses anciens chefs ont pété les plombs »

Martinet évoque aussi les fameuses opérations « homo », ces assassinats ciblés officiellement bannis par les services français. A l’en croire, il a été envoyé à Londres pour débusquer le terroriste saoudien Abou Walid, que la DGSE avait décidé d’éliminer. Un ancien agent qui préfère rester anonyme commente :

« En lisant son livre, ses anciens chefs ont pété les plombs. Ce qui a le plus déplu, c’est ce chapitre qui raconte comment la DGSE l’a infiltré en Angleterre, un pays ami, sans prévenir les Anglais ! Il y a dû y avoir quelques coups de fil un peu chauds entre Londres et Paris. »

Au final, Pierre Martinet écope de 10 000 euros d’amende pour violation du secret défense.

Le Rwanda ? Non, la « Zuwanie »

« Une vie dans l’ombre », de Thierry Jouan, éd. du Rocher, janvier 2013
Ces précédents incitent les apprentis auteurs à la prudence. Thierry Jouan, ancien colonel du Service action, a publié ses Mémoires (« Une vie dans l’ombre », éd. du Rocher) en janvier 2013.

Il y raconte une mission en plein génocide rwandais, véritable descente aux enfers qui l’oblige à cheminer au milieu des cadavres. Mais par crainte de froisser sa hiérarchie, il invente une ribambelle de surnoms exotiques : sous sa plume, le Rwanda devient « Zuwanie », les Hutu et les Tutsi se transforment en « Piwa » et « Ara ».

Au grand amusement du journaliste Philippe Lobjois, spécialiste du milieu :

« Cela illustre bien la paranoïa de la DGSE. Ils sont tétanisés dès qu’un agent sort un bouquin. C’est totalement impensable aux Etats-Unis. »

A la CIA, un bureau relit et censure

De l’autre côté de l’Atlantique, où les espions sont célébrés comme des héros, les pratiques diffèrent radicalement.

Genre littéraire à part entière, les Mémoires d’agents secrets assurent aux auteurs les plus célèbres de confortables revenus. Un éditeur aurait ainsi proposé 4 millions de dollars d’avance à l’ex-directeur de la CIA George Tenet, pour la publication de son autobiographie en 2007.

La CIA dispose même d’un bureau spécialisé, qui relit les manuscrits et les caviarde au besoin.

La liberté d’expression des agents est plus large qu’en France, mais pas totale pour autant. En principe, les censeurs de la CIA obéissent à une règle stricte : ils ne coupent que les passages mettant en danger la « sécurité nationale ». Une notion bien floue, qui autorise toutes les interprétations.

Onze lignes barrées au feutre noir

« La Chute de la CIA », de Robert Baer, éd. JC Lattès, février 2006
Robert Baer, ancien espion incarné au cinéma par George Clooney, en a fait les frais. Dans un livre passionnant, « La Chute de la CIA » (éd. JC Lattès, février 2006), il règle ses comptes avec l’agence. Il en décrit les lourdeurs et les failles, démonte le fonctionnement du lobby pétrolier. Il dénonce la complaisance de Washington à l’égard des pétromonarchies du Golfe, bailleurs de fonds des extrémistes islamistes mais robinets à pétrole de l’Oncle Sam.

La CIA censure certains chapitres. Qu’à cela ne tienne, Baer décide de conserver la trace des passages biffés dans son livre, pour donner une idée au lecteur de ce qui fait l’objet de censure.

« J’ai mis également mon nez dans les dossiers concernant la famille royale saoudienne », écrit-il par exemple page 337. Les onze lignes suivantes sont illisibles, barrées au feutre noir… La CIA protège-elle avant tout le « business » américain ?

Ce qu’elle cherche à éviter en tout cas, c’est un scandale « façon » Agee, du nom de cet ancien agent mort en 2008.

Une liste de 250 noms : privé de passeport

Philip Agee a effectué toute sa carrière en Amérique du Sud. Il était notamment chargé, dans les années 60, de traquer les opposants de gauche aux régimes en place. Un beau jour de 1965, il pénètre dans un commissariat de police uruguayen. Les râles d’un détenu lui glacent le sang. Agee se rend compte que c’est lui-même qui a fourni les renseignements nécessaires à la capture du militant d’extrême gauche qu’on est en train de passer à tabac.

« Inside The Company », de Philip Agee, éd. Penguin, 1975
Ecoeuré par les pratiques de l’agence, il décide de soulager sa conscience en publiant « Inside the Company » (éd. Penguin), en 1975. En annexe, il publie la liste de 250 agents américains supposés… Son but est d’« affaiblir » un système qu’il a pris en horreur.

Une erreur gravissime que l’administration américaine ne lui pardonnera jamais. Privé de passeport, expulsé d’une bonne demi-douzaine de pays européens, il termine sa vie en exil. Conclusion du journaliste spécialisé Roger Faligot :

« En France, il n’y a jamais eu de scandale similaire. Les services ont surtout peur qu’un agent révèle des secrets de fabrication encore en application aujourd’hui. »

Même si les tous les Mémoires ne fourmillent pas de « scoops », ils jouissent à chaque fois d’une audience assez large, qui peut inquiéter les services. « Une vie dans l’ombre » de Thierry Jouan s’est écoulé à 10 000 exemplaires depuis janvier. Le livre de Pierre Martinet, sorti en 2005, a franchi le seuil des 40 000 exemplaires. Gros tirages et secrets d’Etat ne font pas bon ménage.
http://www.rue89.com/2013/03/23/ce-que-racontent-les-espions-dans-leurs-memoires-240802
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