Un nouveau service de renseignements militaires, le Defense Clandestine Service (DCS), vient d’être créé aux USA pour surveiller l’Iran, la Chine, la Corée du Nord et le Sahel. Initiée par le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, l’agence a pour vocation d’étendre le renseignement militaire à des régions se situant en dehors des zones de guerre.
Dans le collimateur de cette nouvelle agence figurent l’Iran et son programme nucléaire, la Chine dont les efforts militaires inquiètent Washington, la Corée du Nord, qui poursuit ses programmes balistiques et nucléaires et enfin la région du Sahel, nouveau sanctuaire d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
S’il n’est jamais tard pour bien faire, comme le dit l’adage, pour le président Sarkozy, il semble bien qu’il est trop tard. Les téléspectateurs algériens ont dû être surpris mercredi par les propos élogieux et reconnaissants du candidat sortant -au propre et au figuré- à l’élection présidentielle française Nicolas Sarkozy à propos du rôle de l’Algérie dans le Sahel.
Lors du duel télévisé qui l’a opposé à son successeur potentiel François Hollande, Nicolas Sarkozy s’est fendu d’une belle reconnaissance du leadership de l’Algérie dans le règlement de la crise au Sahel. Pour lui, notre pays est tout simplement la clé majeure pour régler les crises dans cette région. Renversant !
Pourtant, le locataire de Élysée a tout fait, durant cinq ans, pour saborder les efforts de l’Algérie visant à «pacifier» le Sahel, devenu une poudrière. Mais une fois n’est pas coutume, le candidat UMP a déclaré sans rire, que «L’Algérie détient la clé de l’ensemble du problème du Sahel».
On croit rêver… Bien qu’il soit toujours un plaisir pour l’Algérie d’entendre un président d’un pays occidental et surtout français, reconnaître ses mérites, force est de constater que Sarkozy a fait trop tard son aveu. A vouloir servir cette réalité comme un génie personnel à ses compatriotes, il a simplement admis qu’il a eu tout faux dans son activisme au Sahel. Il serait même juste de dire qu’il s’est trompé d’ennemi.
«L’Algérie est une puissance régionale» : Bonjour !
«Il y a un problème dans cette région. C’est la confiance que nous devons mettre dans le travail avec l’Algérie qui est la puissance régionale et qui a les clés de l’ensemble des données du problème », a–t-il expliqué, doctement.
Mai alors pourquoi a-t-il tardé à le comprendre ? Ce que Sarkozy n’a pas voulu dire aux français, c’est qu’il n’a jamais gobé le fait que l’Algérie joue un rôle moteur dans le règlement des crises au Sahel comme l’ont fait les américains et les anglais.
En d’autres termes, en tant que président de la France, Sarkozy ne faisait pas confiance à l’Algérie dans le processus de pacification de cette région, préférant nouer des alliances douteuses avec l’ex président malien Amadou Toumani Touré (ATT), voire traiter indirectement avec Al Qaïda pour récupérer les otages français.
Fatales erreurs d’appréciation
Or, l’Algérie qui maîtrise très bien les enjeux et le risques au Sahel, a fait du non-paiement de rançons aux terroristes un principe qu’elle a même fait criminaliser aux Nations Unies. Faut-il rappeler l’issue fatale pour les otages français, quand Sarkozy a mené une opération militaire sur le sol malien contre un groupe d’Al Qaïda avec la complicité d’ATT.
Pour avoir refusé d’écouter les conseils d’Alger, l’opération fut un désastre. Non seulement les terroristes ont pu prendre la fuite mais pire encore, les otages avaient été exécutés.
L’Algérie avait alors mis en garde contre une opération cavalier seul. Sarkozy ne l’a pas écoutée et la suite tout le monde la connait. La reconnaissance de mercredi est donc très tardive. Dire que l’Algérie et une «puissance régionale» et une «clé majeure», est certes flatteur pour notre pays, mais pour Sarkozy, c’est un réveil brutal d’un cauchemar.
Celui de perdre son fauteuil en faveur d’un François Hollande qui va apprendre de ses cuisants échecs. Ce même Sarkozy qui tresse des lauriers à l’Algérie a tout fait pour la gêner dan son action au Sahel.
Il a en effet tout entrepris pour faire admettre le Maroc au sein des pays du champ alors même qu’il ne fait pas partie du Sahel.
Hollande à dû apprécier la leçon…
Mais sa manœuvre visant à en faire son cheval de Troie n’a pas échappé à l’attention des responsables algériens qui l’ont rejeté. Mercredi, Sarkozy n’a fait qu’avouer son propre échec de s’être trompé d’ennemi. En affichant une méfiance à toute épreuve à l’égard de l’Algérie, la France sous Sarkozy a compliqué la crise au Sahel et provoqué la mort des otages.
«Il faut pousser ces pays, l’Algérie, le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal à travailler ensemble et la France va les aider militairement». Voilà ce qu’il aurait dû comprendre depuis des années !
François Hollande a dû apprécier ce rare moment de lucidité de Nicolas Sarkozy. Quant à l’Algérie, elle n’a plus besoin des éloges d’un homme finissant.
Un an après la mort de Ben Laden, AQMI continue son expansion au Sahel
APA-Nouakchott (Mauritanie) Par Moussa Amar - 06-05-2012, 07:46
Citation :
La mort d'Oussama Ben Laden, le chef historique d’Al-Qaïda, ennemi public numéro un des États-Unis, tué à Abbottabad, au Pakistan, il y a un peu plus d’un an par des commandos américains, n'a pas refroidi l'ardeur de ses disciples dont certains menacent le fragile équilibre du Sahel, notamment au Nord Mali.
Une grande partie du territoire du Mali est en effet, depuis la chute du président ATT, administrée par des groupes terroristes islamistes.
Devenue un objectif prioritaire et obsessionnel aux yeux de l’ancien président George Bush, l’élimination physique du chef d’Al Qaeda a été réussie par le président Obama qui en fait un point stratégique de la campagne pour sa réélection en novembre prochain.
Depuis le 11 septembre 2001, l'homme le plus recherché du monde restait insaisissable. Jusqu'à la nuit de dimanche à lundi 2 mai 2011, lorsque des commandos américains l'ont tué dans cet immeuble d'un quartier cossu d'Abbottabad, à une cinquantaine de kilomètres seulement de la capitale pakistanaise et à quelques pas d’une base militaire du Pakistan.
L’élimination de Ben Laden n’a presque pas été sentie par Al Qaeda. La nébuleuse terroriste fonctionnait déjà sans lui, traqué depuis dix ans et réduit à une vie clandestine, loin de tous les regards, mais aussi de tous ses hommes et de toutes ses structures.
Une répartition des rôles au sein de l’organisation avait déjà été entamée de son vivant. Al-Qaïda avait en effet commencé à faire émerger plusieurs nouveaux leaders dans le cadre d’une régionalisation de ses activités dans des zones stratégiques telles que le Sahel, la péninsule arabique ou l’Iraq.
Peu de temps avant sa mort, en avril 2011, Ben Laden, chef charismatique très écoutée de la centrale internationale du terrorisme, conseille ainsi à la branche au Maghreb islamique (Aqmi) de garder ses otages français jusqu'à la présidentielle en France et de ne surtout pas les tuer tant que Paris bénéficie du soutien des populations musulmanes pour son intervention en Libye.
Et l’interventionnisme de l’homme dans les affaires de notre continent, l’Afrique, ne s’arrête pas à cela. Il rejette, comme le laisse entendre une des 19 lettres publiées ces derniers jours par les Américains, une demande d'affiliation de la part des Shebab somaliens sous la bannière d'Al-Qaïda, et essuie pour cela dans une autre missive les critiques implicites d'un autre haut-responsable d'Al-Qaïda, sans doute Ayman al-Zawahiri, qui a pris la tête de l'organisation après sa mort.
Il est vrai qu’après la mort de Ben Laden, beaucoup d’observateurs prédisaient la fin de l’organisation terroriste. Cela était le cas en Egypte ou en Irak, mais l’organisation a profité du soulèvement de la population contre le régime en place pour se développer dans le chaos et consolider son assise pendant que le pouvoir était occupé à réprimer les manifestations.
Paradoxalement, les bouleversements provoqués par le Printemps arabe ont fait de l’Afrique du Nord un terrain propice à l’expansion d’Al-Qaïda. Affaiblie durablement en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, elle s’est reportée sur le Yémen et profite du chaos dans des pays comme la Libye ou, actuellement, le Mali pour s’implanter.
Cela est d’autant plus vrai chez nous, en Afrique de l’ouest, qu’on assiste à la naissance de deux nouveaux mouvements affiliés au terrorisme islamiste : Boco Haram au Nigéria et Mujoa.
Le premier mouvement s’est illustré par sa violence extrême et ses attaques contre les lieux de culte chrétien. Selon certaines sources, ses éléments s’entrainent dans les camps d’AQMI et seraient même présents au nord du Mali.
Le deuxième groupuscule est plus récent. Il est dirigé par un Mauritanien et compte dans ses rangs des ressortissants de beaucoup de pays ouest africains. A son palmarès, des attaques dans le territoire algérien en plus de l’enlèvement d’humanitaires occidentaux dans les camps du Polisario et, tout dernièrement, de diplomates algériens à Gao.
A côté de ces deux mouvements, il y a Ansar Eddine. Un autre mouvement islamiste qui milite pour l’application de la Chari’a et qui est dirigé par l’ancien chef rebelle touareg, Iyad Ag Ghali.
Les trois mouvements précités et la branche maghrébine d’Al Qaeda, AQMI, partagent beaucoup de points communs : le même objectif d’application de la Chari’a, le même mode opératoire et le même territoire : le nord du Mali. Jusqu’ici ils s’entendent parfaitement bien, gèrent ensemble leur ‘’butin’’ et sont unis pour combattre tout ‘’envahisseur’’ étranger.
Un point fort face à leurs adversaires : les pays de la région et la communauté internationale. Plus d’un mois et demi après la chute du président ATT, le Mali ou ce qui en reste, n’arrive pas encore à se transformer en pouvoir capable d’affronter la menace du nord.
La CEDEAO et ses partenaires extérieurs n’arrivent, quant à eux, à trouver la formule adéquate pour faire face à cette situation qui ressemble fort à l’Afghanistan des Talibans : un terrain propice à tous les excès, toutes les aventures…
C’est dire que l’élimination de Ben Laden n’a apporté jusqu’ici à la région du Sahel qu’une présence plus significative des groupes salafistes qui menacent de plus en plus ces Etats fragiles abandonnés à leur sort comme le confirme l’exemple malien.
Alger se veut « incontournable » sur le dossier sahélo-saharien.
Et Paris pense qu’il l’est effectivement… !
lundi 7 mai 2012
Citation :
« L’Algérie est incontournable [sur le dossier sahélo-saharien] et les prochaines visites à Alger le démontreront ». Cette déclaration d’un haut responsable algérien au quotidien électronique algérien TSA ne saurait étonner. D’abord, parce que l’Algérie et le Mali ont une frontière commune de 1.376 km. Ensuite, parce que le pouvoir actuel s’est fondé sur une lutte féroce (largement instrumentalisée) contre le « terrorisme ».
« les pays du champ saharien paient les conséquences de la guerre de Nicolas Sarkozy contre El-Gueddafi, une guerre qui risque de plonger le Sahel dans le syndrome afghan ».
Enfin, parce qu’alors que la situation politique de l’Afrique du Nord est volatile (trois des cinq pays qui la composent ont vécu une alternance violente), Alger veut être reconnu par l’Union européenne et les USA comme le dernier rempart contre le « terrorisme » (cf. LDD Algérie 029/Vendredi 11 mars 2011). L’Algérie est actuellement le seul pays africain à avoir des ressortissants pris en otages et détenus dans le Nord-Mali ; ce qui ne manque pas de rapprocher ce pays de l’Union européenne qui compte aussi les siens (treize Européens sont actuellement détenus dont six Français). La politique d’Alger est actuellement confortée par celle de Paris. Même si les relations entre les deux capitales sont excessivement délicates (l’ambassadeur de France à Alger, qui vient tout juste de quitter son poste, les caractérise comme étant « à fleur de peau »).
Nicolas Sarkozy, commentant la situation dans le « corridor sahélo-saharien » et notamment celle qui prévaut au Mali, vient de déclarer : « Il y a un problème dans cette région. Le problème, c’est la confiance que nous devons mettre dans le travail avec l’Algérie, qui est la puissance régionale, et qui a les clés de l’ensemble des données du problème. La France est l’ancien pays colonial, donc la France ne peut pas intervenir directement. La France ne peut intervenir qu’en soutien avec ces pays. Mais il faut pousser ces pays – Algérie, Niger, Mali, Mauritanie, Sénégal – à travailler ensemble, et que la France et d’autres pays les aident matériellement et techniquement ».
Sarkozy ayant une maîtrise approximative de la langue française, il est toujours difficile de décoder ses déclarations. A l’écouter, on comprend qu’il serait problématique de faire confiance à l’Algérie mais que, dans le même temps, il n’y a pas moyen de faire autrement. C’est la lecture faite par la presse algérienne. Par ailleurs, la France est l’ex-puissance coloniale en Afrique de l’Ouest mais aussi en Algérie. Sujet sensible et qui oppose le président Abdelaziz Bouteflika et Sarkozy. Chacun sait aussi qu’Alger refuse toute présence militaire étrangère au Mali, à commencer par celle de la France.
On notera enfin que Sarkozy fait la part belle à l’Algérie, « la puissance régionale », au détriment du Maroc alors que Rabat se préoccupe tout autant qu’Alger (mais pas pour les mêmes raisons) de ce qui se passe dans le Nord-Mali. Alger et Paris n’ont pas, par ailleurs, la même approche de la situation que connaît aujourd’hui la Libye. Pour les responsables politiques algériens – et l’essentiel des commentateurs* locaux – la France a une responsabilité dans le chaos qui règne désormais en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest. Ce chaos est le résultat de l’action militaire organisée par Paris contre Mouammar Kadhafi… !
L’opportunisme de Sarkozy est cependant, aujourd’hui, en adéquation avec le pragmatisme des Algériens. Tant que les puissances « occidentales » seront convaincues que l’Algérie est le dernier rempart contre le déferlement du « terrorisme » non seulement en Afrique de l’Ouest mais en Europe du Sud, elles « foutront la paix » au complexe militaro-bureaucratique qui exploite à marche forcée les ressources naturelles de l’Algérie et… les Algériens.
Les tensions que connaissent le « corridor sahélo-saharien » en général et le Mali en particulier, sans omettre la confusion qu’entretiennent les « islamistes » à Tunis, Tripoli et Le Caire, tombent à pic pour Alger. Elles permettent de faire oublier celles qui traversent actuellement le FLN, le parti au pouvoir depuis l’indépendance, à la veille des élections législatives du 10 mai 2012 ; des élections qui pourraient voir, une fois encore, la montée en puissance des « islamistes ». Alger surfe aussi sur la présidentielle française et la perspective d’une alternance qui arrangerait ses affaires. Sans oublier que 2012 est l’année du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie et donc une nouvelle source de tensions avec un gouvernement français de droite qui flirte avec les thèses de l’extrême-droite, notamment sur la question des rapatriés d’Algérie, des harkis, de l’immigration de populations d’origine musulmane, des pratiques religieuses de l’Islam… L’objectif annoncé de Sarkozy est de renégocier le régime particulier dont bénéficient les Algériens (et les Tunisiens) en matière d’immigration en France depuis les accords de 1968, immigration qu’il veut réduire de moitié.
Xavier Driencourt, qui a passé quatre années comme ambassadeur de France à Alger et vient tout juste de quitter ses fonctions (le 3 mai 2012, son successeur, André Parant, s’installant dans la capitale algérienne dès le 4 mai 2012), appelle à une « refondation » des relations franco-algériennes. Dans un entretien accordé au quotidien Liberté Algérie (29 avril 2012), Driencourt affirme que « nous aurions pu faire cette refondation en 2012 parce que l’année s’y prête avec le cinquantenaire de l’indépendance. Quelle belle opportunité ! Nous avions des projets ! Mais le fait d’avoir ce télescopage entre deux élections, législatives en Algérie et présidentielle en France, et deux campagnes électorales en Algérie et en France, et vous savez que les campagnes électorales ne sont jamais propices à la sérénité et au calme. Des excès de part et d’autre, parfois une surenchère verbale… C’est donc difficile d’envisager cette refondation maintenant. Mon sentiment personnel c’est qu’il va y avoir à nouveau une fenêtre après vos et nos élections ». On ne peut pas mieux dire.
A Alger, Driencourt est remplacé par André Parant, qui était le « Monsieur Afrique » de l’Elysée ; Parant dont la filiation et le parcours prennent une couleur particulière dès lors qu’il officie à Alger dans une conjoncture délicate. Driencourt devait, dit-on, rester à Alger jusqu’au-delà des législatives et les cérémonies officielles du 50ème anniversaire de l’indépendance (5 juillet), mais Parant aurait « insisté » pour être en place avant le deuxième tour de la présidentielle française et l’éventuelle installation de François Hollande à l’Elysée (l’agrément des autorités algériennes à la nomination de Parant ne date que du 8 mars 2012).
Il est vrai que Driencourt – proche d’Alain Juppé dont il a été membre de son cabinet au Quai d’Orsay (1993-1995) et à Matignon (1995-1997) – n’a pas toujours apprécié la « non-diplomatie » française en vigueur dans les relations de l’Elysée avec Alger. Il y a le dossier libyen, bien sûr, mais aussi la « banalisation » des rapports franco-algériens. « Je pense, dit-il, que les prochaines équipes [gouvernementales françaises], quelles qu’elles soient, doivent se poser la question […] alors que la perspective « d’avoir une sorte d’Afghanistan au Sud de Tamanrasset serait dramatique pour tous » (entretien avec Hacen Ouali – El Watan du 1er mai 2012).
* Le quotidien algérien Al Akhbar a publié le 18 avril 2012 un entretien avec Yves Bonnet, ancien patron de la DST (1982-1985) qui accuse « le gouvernement du président Nicolas Sarkozy et l’OTAN d’avoir entraîné la Libye dans un chaos et une perturbation sans précédent ». Bonnet dit aussi que « la plus grande erreur qu’a commis la France, c’est qu’elle a oublié que l’Algérie est aussi un Etat du désert du Sud et donc un partenaire incontournable […] On peut trouver des solutions aux problèmes de la région sous influence française en créant une entente ou un accord entre l’Algérie et la France, sans que cela n’évolue en un problème plus complexe, surtout si les deux pays n’ont pas confiance l’un dans l’autre ».
Quant à l’ambassadeur du Mali à Alger, Boubacar Karamoko Coulibaly, il a déclaré au quotidien algérien arabophone El-Fadjr que « si le Mali avait mis en œuvre les recommandations des Accords d’Alger, signés en 1996 entre les représentants des autorités de Bamako et des Touareg, son intégrité territoriale n’aurait jamais été menacée par un mouvement indépendantiste au Nord ». Il dit encore, selon El-Fadjr, que « les pays du champ saharien paient les conséquences de la guerre de Nicolas Sarkozy contre El-Gueddafi, une guerre qui risque de plonger le Sahel dans le syndrome afghan ».
Des experts plaident pour une coopération algéro-française
Par Lydia Bouadi
Citation :
« La crise sécuritaire dans les pays du Sahel et les effets négatifs d'une intervention étrangère » ont été au centre d’une conférence-débat tenue le 15 avril dernier à l'hôtel El Aurassi. Organisée à l’initiative de l'Association algérienne de soutien à la famille rurale et le magazine El Djazaïr.com, cette rencontre a vu la participation d’experts de renommée internationale dont Yves Bonnet, ancien directeur de la surveillance du territoire français (DST), Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), Richard Labévière, journaliste écrivain français et expert dans le contre-terrorisme, Mme Anne-Marie Lizin, présidente honoraire du Sénat belge, et Mme Saïda Benhabyles, présidente de l'Association de solidarité avec la famille rurale.
Devant un parterre de participants et des invités de marque, à l’image de Kamel Rezag-Bara, conseiller à la présidence de la République, de l’ambassadrice d’Autriche, des ambassadeurs de Cuba et du Venezuela ainsi que du représentant du Sahara occidental, et de Ammar Khelifa, directeur de publication du magazine El Djazaïr.com, les experts ont plaidé pour une coopération étroite entre l'Algérie et la France dans le traitement de la crise sévissant dans le nord du Mali.
Saïda Benhabyles : « Non à l’ingérence étrangère dans le sahel »
Mme Saïda Benhabyles, présidente de l'Association de solidarité avec la famille rurale, qui a ouvert la conférence, a expliqué d’entrée que cette rencontre a été organisée sur proposition de représentants de la société civile des villes de l'extrême-sud de l'Algérie, à l’image de Ouargla, Tamanrasset, Adrar et Ghardaïa. « Cette rencontre est née d’une profonde préoccupation de la situation qui prévaut dans le Sahel, une situation qui menace la cohésion de la région », lance-t-elle à l’assistance sur un ton grave. Elle estime que « la clause d'ingérence imposée par l'Occident en Libye, pour des motifs humanitaires, a eu un effet contraire et catastrophique ». Elle s’appuiera, pour étayer ses propos, sur les armes qui circulent dans la région du Sahel. Plus précise, elle indiquera que « le problème qui nous préoccupe a trait à l’ingérence étrangère dans la région ». « J’aurais aimé que Bernard Kouchner et Bernard Henry-Levy se prononcent sur la question car ils sont à l’origine de cette situation », a accusé Benhabyles qui n’a pas manqué, à cette occasion, de rendre hommage aux familles des sept diplomates algériens enlevés à Gao. « On veut que les familles sachent que ce n’est pas leur problème à eux seuls mais que nous sommes solidaires avec eux. On est là à leur côté », souligne-t-elle.
Yves Bonnet : « L’armée algérienne est bien équipée et entraînée »
Yves Bonnet, ancien directeur de la surveillance du territoire français (DST), a expliqué quant à lui, qu’ «il n'est pas possible de lutter contre le terrorisme avec des réponses nationales ». Une coopération étroite entre l'Algérie et la France pour juguler le phénomène du terrorisme dans la région sahélo-saharienne et particulièrement au Mali est préconisée. La France, selon Yves Bonnet « n'a pas agi pour aider le Mali dans sa crise conformément aux accords qui lient les deux pays ». Évoquant les accords d'assistance en cas d'agression ou de tentatives de déstabilisation liant la France au Mali comme aux pays francophones d'Afrique, Yves Bonnet a déploré leur non-mise en œuvre dans la situation qui prévaut actuellement dans la région. Aussi, tout en faisant observer que « l'Algérie est le seul pays de l'Afrique du nord qui a une armée bien équipée et bien entraînée », l’orateur a défendu l’idée d'un rapprochement de la France avec l'Algérie pour ramener la sécurité et l'apaisement dans la partie nord du Mali et dans l'ensemble des pays du Sahel africain. Evoquant le traitement de la question du terrorisme par le centre qu’il dirige, M. Bonnet rappellera que « l’Algérie a fait face au terrorisme avec ses seuls moyens et en particulier avec son armée dans laquelle j’ai trouvé des partenaires militaires d’un grand courage et d’un grand désintéressement ». Selon lui, les généraux algériens « n’ont jamais voulu pérenniser le système et l’accaparer ». L’ancien patron de la DST n’a pas manqué d’engager la responsabilité de Washington dans la naissance du terrorisme : «Le terrorisme est devenu messianique, il a pris une forme religieuse née essentiellement au Pakistan et en Afghanistan, avec la main de la CIA, qui avait cru trouver une parade à l’Union soviétique », a-t-il relevé.
Eric Denécé : « les printemps arabes, une stratégie de déstabilisation de l’Afrique du Nord »
Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), abondera dans le même sens en louant les avantages d’une coopération entre l'Algérie et la France. « Cette coopération est la seule voie possible pour un retour à la stabilité dans la région du Sahel en général et le nord du Mali en particulier », plaide-t-il. Evoquant « le printemps arabe », Eric Denécé défend la thèse que ce printemps obéit « à une stratégie de déstabilisation de l'Afrique de Nord et du Moyen-Orient mise en œuvre depuis 4 ans par Washington ». Cette déstabilisation cible également l’Algérie, estime l’intervenant indiquant qu’« il y a un domino qui a résisté et qui n'est pas tombé, c’est l’Algérie ». Aux yeux du conférencier, il est « absurde de se poser en donneur de leçon de démocratie en s’alliant avec le Qatar et l’Arabie saoudite, les pires extrémistes du Monde arabe». Aussi et pour avoir lui-même participé à une mission en Libye, Eric Denécé fait observer qu’« il n’est pas facile de croire un ancien agent des services de renseignement. Pourtant, la réalité est là. »
Richard Labévière : « Eviter l’afghanisation de la crise malienne »
Richard Labévière, journaliste, écrivain français et expert dans le contre terrorisme, a évoqué la structuration des groupes terroristes dans la région du Sahel africain et les moyens de riposte à ce phénomène. Il est question, selon cet expert, d’une « double géopolitique du crime dans cette région ». Au premier plan, « la région du Sahel abritait les terminaux des cartels de la drogue, à la fois de la Colombie, du Venezuela et récemment du Mexique ». Aussi et tout en faisant remarquer que « les groupes terroristes liés à Al Qaïda viennent s'articuler sur le premier segment lié au trafic de drogue et le banditisme », Labévière préconise la non-afghanisation de la crise malienne. Pour ce faire, il appelle l’ensemble des pays de la région du Sahel et les puissances influentes dans la région à travailler ensemble et à s’échanger les renseignements sur les groupes terroristes aux fins de bien répondre aux menaces terroristes dans la région. Dans cette optique, il estimera que « la France partage avec l'Algérie la menace du terrorisme comme elle doit partager avec elle les moyens de riposte ».
Anne-Marie Lizin : « Faire le distinguo entre Azawed et AQMI »
Mme Anne-Marie Lizin, présidente honoraire du Sénat belge, évoque, quant à elle, la situation au Nord-Mali. Elle insiste à ce propos sur l’impératif de faire le distinguo entre les actions des représentants du mouvement Azawad, qui répondent à une volonté autonomiste, voire indépendantiste, et les activités terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). L’Algérie, concernée directement par la situation prévalant dans cette région, doit « entretenir des rapports avec ces groupes nationalistes ethniques », préconise-t-elle. Son argument est que « ces groupes auront à jouer un rôle majeur dans la région ». S’adressant aux membres des familles des sept diplomates algériens enlevés à Gao, l’intervenante leur a exprimé sa solidarité et son soutien. La présidente honoraire du Sénat belge n’a pas manqué dans ce cadre d’insister sur l’urgence de faire libérer les otages algériens détenus au Mali et «surtout d’apporter un soutien fort à leurs familles». Selon elle, « la prise d'otages dans cette région est pratiquée depuis des années et il s'agit d’un procédé pouvant procurer aux groupes terroristes des revenus conséquents», affirme-t-elle.
L. B.
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Sujet: Re: Guerre du Sahel Mar 15 Mai 2012 - 20:41
Un drone abattu aux frontières algéro-maliennes
Un drone de type Predator a été neutralisé à l’aide de missiles sol-air russes par un groupe d’hommes armés, dans la région de Ouikran, près de la frontière algérienne dans le Nord du Mali.
> MARDI 15 MAI 2012 / PAR FOUÂD HARIT
Citation :
C’est à proximité de la frontière algéro-malienne que la destruction d’un drone français ou américain de type Predator a été signalée ce lundi par les forces de défense algériennes. D’après le quotidien El Khabar, des individus, dont les identités sont encore inconnues, auraient abattu l’engin en plein vol à l’aide de missiles sol-air russes, un arsenal provenant des anciens stocks de l’armée loyaliste libyenne. L’armée malienne aurait récupéré les débris dans la région de Ouikran, près de la frontière algérienne. Selon le quotidien, le drone a été détruit alors qu’il effectuait un vol de reconnaissance à l’ouest de la ville de Toudenni.
L’incident témoigne du climat qui règne actuellement dans la région du Sahel. Ces drones, très utilisés en matière de surveillance par les puissances occidentales, servent notamment à se renseigner sur les déplacements des groupes armés qui opèrent dans la bande sahélienne.
Les drones au Sahel, une nouveauté ?
Les services occidentaux sont très actifs dans la sous-région du Sahel. Mais, longtemps réservée à des zones comme le Pakistan ou l’Iran, l’utilisation par ces mêmes services de drones se développe au Sahel. Pour l’heure, ni les Etats-Unis, fournisseurs de ces drones Predator, ni la France qui en possède quelques-uns, n’ont exprimé le moindre mot à ce sujet.
Des sources ont indiqué que ces engins volants étaient aussi utilisés pour rendre comptes des circulations du Mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) et d’Al-Qaïda au Nord du Mali. Ils auraient commencé à survoler le territoire après la chute de Kadhafi, pendant la présence des forces américaines et françaises. L’Algérie, qui a plus de 1 300 kilomètres de frontière avec le Mali, a interdit à ces deux pays de faire voler leurs drones au-dessus de son territoire.
Ces drones pourraient aussi être un moyen de localiser les otages aux mains des groupes terroristes. Actuellement, une douzaine de personnes est gardée prisonnière par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Sujet: Re: Guerre du Sahel Mar 15 Mai 2012 - 22:37
Mali : Un drone abattu au nord.
Vers Un gouvernement de l’Azawad
> 15-05-2012
Citation :
(Bamako) – Des forces de l’armée malienne sont intervenues dans la région de Ouikran près de la frontière entre le Mali et l’Algérie pour récupérer les débris d’un drone Prédator, abattu dans le nord du Mali, a indiqué ce lundi 14 mai 2012, une source informée.
Le drone de fabrication américaine, effectuait des vols de reconnaissance dans la région d’In Sakan, à l’est de la ville de Taoudenni, depuis une dizaine de jours. L’avion sans pilote aurait été abattu par un missile sol-air provenant des stocks d’armes de l’ancien régime libyen.
Depuis 2011, la frontière nigéro-libyenne passage principal de la contrebande d’armes, le désert entre le Mali et le Niger, le désert d’El Djouf et Egr cheche entre la Mauritanie et le Mali sont survolés par des drones.
Des mouvements insurgés de l’Azawad ont évoqué avoir fait face à des avions de l’armée malienne, durant les semaines précédentes, particulièrement lors de la bataille pour le contrôle de la base stratégique d’Amechach.
Le Mouvement national pour l’indépendance de l’Azawad (MNLA) et Ansar Eddine sont en conclave à Gao. A l’ordre du jour de cette rencontre, la place de la religion, la formation d’un gouvernement et un délai donné aux groupes d’Al Qaîda pour quitter le territoire.
Au même moment, un nouveau mouvement armé, le Mouvement républicain pour la restauration de l’Azawad (MRRA) était créé par le colonel malien Elhadj Ag Gamou.
Son objectif : contrer les groupes islamistes armés du nord du Mali et exiger l’autonomie politique de l’Azawad.
Sujet: Re: Guerre du Sahel Dim 20 Mai 2012 - 14:51
Le G8 « contre le paiement de rançons exigées par les groupes terroristes »
> Abbès Zineb | 20/05/2012 | 9:40
Citation :
Pour les pays du G8 qui se réunissaient samedi à Camp David, dans le Maryland (Est des États-Unis), il est impératif de lutter contre le paiement des rançons exigées par les terroristes, comme ils ont plaidé pour le renforcement des efforts contre le trafic illégal d’armes dans la région du Sahel.
Un clin d’œil à certains d’entre les 8, et d’autres, qui cèdent souvent au chantage des groupes terroristes, et ce, malgré les nombreux appels de l’Algérie à ne pas aider les groupes terroristes à se doter de moyens qui leur permettent de s’offrir des armes.
Il est impératif de lutter » contre le financement du terrorisme, y compris les enlèvements contre rançon, et de l’élimination de tout soutien aux organisations terroristes et aux réseaux criminels » a soutenu le G8 dans sa déclaration finale rendue public à l’issue de leur sommet.
Soulignant qu’il était « essentiel de renforcer les efforts pour supprimer le trafic illicite d’armes dans la région du Sahel, en particulier les systèmes portatifs de défense aérienne (Manpad) qui prolifèrent dans la région », les 8 pays les plus industrialisés de la planète disent s’engager à « renforcer notre coopération pour lutter contre les menaces de terrorisme et les groupes terroristes, dont Al-Qaïda, ses organisations affiliées et ses partisans, ainsi que la criminalité transnationale organisée, y compris les individus et les groupes qui se livrent au trafic et à la production de drogues ».
Dans leur déclaration finale publiée à l’issue de leur sommet tenu à Camp David (Maryland, États-Unis), les dirigeants du G8 ont condamné ‘’la criminalité transnationale organisée et le terrorisme sous toutes ses formes’’.
En outre, ils ont exhorté les États « à développer les capacités nécessaires, y compris en matière de gouvernance, de l’éducation et des systèmes de justice pénale, afin de traiter, de réduire et de saper les menaces terroristes et criminelles ».
Le G8 a aussi souligné le rôle central de l’Organisation des Nations Unies et a salué le Forum mondiale contre le terrorisme (GCTF), qui a été créé en septembre dernier à New York par 30 pays fondateurs dont l’Algérie.
Sujet: Re: Guerre du Sahel Mar 5 Juin 2012 - 19:33
UN ÉMISSAIRE DE L'ONU SE DIT CATÉGORIQUE :
«Nous sommes à la première phase d'un nouvel Afghanistan» au Sahel
05-06-2012
Citation :
«Nous sommes à la première phase d'un nouvel Afghanistan ou d'une nouvelle Somalie. Pour moi, ça ne fait aucun doute». C'est ce qu'a déclaré Ahmedou Ould-Abdallah, diplomate mauritanien et émissaire des Nations unies en Afrique de l'Ouest et en Somalie.
Sujet: Re: Guerre du Sahel Mer 6 Juin 2012 - 19:36
Le Canard révèle : Des dollars du Qatar pour financer un khalifa islamique aux frontières d’Algérie
Mercredi, 06 Juin 2012, 10:09 - Farid Alilat
Citation :
Voilà des informations qui n’arrangeront pas les relations déjà tendues entre l’Algérie et l’émirat du Qatari. L’hebdomadaire satirique français Le Canard Enchaîné rapporte dans son édition du mercredi 6 juin que l’émir du Qatar a livré une aide financière aux mouvements armés qui ont pris le contrôle du Nord du Mali. Parmi ces groupes qui ont reçu les dollars qataris figurent le Mujao qui retient en otage 7 diplomates algériens depuis le 5 avril dernier.
Sous le titre « ‘Notre ami du Qatar’ finance les islamistes du Mali », le Canard Enchainé indique que la Direction du renseignement militaire (DRM), qui relève du chef d'état-major des armées françaises, a recueilli des renseignements selon lesquels « les insurgé du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et Mujao (djihad en Afrique de l’Ouest) ont reçu une aide en dollars du Qatar. »
Le journal satirique ne précise pas les montants de cette aide qatarie, pas plus que le mode de son attribution. Toutefois, il avance que les autorités françaises sont informées des agissements des Qataris dans cette partie du Nord du Mali qui partage 1300 km de frontières avec l’Algérie.
En clair : les émirs du Qatar financent des mouvements islamistes armés qui sèment la terreur en Algérie et dans le Sahel ; qui détiennent des otages algériens et qui ont proclamé un khalifa islamique aux frontières algériennes.
Le pétrole du Sahel
Mais il y a mieux encore. Toujours selon le Canard, l’émirat du Qatar a des visées sur les richesses des sous-sols du Sahel. « Des négociations discrètes ont déjà débuté avec Total », le géant pétrolier français pour exploiter à l’avenir le pétrole dont regorge cette région de l’Afrique.
Le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) et Ansar Dine qui ont reçu ces subsides ont pris le contrôle du Nord du Mali à la faveur d'un coup d'Etat qui a renversé le 22 mars 2012 le régime du président malien Amadou Toumani Touré.
Les deux mouvements avaient annoncé samedi 27 mai leur fusion et proclamé un « Etat islamique » dans la région. Néanmoins, le MNLA a vite fait de renier cet engagement et de se désolidariser de cette initiative. Al Qaïda au Maghreb islamique, dirigée depuis 2004 par l’Algérien Droukdel, qui mène la guerre en Algérie est particulièrement présente en Kabylie et dans les vastes territoires désertiques du Sahel.
Quant au Mujoa (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), une dissidence d’Aqmi, elle détient sept diplomates algériens enlevés le 5 avril dernier et réclame des autorités algériennes 15 millions d’euros contre leur libération et menace d'actions terroristes en cas de refus de satisfaire ses revendications.
Pétaudière
Bref, une vraie pétaudière qui risque de transformer le Sahel en un nouvel Afghanistan.
Selon le Canard Enchaîné, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, « n’ignore aucune des mauvaises nouvelles arrivées d’Afrique subsaharienne. Et rien de l’implication de ‘notre ami du Qatar’, formule d’un officier de l’état-major, dans la ‘capture’ du Nord du Mali par plusieurs mouvements djihadistes.»
« Au début de cette année, écrit encore l’hebdomadaire, plusieurs note de la DGSE ont alerté l’Elysée sur les activités internationales, si l’on ose dire, de l’émirat du Qatar. Et, sans vraiment insister, diplomatie oblige, sur le patron de cet Etat minuscule, le cheikh Hamad ben Kalifa al-thani, que Sarko a toujours traité en ami et en allié. Les officiers de la DRM affirment eux, que la générosité du Qatar est sans pareille et qu’il ne s’est pas contenté d’aider financièrement, parfois en livrant des armes, les révolutionnaires de Tunisie, d’Egypte ou de Libye. »
Tensions entre Alger et Doha
Justement, les relations entre l’Algérie et le Qatar se sont refroidies depuis la chute en 2011 des dictatures à Tunis, au Caire et à Tripoli. Les Algériens goûtent ainsi très peu l’aide financière, militaire et le soutien diplomatique apportés par les Qataris à ces trois pays de l’Afrique du Nord ainsi que l’influence prise par cet émirat au sein de la Ligue arabe.
Ces informations faisant étant d’une aide des Qataris aux mouvements islamistes armés qui ont pris pied au Nord du Mali et leur intérêt pour le pétrole du Sahel ne sont pas de nature à apaiser les tensions entre Alger et Doha.
Sujet: Re: Guerre du Sahel Jeu 7 Juin 2012 - 19:43
Des jihadistes afghans et pakistanais dans le Nord-Mali, selon le président nigérien
Par Agence | 07/06/2012 | 19:14
Citation :
Le président nigérien Mahamadou Issoufou a affirmé jeudi que des jihadistes afghans et pakistanais étaient présents dans le Nord du Mali et officiaient comme formateurs dans des camps d’entraînement, dans un entretien à la chaîne France 24.
On a des informations sur la présence d’Afghans et de Pakistanais dans le Nord du Mali, (…) de jihadistes venus de pays non africains. Ils serviraient de formateurs. Ce sont eux qui entraînent ceux qui sont recrutés dans les différents pays d’Afrique de l’Ouest, a-t-il dit, ajoutant avoir des informations précises sur des camps d’entraînement (des islamistes nigérians) de Boko Haram à Gao (nord).
Au Nord-Mali, les forces dominantes sont les djihadistes et les narcotrafiquants. Tout cela est coordonné : Cela va du Sahara jusqu’en Somalie, a affirmé le président du Niger voisin. Je crois que toutes ces organisations coopèrent entre elles, que ce soit les shebab en Somalie, Boko Haram au Nigeria, Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) en Algérie et au Sahel en général, jusqu’en Afghanistan, a-t-il poursuivi.
Notre préoccupation, c’est que le Sahel ne se transforme pas en un nouvel Afghanistan, a martelé Mahamadou Issoufou, affirmant que le Niger avait jusqu’à présent su protéger son territoire mais qu’il redoutait toujours des tentatives d’installation de groupes islamistes armés.
Après le coup d’État militaire du 22 mars contre le pouvoir du président Amadou Toumani Touré, le Mali s’est retrouvé coupé en deux. Tout le Nord du pays, un territoire vaste comme la France et la Belgique réunies, est sous le contrôle de groupes armés islamistes et de touareg.
Ces groupes armés du Nord continuent à s’approvisionner en armes dans le Sud-Ouest de la Libye, a affirmé M. Issoufou, qui estime que cette zone du Sud libyen constitue une base d’appui pour les factions armées présentes sur le territoire malien.
Interrogé sur les solutions possibles pour régler la crise, le président nigérien a rappelé que des négociations étaient en cours. On n’exclut pas qu’il y ait une intervention armée, a-t-il dit, tout en précisant: Je considère que le recours à la force doit être le dernier recours. Et en cas d’intervention militaire, il a plaidé pour une résolution des Nations unies autorisant l’usage de la force.
Une réunion de responsables de l’ONU, de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est ouverte jeudi à Abidjan pour évoquer une possible intervention militaire au Mali. Fin mai, le président en exercice de l’UA, le Béninois Thomas Boni Yayi s’était dit favorable à une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU en vue de la création d’une force africaine d’intervention. (Afp)
Sujet: Re: Guerre du Sahel Ven 8 Juin 2012 - 10:14
Hollande planifie, Boni exécute
Publié le 08/06/2012 | 01H57 GMT par Babacar Justin NDIAYE
Citation :
« Ça va barder au Nord-Mali » pour emprunter le vocabulaire cru et dru des corps de garde.
Sous le couvert d’une visite privée, le déplacement en France, fin mai, du chef de l’Etat du Bénin et Président en exercice de l’Union Africaine (UA) Thomas Yayi Boni, a été un voyage de travail intense portant secrètement sur la validation, par les Africains, d’une offensive militaire que Paris planifie depuis quelques jours, en liaison avec quelques capitales de pays concernées et inquiétées par le statu quo dévastateur dans l’espace septentrional du Mali.
Au plan strictement militaire, les Présidents Aziz et Boni n’ont pas tort de dire que le Nord-Mali est un objectif à la portée des armées ouest-africaines. Toutefois, le rapport de forces doit être surveillé comme du lait sur le feu. En effet, de mystérieux avions se posent nuitamment et fréquemment sur les aérodromes de Tessalit et de Gao contrôlés par les rebelles.
Il y a moins d’une semaine, Ansar Dine a reçu des renforts en hommes et en matériels. Les équipements seraient arrivés du Qatar ; tandis que les hommes, eux, seraient venus du territoire algérien. Preuve que Boutéflika tacle Hollande et Boni dans un Nord-Mali qu’Alger considère comme un espace vital pour sa sécurité. Ces bras de fer géopolitiques peu lisibles et trop risqués ont certainement dicté la prudence du Sénégal qui n’enverra dans la fournaise malienne, qu’un Etat-major de bataillon, c’est-à-dire un petit collège d’officiers contribuant au commandement tactique. Rien à voir avec des unités de combat.
Après avoir commencé par traduire en actes, sa promesse électorale de retrait immédiat des troupes françaises d’Afghanistan, le Président François Hollande branche maintenant son attention sur le Mali devenu le pénitencier d’une poignée d’otages français (capturés en septembre 2010 à Arlit au Niger), le bastion d’un islamisme aussi radical qu’armé et le foyer ardent d’une insurrection dissidente dont le triomphe galopant – s’il n’est pas stoppé – sera immanquablement le vecteur de deux clashs redoutés : le fameux choc des civilisations et la dramatique fin de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
Jusque-là très laconique sur la bande saharo-sahélienne (le candidat socialiste n’était ni destinataire des notes de la Dgse ni lecteur des télégrammes diplomatiques), le Président Hollande semble désormais outillé et décidé à s’attaquer à l’immobilisme lourd de chaos, qui fait du Mali un pays de moins en moins debout. Et par ricochet, un pays qui éprouve ses voisins du Burkina, de la Mauritanie et du Niger devenus des réceptacles de milliers de réfugiés maliens ; et donc tout naturellement désignés pour être de futurs Etats limitrophes de cette effrayante République islamique de l’Azawad voulue par les Touaregs modérés du Mnla, proclamée par les Touaregs extrémistes d’Ansar Dine et régentée par les intégristes d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
Bref, « l’Aqministan » ou l’Afghanistan en gestation dans le Sahel affole d’avance les gouvernements sud-sahariens – tous stratégiquement arrimés à la France – qui entourent le Mali. D’où l’urgence d’un sursaut militaire dans lequel le rôle de planificateur est assigné à Paris, et celui d’exécutant à un groupe d’Etats membres et non membres de la Cedeao (exemple de la Mauritanie) mais tous rattachés à l’UA que préside Yayi Boni. Telles sont la substance et l’orientation des conversations Hollande-Boni dont la traduction opérationnelle est imminente, selon des sources concordantes.
Dans cette division franco africaine du travail – autrement dit de la guerre – il est assigné à l’Africain Boni de décrocher, ne serait-ce qu’un ersatz de mandat du Conseil de sécurité des Nations-Unies, afin de légitimer une intervention militaire à caractère fortement logistique, dans le territoire du Mali souverain auquel la France n’est liée par aucun accord de défense. Ainsi la bannière de l’Onu aura la double vertu de légitimer l’action de la France et éventuellement celle des Etats-Unis, d’une part, de ménager la fierté des Maliens très pointilleux sur les questions de souveraineté, d’autre part
En fait, l’exécution des plans a débuté dans le plus grand secret, à l’échelon des fragments les plus solides de l’armée atomisée du Mali. Deux fronts sont établis pour libérer incessamment le Nord-Mali. Dans la région de Néma (Est de la Mauritanie), le Colonel malien Ould Meydou, un arabe originaire de Tombouctou, grouille et grenouille avec des centaines d’hommes rescapés des batailles de Kidal et de Tessalit. A ceux-là s’ajoutent de nouvelles recrues, toutes enrôlées parmi les populations blanches du Nord-Mali. Les préparatifs militaires se déroulent non seulement avec la bienveillante impassibilité du gouvernement de Nouakchott, mais également sous la surveillance des flics du Général Aboubakrine, directeur de la Sûreté nationale.
Cette force hors rang – bien qu’issue des rangs de l’armée effondrée du Mali – est la première dent (située à l’Ouest du Mali) de la tenaille qui prendra en étau, l’Etat non reconnu de l’Azawad. La seconde force (positionnée à l’Est) est formée par le bataillon transféré intact au Niger par l’autre Colonel malien, le Touareg loyaliste El Hadj Ag Gamou. A quelques kilomètres de Niamey, les hommes de Gamou sont gardés par les gendarmes nigériens. Ces deux composantes en exil de l’armée décomposée du Mali sont correctement prises en charge par une mystérieuse intendance qui n’a rien à voir avec les sources de financement des deux organismes spécialisés de l’Onu que sont le Haut Commissariat pour les Réfugiés (Hcr) et le Programme alimentaire mondial (Pam).
Question : qui finance l’alimentation et la mise en condition opérationnelle des unités maliennes stationnées en Mauritanie et au Niger ? La réponse dévoile un pan des préparatifs en cours, en vue de la reconquête militaire. Ces dispositions préparatoires renvoient à l’éclipse des deux officiers Ould Meydou et Hadj Gamou qui, tout au long du mois d’avril, ont séjourné au Burkina où ils ont rencontré le Général Gilbert Diendiéré, chef d’Etat-major particulier de Blaise Compaoré. Le même duo de colonels, doués pour la guerre dans le désert, aurait également cherché à rencontrer le Général de corps d’armée Emmanuel Beth, actuel ambassadeur de France à Ouagadougou et ancien commandant en chef de la force Licorne, en Côte d’Ivoire. Quoiqu’il en soit, les deux Colonels nordistes les plus célèbres du Mali ont rejoint maintenant leur PC respectif de Néma et de Niamey. Ils sont en attente de l’étape suivante de l’agenda – revu et corrigé par la France – de Yayi Boni, le plus va-t-en guerre des chefs d’Etat de la Cedeao.
Cette attaque censée être éclair et foudroyante sera conjointement menée par les supplétifs de Ould Meydou alias le « scorpion du désert » et les éléments de Gamou surnommé le renard de l’Azawad. La colonne de Meydou giclera de la frontière mauritanienne vers son objectif : Tombouctou. Tandis Gamou et ses hommes bondiront du Niger en direction de Gao via Ménaka. Dès que Meydou s’emparera de l’aéroport de Tombouctou, l’aviation mauritanienne s’y installera et fournira l’appui feu nécessaire à la destruction des unités motorisées (la kyrielle de Toyota) d’Aqmi, du Mnla et d’Ansar Dine.
Dès la prise de Gao par Gamou, les très solides et bien entraînés Groupes Spéciaux d’Intervention (GSI) formés par des experts militaires français à Atar, rallieront la cité des Askia dotée d’un grand aérodrome où les Transall français et les Hercules américains déposeront des unités nigériennes et éventuellement tchadiennes, malgré les réticences du Président Déby. Pareille armada à composantes terrestre et aérienne (le capitaine Sanogo a ordonné la réparation des Mig en panne sur la base aérienne de Mopti-Sévaré) pourra, par une débauche d’efforts et une orgie de feu, reconquérir Kidal, Aguel hoc, Tessalit etc.
Plus au sud, l’armée malienne en pleine restructuration sous les ordres du Général Mahamadou Maiga, actuel gouverneur de Kayes, se chargera de récupérer des mains de la rébellion, les villes de Douentza, Gossi et Hombori. A cet effet, des regroupements de soldats sont en cours, malgré la chienlit qui prévaut à Bamako. Au demeurant, le discours ultra patriotique et martial prononcé par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra (l’astrophysicien était habillé pour la circonstance en treillis militaire) dans l’enceinte du camp Cheikhou Oumar Tall de Ségou, reste un parfait reflet de l’état d’esprit qui incline vers un sursaut national et…salvateur.
Bien entendu, cette veillée d’armes n’échappe point aux services de sécurité de la puissance régionale, qu’est l’Algérie dont le silence trouble n’a cessé d’inquiéter les pays de la Cedeao. Une inquiétude dont le ministre nigérien des Affaires Etrangères, Mohamed Bazoum s’est fait l’écho, au micro de Rfi, sur un ton empreint de dépit voire de découragement. Fidèles à une doctrine anticolonialiste immuable, les autorités algériennes – par ailleurs habitées par des réflexes hérités de la guerre de libération nationale – restent inflexiblement opposées à toute balade militaire occidentale (notamment française) le long de sa frontière sud de leur pays qui correspond au Nord-Mali. Voilà pourquoi Alger a confectionné sa propre feuille de route qui préconise une négociation plus « régionalisée », c’est-à-dire en dehors des agendas cachés des Occidentaux qui, aux yeux des Algériens, manipulent les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest. On serait tenté d’ajouter : comme la DRS du Général Taoufik Mediène manipule Ansar Dine et son leader Ag Ghali, longtemps compagnon de route des services secrets algériens, avant d’être happé par le wahhabisme durant les années passées à la tête du Consulat du Mali en Arabie Saoudite où ATT l’avait nommé.
Justement, les maîtres actuels du Nord-Mali (Mnla, Ansar Dine, Aqmi et autre Mujao) ignorent-ils ces préparatifs guerriers dont bruissent les officines de renseignement et les chancelleries ? Sûrement pas. Cette nébuleuse islamo-djihadiste possède des ramifications insoupçonnées qui la placent très souvent à l’abri des sales coups. Le 29 mai dernier, le gouvernement d’un pays du Golfe a alerté le chef d’Ansar Dine, Ag Ghali, de l’imminence d’une attaque d’un drone américain sur la ville de Gao. Le chef islamiste s’est précipitamment éloigné et terré dans une cache située à une trentaine de kilomètres de la ville, avant d’y revenir 24 heures après.
Au plan strictement militaire, les Présidents Aziz et Boni n’ont pas tort de dire que le Nord-Mali est un objectif à la portée des armées ouest-africaines. Toutefois, le rapport de forces doit être surveillé comme du lait sur le feu. En effet, de mystérieux avions se posent nuitamment et fréquemment sur les aérodromes de Tessalit et de Gao contrôlés par les rebelles. Il y a moins d’une semaine, Ansar Dine a reçu des renforts en hommes et en matériels. Les équipements seraient arrivés du Qatar ; tandis que les hommes, eux, seraient venus du territoire algérien. Preuve que Boutéflika tacle Hollande et Boni dans un Nord-Mali qu’Alger considère comme un espace vital pour sa sécurité. Ces bras de fer géopolitiques peu lisibles et trop risqués ont certainement dicté la prudence du Sénégal qui n’enverra dans la fournaise malienne, qu’un Etat-major de bataillon, c’est-à-dire un petit collège d’officiers contribuant au commandement tactique. Rien à voir avec des unités de combat.
Le succès des plans de reconquête du Nord-Mali aura pour corollaire, la dépollution politique à Bamako où les chamailleries et les intriques politiciennes ont embourbé la Transition. Le remède du cheval n’est pas à écarter. Certains observateurs n’écartent pas une version malienne du syndrome binaire Dadis Camara-Toumba Diakité, pour se débarrasser du capitaine Sanogo. Mais apparemment prévenu, l’homme fort du camp Soundiata de Kati, a récemment changé presque tous les éléments de sa garde.
Les humoristes affirment que le Mali a quatre plaies : le Mnla, Ansar Dine, la junte et, la …Cedeao. Une boutade. Mais, la boutade n’est-elle pas le prolongement des pensées sérieuses, par la plaisanterie ?
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Sujet: Re: Guerre du Sahel Sam 9 Juin 2012 - 19:48
IL FINANCE LE TERRORISME AU SAHEL: L'émir du Qatar continue à faire des siennes
(L'Expression 09/06/2012)
Citation :
Les efforts de l'Algérie et de la communauté internationale pour venir à bout du terrorisme au Sahel sont contrariés par le Qatar.
Alors que l'Algérie et ses partenaires fournissent des efforts titanesques pour venir à bout des terroristes au Sahel, l'émir du Qatar est en train de renflouer ses caisses faisant fi de la solidarité internationale demandée par toutes les nations.
Comment en est-on arrivé à cette situation ubuesque?
Mais d'abord, voici les faits. Le scandale est révélé par l'hebdomadaire satirique français Le Canard enchaîné. On y apprend que l'émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, a livré une aide financière aux mouvements armés qui ont pris le contrôle du Nord du Mali.
Et parmi ces groupes qui ont reçu les dollars qataris, figure le fameux Mujao qui retient en otage sept diplomates algériens depuis le 5 avril dernier. Selon la publication, c'est la direction du renseignement militaire (DRM) qui relève du chef d'état-major des armées françaises, qui a recueilli des renseignements selon lesquels les insurgés du Mnla, les mouvements Ançar Dine, Al Qaîda au Maghreb islamique et le mouvement du djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) ont reçu une aide en dollars du Qatar.
Personne ne connaît le montant versé par les Qataris, mais la chose reste suffisamment dangereuse et menace la stabilité de l'Algérie, car cette partie du Nord du Mali partage 1300 km de frontière avec le pays. Quelles sont les visées du Qatar? En plus du désir de se venger des pays qui l'ont éconduit, qui refusent d'être engloutis par la vague des «révolutions» arabes, il y a la volonté de faire main basse sur les richesses des sous-sols du Sahel.
On évoque même des négociations discrètes qui ont déjà débuté avec Total, le géant pétrolier français, pour une exploitation prochaine du pétrole découvert dans le nord désertique du Mali. C'est la copie conforme du scénario qui s'est déroulé en Libye (le Qatar ayant même envoyé une unité militaire qui a participé aux côtés des forces de l'Otan qui ont détruit ce pays) autre pays frontalier de l'Algérie. Le Qatar est un pays moins vaste que la daïra de Draâ El Mizan (wilaya de Tizi Ouzou), dont la population est moins importante que celle de la wilaya d'Oum El Bouaghi, mais a des ambitions démesurées. Compte-t-il sur ses dollars pour concurrencer d'autres leaders du Monde arabe et se poser comme acteur principal au Moyen-Orient?
Dans ce cas, quelle serait la réaction de ses alliés occidentaux? Le laisseront-ils financer les terroristes pendant longtemps encore et continuer à menacer la paix et la sécurité au niveau mondial?
Nos partenaires, comme la France et les Etats-Unis, pour ne citer que ceux-là, resteront-ils les yeux fermés devant ces atteintes à la sécurité au risque de voir leurs intérêts menacés? Ce n'est pas sûr. Pour s'en convaincre, il suffit de rappeler cette déclaration d'Hillary Clinton, chef de la diplomatie américaine, lors du Forum global de lutte contre le terrorisme à Istanbul, qui soutient la criminalisation du paiement de rançon aux preneurs d'otages. C'est exactement le point de vue que défend, depuis des années, l'Algérie au sein de l'ONU et qui a suscité l'adhésion de nombre de pays.La réaction de la France aux agissements du Qatar sont moins encourageants.
Selon le Canard enchaîné, le (nouveau) ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n'ignore aucune des mauvaises nouvelles arrivées d'Afrique subsaharienne.
En outre, dès le début de cette année, plusieurs notes de services secrets français ont alerté l'Elysée sur les activités de l'émirat du Qatar. Mais le président Sarkozy n'y a pas donné suite pour ne pas incommoder le cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani. L'Algérie, par la voix de son ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, rappelle que les efforts collectifs, structurés autour d'une stratégie régionale commune ont commencé à donner des résultats très encourageants, «contrariés malheureusement par les événements qui ont eu lieu au Mali».
Aidés par le Qatar, devrait-il ajouter. Les rappels de M.Messahel ont été faits à Istanbul lors des travaux du Forum global de lutte contre le terrorisme, coprésidés par Hillary Clinton, et par Ahmet Davutoglu, ministre turc des Affaires étrangères. De nombreux pays ont exprimé, par ailleurs, leur disponibilité à coopérer avec les pays du Sahel pour un partenariat avec la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme. Cette volonté était perçue lors de la Conférence d'Alger de septembre 2011 sur le partenariat, la sécurité et le développement au Sahel.
Sujet: Re: Guerre du Sahel Mer 13 Juin 2012 - 0:41
Le Premier ministre du Mali à Alger : Pressions sur l’Algérie pour une intervention militaire
Par Le Quotidien d'Oran - Date: il ya 49 minutes
Citation :
Le Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra, est en visite en Algérie depuis hier où il est arrivé porteur d’un message du président de la République par intérim, M. Diacounda Traoré, au chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika.
Le communiqué des Affaires étrangères parle d’une visite qui «s’inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays». «Le Premier ministre malien aura des entretiens avec les responsables algériens axés sur «la situation au Mali et au Sahel ainsi que sur l’état de la coopération bilatérale et les perspectives de sa redynamisation et consolidation», précise le communiqué.
Un texte d’une facture hyperclassique alors que la «situation au Mali et au Sahel» est des plus chaotiques avec des appels de plus en plus pressants à l’intervention militaire et des critiques, à peine voilées, au sujet de la «passivité de l’Algérie».
Outre la situation au nord du Mali tombé entre les mains des rebelles targuis (Mnla et Ançar Eddine) et des groupes islamistes armés (Aqmi, Mujao et sans doute Boko Haram), les choses peinent aussi à se stabiliser à Bamako.
Il était question hier, une fois de plus, de la dissolution de la junte dirigée par le capitaine Sanogo en réponse à une exigence fermement formulée par l’Union africaine, la Cédéao et l’Onu de retrait des militaires de la scène politique. Mais le retour à la «normale » n’est pas assuré, le porte-parole du gouvernement malien ayant annoncé que l’organe militaire créé après le putsch (le Comité national pour la restauration de la démocratie et le redressement de l’Etat, CNRDRE) sera remplacé par une «nouvelle structure».
Hamadoun Touré, porte-parole du gouvernement, a indiqué que cette nouvelle structure aura une «mission de formation et de conseil» et les membres de l’ex-junte «vont accompagner le gouvernement dans la réforme de l’armée pour la reconquête des régions du nord du Mali et la préparation des élections».
LE NIGER FAIT FEU DE TOUT BOIS CONTRE L’ALGÉRIE
La situation n’est en tout cas pas suffisamment stabilisée au sein de l’armée pour parler de «reconquête» du Nord où les appels à une intervention militaire extérieure se font pressants. Des appels pris en charge par l’Union africaine qui entend saisir «formellement» l’Onu d’une requête en ce sens. Le président français, François Hollande, évoquant une «menace d’installation de groupes terroristes au Nord-Mali (...)» est dans cette optique. «Cette menace existe, c’est aux Africains de la conjurer, à eux de décider. La Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) en est à la fois l’instrument juridique et l’instrument éventuellement militaire».
Le président nigérien Mahamadou Issoufou qui fait le forcing pour l’intervention militaire a évoqué la présence de «jihadistes afghans, pakistanais, en tout cas étrangers au Mali qui entraîneraient des groupes terroristes». Les présidents mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et français François Hollande se sont dits, hier, au cours d’un entretien téléphone, «préoccupés» par les «développements graves de la situation au Mali», a affirmé cette source diplomatique mauritanienne.
Messages codés que le Niger, inquiet d’un risque de contamination de la rébellion targuie, se charge de rendre clair en faisant feu de tout bois… contre l’Algérie. Son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a demandé à l’Algérie de «se ressaisir» et il lui reproche de ne pas avoir actionné le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc).
Ces pressions pour une intervention militaire de l’Algérie pourraient s’accentuer à la faveur de la saisine du Conseil de sécurité par l’Union africaine. Jusqu’à présent, l’Algérie a fait valoir qu’elle faisait infiniment plus sur le terrain que les «causeurs».
La donne risque cependant de changer si le Conseil de sécurité donne son aval à une intervention militaire. La volonté de l’Algérie de réserver le traitement de la situation aux seuls pays du «champ» est déjà contrariée par la multiplication des acteurs gris et des manoeuvres. Salem Ferdi
Sujet: Re: Guerre du Sahel Mer 13 Juin 2012 - 0:53
L'Algérie ne doit jamais intervenir militairement au Mali.
Jamais au grand jamais.
Pourquoi ? Les services de renseignement militaires qui ne nous portent pas dans leurs coeurs attendent avec impatience cet évènement majeur qui n'aura pas lieu nchallah.
Leur objectif ? Espionner les armes ultra sophistiquées de l'ANP, le niveau de leur utilisation par nos militaires et la puissance de feu que peuvent développer nos unités combattantes interarmes.
En somme, ils feront une évaluation concrète des capacités tant défensives qu'offensives de l'ANP à des fins obscures.
Sujet: Re: Guerre du Sahel Dim 24 Juin 2012 - 15:14
Guerre de l’ombre au Sahel
Des membres d'Ansar el Dine dans le nord du Mali le 12 juin
22 juin 2012 à 19:56 - Par THOMAS HOFNUNG
Citation :
ANALYSE - Américains et Français se limitent à surveiller le nord du Mali, contrôlé par des islamistes et des indépendantistes touaregs, laissant à une force africaine l’éventualité d’une intervention au sol. .
Ils ne les ont pas atteints, mais ils ont essayé. La semaine dernière, les islamistes qui contrôlent le nord du Mali ont visé à l’arme lourde deux appareils non identifiés qui survolaient la ville de Tombouctou.
«Oui, nous avons tiré, et s’il plaît à Dieu, nous allons bientôt abattre des avions ennemis qui survolent Tombouctou. La France, l’ONU, peuvent envoyer tous les moyens du monde. Grâce à Dieu, nous allons vaincre l’ennemi», a déclaré à l’AFP Oumar Ould Hamaha, un des chefs militaires du mouvement Ansar ed-Dine (Défenseurs de l’islam).
En réalité, il ne s’agissait vraisemblablement pas d’aéronefs français, mais plus sûrement d’avions américains. Selon le Washington Post, les Etats-Unis surveillent en effet de plus en plus étroitement le Sahel - une zone «grise» où coopèrent trafiquants de drogues et groupuscules terroristes. Depuis 2007, Washington aurait mis en place un réseau d’une douzaine de bases aériennes sur le continent africain, permettant à de petits avions passe-partout, bourrés d’électronique, d’effectuer des vols de reconnaissance dans les zones sensibles.
Selon le quotidien, qui s’appuie sur des sources militaires et du renseignement américain, ce maillage comprendrait notamment la base de Djibouti (la seule que possèdent les Etats-Unis en Afrique), mais aussi le Kenya, l’Ouganda, l’Ethiopie. Dans ces pays, les militaires américains et les contractuels privés auxquels ils font de plus en plus appel disposent de discrètes installations dans des hangars situés à l’écart, sur des aéroports ou des bases militaires locales. Pour la zone du Sahel, les Américains ont élu domicile sur l’aéroport de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, où ils ont pour voisines les forces spéciales françaises, déployées sur place depuis plusieurs mois.
Immense. Le «hub» de Ouagadougou permet de rayonner sur tout le secteur où les hommes d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) sont actifs : la Mauritanie, le Niger et bien sûr le Mali, où les terroristes soutiennent les islamistes touaregs d’Ansar ed-Dine. Ces derniers ont profité du putsch militaire du 22 mars contre l’ex-président Amadou Toumani Touré, à Bamako, pour s’emparer, de conserve avec les indépendantistes touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), du Nord-Mali.
Echappant à tout contrôle étatique, cette immense région, plus vaste que la France, préoccupe singulièrement Paris. L’ex-puissance coloniale est inquiète notamment pour la sécurité de ses ressortissants présents sur place, dont six ont déjà été enlevés au Niger et au Mali, et sont toujours otages d’Aqmi. Outre la menace d’un nouveau rapt, Paris redoute un possible attentat. La publication spécialisée la Lettre du continent affirme que des ULM effectuent des vols de reconnaissance aux abords d’aéroports de la région avant l’atterrissage et le décollage des avions d’Air France. Selon des sources concordantes, Aqmi aurait en effet récupéré des missiles sol-air de fabrication soviétique dans les arsenaux libyens, à la faveur de la chute du régime de Kadhafi.
Les Américains, qui utilisent des drones pour cibler des terroristes au Yémen, mais aussi en Somalie, vont-ils y recourir dans le Sahel ? Cité par le même Washington Post, un haut gradé américain ne l’exclut pas. Les Français disposent, eux, de moyens de surveillance aérienne en Afrique de l’Ouest et de forces spéciales. Outre à Ouagadougou, des militaires tricolores sont déployés en Mauritanie. Officiellement, ils y effectuent des missions de formation, mais - à l’instar de leurs homologues américains - ils peuvent, le cas échéant, changer de casquette. En janvier 2011, des commandos français avaient tenté, sans succès, de libérer deux jeunes compatriotes enlevés dans un restaurant de Niamey (Niger). Cette opération avait été montée en quelques heures.
Malgré ce déploiement de moyens technologiques à haute valeur ajoutée et de troupes d’élite, seule une intervention au sol peut permettre de reprendre le contrôle du Nord-Mali. Mais ni les Américains ni les Européens ne sont prêts à faire la guerre dans le Sahel. En revanche, sous réserve du vote d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant le déploiement d’une force africaine, ils seraient disposés à fournir un soutien logistique, ainsi que du renseignement aérien.
Milieu extrême.Pour l’heure, seuls trois pays de la région se sont dits prêts à mobiliser quelque 3 700 hommes : le Niger, le Nigeria et le Sénégal. C’est trop peu, surtout pour mener des opérations dans un milieu extrême (le désert) et face à des activistes islamistes très déterminés. Sollicitée de longue date, l’Algérie reste étrangement passive face à la détérioration de la sécurité à sa porte.
Reste l’armée gouvernementale malienne, qui a implosé ces derniers mois. L’une des priorités des Occidentaux est de l’aider à se remettre sur pied. A cet égard, le déploiement d’une force ouest-africaine, d’abord au Sud-Mali, permettrait de stabiliser les institutions, avant d’envisager la reconquête du Nord. Une perspective qui laisse toutefois sceptique un natif de Tombouctou : «Dans le désert, cent soldats du Sud se sentiront toujours plus faibles que trois Touaregs.»
Foxbat16
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Sujet: Re: Guerre du Sahel Mer 27 Juin 2012 - 13:01
Pour le MI-5, le « printemps arabe » offre de nouvelles opportunités aux jihadistes
27 juin 2012 – 9:47
Citation :
Le directeur des services britanniques de sécurité intérieure et de contre-espionnage (Security Service, MI-5), Jonathan Evans, dont les interventions sont rares, a pris le contre-pied de ces analyses optimistes, lors d’une conférence sur la défense et la sécurité, tenue à Londres, le 25 juin.
Selon lui, l’instabilité de certains pays constatée au lendemain du « printemps arabe » a créé un « un environnement permissif », lequel donne « de nouvelles opportunités aux jihadistes ». C’est notamment le cas du Mali, dont le nord a fait sécession, de la Somalie, du Yémen, où des combats très durs contre al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) ont lieu tous les jours, ainsi que dans certains parties du Moyen Orient.
« Nous sortons d’une période de menace aiguë et précise pour entrer dans une autre où la menace est moins monolithique, mais plus diffuse » a-t-il encore affirmé, après avoir fait le constat que « l’influence d’al-Qaida s’éloigne de l’Afghanistan et du Pakistan pour s’ancrer au Yémen, en Somalie et au Sahel ».
Nombre d’experts ont expliqué que les bouleversements dans le monde arabe constituaient la défaite d’al-Qaïda – ou du jihadisme mondial – dans la mesure où ces mouvements radicaux n’avaient pas eu de prise sur les révoltes qui amenèrent la chute de régime en place depuis des décennies.
Le directeur des services britanniques de sécurité intérieure et de contre-espionnage (Security Service, MI-5), Jonathan Evans, dont les interventions sont rares, a pris le contre-pied de ces analyses optimistes, lors d’une conférence sur la défense et la sécurité, tenue à Londres, le 25 juin.
Selon lui, l’instabilité de certains pays constatée au lendemain du « printemps arabe » a créé un « un environnement permissif », lequel donne « de nouvelles opportunités aux jihadistes ». C’est notamment le cas du Mali, dont le nord a fait sécession, de la Somalie, du Yémen, où des combats très durs contre al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) ont lieu tous les jours, ainsi que dans certains parties du Moyen Orient.
Le directeur du MI-5 a en outre affirmé que ses services disposent de preuves qu’ »un petit nombre de candidats britanniques au jihad se dirigent vers des pays arabes à la recherche de possibilités d’entraînement et d’action militante ». Et d’ajouter que « certains reviendront en Grande-Bretagne et y constitueront une menace ici-même. »
« C’est un développement nouveau et inquiétant », a estimé Jonathan Evans, pour qui la situation « pourrait s’aggraver » à l’avenir. « Nous sortons d’une période de menace aiguë et précise pour entrer dans une autre où la menace est moins monolithique, mais plus diffuse » a-t-il encore affirmé, après avoir fait le constat que « l’influence d’al-Qaida s’éloigne de l’Afghanistan et du Pakistan pour s’ancrer au Yémen, en Somalie et au Sahel ».
Sujet: Re: Guerre du Sahel Dim 8 Juil 2012 - 20:33
SAHEL
Vente libre de missiles anti-aériens dans la région
08-07-2012
Citation :
Le quotidien espagnol «El Pais» affirme dans son édition d´hier avoir eu accès à des «rapports confidentiels» élaborés par un certain nombre de gouvernements des pays de l´Union européenne sur la présence d´armes anti-aériennes sophistiquées au Sahel.
Concrètement, l´Europe s´inquiète du lot important de missiles sol-air libyens qui est passé déjà aux mains d´Al Qaeda au Maghreb Islamique depuis le début de la guerre de Libye. Citant des «sources sécuritaires» algériennes, le journal avait rapporté, au moment où la guerre de Libye battait son plein au printemps 2011, que des salafistes engagés dans la lutte contre le régime du colonel Kadhafi aux côtés de la rébellion de Benghazi avaient fait parvenir au Mali, via le Tchad et le Niger, un lot important de matériels militaires des plus sophistiqués.
Ce sont notamment des missiles Sam 7 de type russe et Stringer de fabrication américaine qui étaient exposés à l’air libre à Benghazi et dont on a retrouvé la trace dans le nord du Mali quelques semaines plus tard. Un expert de la CIA établi à Benghazi avait annoncé à cette époque que les Etats-Unis partageaient les inquiétudes du gouvernement algérien, ce qui laissait sous-entendre les craintes d’un trafic d´armes à grande échelle en direction du Sahel. Aux craintes algériennes, les puissances européennes engagées dans la coalition militaire internationale sont restées sourdes.
Environ 5000 mercenaires mauritaniens, maliens ou nigériens qui combattaient dans les rangs de l´armée de Kadhafi se sont repliés dans leurs pays d´origine armés jusqu´aux dents. Aujourd´hui, ces mêmes puissances européennes se rendent à l´idée que cet armement se «vend au plus offrant sur le marché libre au Sahel». Al Qaeda au Maghreb Islamique qui a pu réunir à partir de l´argent des rançons la somme de 50 millions d´euros depuis que les groupes de Mokhtar Benmokhtar se sont spécialisés dans les prises d´otages, paie cash sans regarder les prix.
C´est grâce à cette juteuse méthode des rançons que sa branche dissidente, le Mouvement pour le Jihad et l´Unicité en Afrique de l´Ouest (Mujoa), compte s´équiper lui aussi en matériel de guerre ramené de Libye. Cette nouvelle organisation terroriste avait enlevé à cette fin les 3 missionnaires civils pro-sahraouis à Tindouf le 23 octobre 2011 puis les 7 diplomates algériens du consulat de Gao, le 8 avril dernier. Le groupe terroriste nigérian Boko Salam s´est engagé dans la même voie, sachant que des pays comme la France, l´Espagne, l´Allemagne,l´Autriche ou l´Italie, finissent par négocier et payer, contrairement à l´Algérie qui a toujours dénoncé le versement des rançons.
Sujet: Re: Guerre du Sahel Dim 8 Juil 2012 - 20:36
La cible : les avions au décollage et à l´atterrissage
08.07.2012
Citation :
L´Union européenne s´inquiète sérieusement de cette situation de déstabilisation du Sahel. A l´aéroport de Bamako-Senou, les avions de lignes des pays de l´Union européenne mais également ceux des pays voisins du Mali comme l´Algérie, le Maroc ou la Libye sont des cibles idéales au moment des manœuvres de décollage ou d´atterrissage. Un seul terroriste peut à partir d´un point donné en zone d´approche aérienne cibler un avion de transport.
Durant ces 8 mois depuis la fin de la guerre de Libye, les groupes terroristes ont eu tout le temps de se former au maniement des missiles sol-air, selon un expert du Bureau de l´Onu à Nouakchott. Les mercenaires de retour de Libye disposent de dizaines de véhicules tout-terrains équipés de ces engins. Tout ce matériel de guerre peut avoir été vendu et est déjà passé aux mains des 1500 membres des groupes terroristes d´Aqmi, du Mujao et du groupe salafiste nigérian Boko Haram.
Les puissances européennes craignent que des attaques contre les avions de ligne fassent chaque fois des centaines de morts. Leurs experts avouent qu´il est impossible de contrôler le mouvement des missiles d´une zone du Sahel à une autre, une étendue désertique de plus de 4 millions de km.
Sujet: Re: Guerre du Sahel Dim 8 Juil 2012 - 20:39
Des stocks de SA dissimulés dans le désert
08.07.2012
Citation :
Le trafic d´armes via le Niger se poursuivrait intensément en direction de la région de l´Azawad, récemment passée sous le contrôle des salafistes touaregs de Ansar Dine, alliés d´Aqmi et du Mujao. Les mercenaires préfèrent éviter la frontière algérienne où les forces spéciales de l´ANP et de la Gendarmerie nationale ont déjà intercepté des convois de trafiquants d´armes.
Les ex-mercenaires de Kadhafi auraient dissimulé en territoires mauritanien, nigérien et malien des quantités indéterminées de lance-grenades ou de lance-missiles portatifs SA-7 SA-24 ou «manpads» (en anglais man-portable air-défense system), une arme que les experts militaires de l´Otan qualifient d’extrêmement dangereuse» par son efficacité, sa maniabilité et son poids super léger. L´armée libyenne disposait de 20 000 missiles dont une grande partie n´a pas été récupérée par les autorités libyennes, selon un rapport du Pentagone.