Sujet: Histoire de la marine de guerre algérienne Sam 28 Avr 2012 - 16:19
Histoire de la marine de guerre algérienne
Historique
La Marine algérienne joua un rôle très important en Méditerranée occidentale entre le XVIe et le XVIIIe siècles, où elle représentait une force militaire de premier plan qui assurait non seulement la défense de la Régence d'Alger mais également de navires internationaux faisant un passage par la Méditerranée, sous la conduite notamment de marins légendaires tels que les frères Barberousse ou encore Kheir Edine et Hassan Agha.
Les origines de la Marine de guerre algérienne (1147 – 1516)
A cette époque le Maghreb sous le contrôle de la dynastie Almohades qui régna également sur l’actuelle Espagne « al-Andalus » et ce de 1147 à 1269. La marine a vu le jour avec l'installation par Abd El Moumen des chantiers navales de l'empire almohade dans les ports d'Oran et de Honaine. Mais le règne de cette grande dynastie allait bientôt être émaillé dans un premier temps par quelques dissensions internes, liées principalement aux difficultés inhérentes à la gestion d’un si vaste territoire.
La situation s’aggrava davantage lorsque une partie de la péninsule ibérique repassa sous le contrôle des souverains chrétiens à la suite de la bataille de Las Navas de Tolosa, la décomposition du royaume s’accéléra avec la constitution de trois États en Afrique du Nord.
Après l’anéantissement total du royaume des Almohades en 1269 commença alors une rude bataille entre Musulmans et Chrétiens pour le contrôle des différents ports en Méditerranée occidentale, cela s’est traduit par l’occupation par les Espagnols de plusieurs régions algcomme Le Peñon d’Alger, Oran et Bejaia, ce qui a conduit les populations autochtones de ces régions à faire appel à des corsaires en vue de les libérer des envahisseurs chrétiens, ce qui fut fait à travers l’envoi des frères Aroudj et Khayr ad-Din Barberousse, en 1516, ces derniers parvinrent à constituer une flotte.
Sujet: Re: Histoire de la marine de guerre algérienne Sam 28 Avr 2012 - 16:25
Présentation des frères Barberousse
Qualifiés par certains historiens comme les plus grands pirates de l’histoire, les frères Barberousse seraient probablement d’origine albanaise.
Plusieurs hypothèses sont citées à ce propos mais aucune d’elle n’a été confirmée de manière définitive, cependant, la tendance générale qui se dégage des différentes références historiques tend à renforcer la première hypothèse.
Dans la description qui leur est donnée, on raconte que le plus jeune Kheire Edine était plus vif et plus fort de corpulence que son grand frère tandis que Aroudj Kheir Edine était connu pour ses connaissances dans la navigation et les combats maritimes, il fut surnommé Barberousse.
Il s’engagea dans la piraterie dans le seul but de se venger des croisés, suite notamment à son emprisonnement pour plusieurs années dans les geôles des souverains chrétiens, son courage et sa grande habilité lui permirent de s’en échapper, fuyant par la suite vers Tunis où le roi Mohamed Ibn Hafss lui permit de construire une base navale à partir de laquelle il parvint à constituer les premiers jalons de sa flotte militaire.
Il se dirigea par la suite à la tête de sa flotte vers l’Algérie en vue de sa libération de l’emprise espagnole. Ce qu’il parvint à faire en libérant dans un premier temps Alger, à qui il conféra le statut de capitale d’un nouvel Etat algérien, plusieurs années plus tard, il réunit à nouveau sa flotte et part aussitôt à la conquête du dernier bastion espagnol en Algérie, Mers El Kebir, qu’il parvint à libérer.
Sujet: Re: Histoire de la marine de guerre algérienne Sam 28 Avr 2012 - 16:28
Arrivée des Morisques
L'arrivée des réfugiés morisques allait modifier pour toujours le tissus socio-économique de l'Algérie ainsi que la configuration de la marine de guerre algérienne. En effet, l'expulsion forcée des morisques d'Espagne allait créer chez eux un sentiment de haine envers les espagnols et les portugais.
Par ailleurs, les morisques étaient d'habiles marins et maitrisaient parfaitement l'art de l'arme à feu. Ces éléments ainsi que l'envie de vengeance vont faire que ces nouveaux algériens vont se montrer de farouches ennemis de la Chrétienté et de fervents défenseurs de l'Islam, religion à laquelle ils ont été privés la pratique durant plus d'un siècle.
Ces réfugiés vont commencer à affluer en Algérie à partir du début du XVIe siècle, l'arrivée s'accéléra suite au décret d'expulsion en 1609 jusqu'à leur expulsion totale en 1614.
Sujet: Re: Histoire de la marine de guerre algérienne Sam 28 Avr 2012 - 16:38
Phase de construction et de consolidation
Après la libération de la totalité des régions qui furent sous l’emprise espagnole, il était dès lors tout à fait envisageable de songer à la construction de la Marine algérienne, ce qui fut entrepris à travers la construction dans un premier temps de quatre petits navires de guerre, au fil du temps, une véritable industrie militaire vit le jour à travers plusieurs chantiers navals (notamment à Cherchell, Bejaia et Alger) qui fournissaient à la Marine algérienne un nombre considérable de navires de guerre équipés de canons développés entièrement par des compétences algériennes.
A partir de là une nouvelle page s’ouvrit pour l’Algérie qui à travers sa Marine put imposer son leadership en Méditerranée durant près de 3 siècles.
Cette domination lui permit également de repousser plusieurs attaques provenant d’un certain nombre de pays européens à commencer par celle qui fut menée par Charles Quint en octobre 1541, les troupes de ce dernier furent sévèrement défaites par la flotte algérienne qui était alors sous le commandement de Hassan Agha, d’autres attaques furent menées par les Espagnols aux 16 et 17 siècles mais elles furent toutes repoussées par la Marine algérienne.
Autres attaques d’importance, l'expédition américaine de 1815 et celle que conduisirent les Marines britannique et hollandaise sur Alger en août 1816, ces dernières subirent de grandes pertes et furent empêchées d’accoster sur Alger. Cependant l'armada algérienne perdit également un très grand nombre de navires.
Par ailleurs l’Algérie imposait aux différentes flottes pénétrant en mer Méditerranée un impôt, avec protection contre toutes attaques de pirate ou de pays tiers.
ci-dessous la liste des pays ayant souscrit à cet impôt :
Suède : 25 000 livres (tous les 10 ans) Venise : 50 000 barres d’or Espagne : 120 000 francs Danemark : 120 000 francs (tous les 2 ans) Royaume-Uni : 267 500 francs France : 200 000 francs États-Unis : 125 000 dollars par mois.
Sujet: Re: Histoire de la marine de guerre algérienne Sam 28 Avr 2012 - 16:42
Bataille de Navarin
En 1827, l’Algérie dirigea la presque totalité de ce qui restait de ses unités navales au secours de la marine ottomane menacée par une coalition britannique française et russe, pendant la guerre d'indépendance de Grèce.
Une bataille navale d’une extrême férocité eut lieu, dans une région appelée Navarin, et lors de laquelle la marine algérienne perdit le gros de sa flotte de combat .
Après cette rude épreuve, l’Algérie perdit presque tous ses moyens de défense et était devenue vulnérable à toute attaque étrangère.
Trois années plus tard Charles X se lança dans un blocus naval puis dans une expédition militaire contre Alger qui tomba finalement en 1830. l’Algérie endura pendant un siècle et 32 ans la domination française jusqu'au 5 juillet 1962, date à laquelle le pays retrouva son indépendance.
Sujet: Re: Histoire de la marine de guerre algérienne Sam 28 Avr 2012 - 17:05
La Marine Nationale Algérienne
La Marine nationale algérienne ou suivant l'appellation officielle Al Quwwat Al Bahria Al Djaza'eria ( القوات البحرية الجزائرية en arabe), est l'un des corps d'armes de l'ANP, sa création remonte à l'indépendance de l'Algérie en 1962.
Le doyen et père fondateur de la marine Algerienne fut le colonel Mohamed Benmoussat (1936-2004), commandant en chef de 1962 à 1978. Lui succède le general Benyelles (1978-1984), puis le general Cherif (1984-1986), le general Kamel Abderahim (1986-1989), le general Taghit (1989-1993), le general major ghodhbane (1993-2000), le general Dadci(2000-2002), le general Mohamed Tahar Yala (2002-2005).
L'actuel commandant des forces navales, le général major Malek Necib, a été désigné à ce poste par le président de la République en août 2005.
En constante rénovation et grâce à une politique "économe" d'achat de matériel et de fabrication locale, la marine algérienne s'est considérablement modernisée depuis 2005.
Sujet: Re: Histoire de la marine de guerre algérienne Sam 28 Avr 2012 - 17:09
Organisation actuelle
les forces navales s'organise autour d'un commandement central et son état major, de trois façade maritime (Ouest, Centre et Est), de bases navales: Mers el kebir et l'Amirauté. Enfin d'une école supérieur à Tamenfoust.
Sujet: Re: Histoire de la marine de guerre algérienne Mer 2 Mai 2012 - 13:08
Effectifs
Citation :
La Marine de guerre algérienne se compose d'un effectif qui est estimé à 22 000 hommess, qui se répartit suivant le schéma organisationnel, sur les différentes bases de la côte nationale, qui est divisée en trois façades principales.
La façade centre (Alger), abrite la base de l'Amirauté, où se situe le siège du Commandement des forces navales. La façade ouest abrite quant à elle la base de Mers-El-Kébir, qui est de par sa position géographique, l'une des plus stratégiques en Méditerranée occidental.
La Marine algérienne s'est engagée par ailleurs à partir de l'année 2000 et à l'instar des autres composantes de l'ANP, dans un profond processus de professionnalisation, qui doit conduire au renouvellement du matériel suranné et à une réorientation de la formation du personnel suivant notamment les nouveaux objectifs qui ont été assignés par l'état-major de l'ANP à ce corps d'armes.
Sujet: Re: Histoire de la marine de guerre algérienne Dim 20 Avr 2014 - 20:25
L’histoire semi-légendaire du Raïs Hadj Embarek
mar 08, 2014 BABZMAN Histoire d'Algérie, Période ottomane (1515 à 1830)
Illustration : Vue d’Alger en 1688. Gravure de Wolfgang
Lire la suite :
Citation :
Hadj Embarek fait partie de cette catégorie de « Raïs» qui ont marqué l’histoire de la Marine algérienne. Son histoire est entourée de légendes ; et longtemps après sa mort, les historiens doutaient encore de son existence. Pourtant, il a bel est bien existé. C’est peut être même, le Raïs le plus vieux du XVIIe siècle.
Il sillonna la Méditerranée de part en part durant une vingtaine d’années et se fit une popularité telle, sur les côtes d’Espagne que les mamans espagnoles menaçaient leurs enfants de faire appel à Hadj Embarek pour les punir, quand ils n’étaient pas sages.
Excellent marin, courageux jusqu’à l’inconscience, il connaissait les moindres mouillages des côtes espagnoles. Il arrivait la nuit, alors que les villages étaient endormis et tombaient brutalement sur les habitants. Prenant tout ce qu’il pouvait prendre et faisant des prisonniers en grand nombre, les mesures prises par les Espagnols pour préserver leurs villages côtiers restèrent vaines, il était insaisissable.
Le Roi d’Espagne n’en pouvait plus de subir les attaques du Raïs si bien qu’il décida, devant les plaintes incessantes de ses sujets, d’offrir la plus grande récompense de tous les temps à qui capturera ou mettra hors de nuire ce Raïs. En effet, richesses, honneurs et célébrité étaient promises et l’on assista à de grandioses préparatifs de la Marine espagnole et chaque commandant rêvait de capturer Hadj Embarek.
Pour cela, il fallait être plus rusé que lui, alors les Espagnols imaginèrent toutes sortes de stratagèmes pour attirer ce Raïs et «tomber sur lui comme la foudre», ce qui finit par réussir à l’un d’eux, car voici ce qui s’est passé…
«Un jour, alors que le Raïs Hadj Embarek voguait à la tête de son équipage sur son chebek, à la recherche d’une prise possible, il aperçut au loin un immense galion espagnol dont rêvaient tous les Raïs, c’est-à-dire plein de richesses. (1)
Ce galion avait l’air si chargé de marchandises qu’il donnait l’impression de faire du surplace, alors le Raïs donna l’ordre de s’approcher au maximum du navire pour préparer l’attaque, mais dès qu’il s’en approcha, l’atmosphère changea brusquement.
Le galion était camouflé par d’immenses bâches qui tombèrent aussitôt, laissant apparaître une rangée de canons qui ouvrirent le feu sur le chebek, alors que le drapeau espagnol était hissé. C’était une ruse, il ne s’agissait pas d’un navire marchand, mais bel et bien d’un navire de guerre plein de soldats et marins.
Le Raïs ordonna de virer de bord, mais le galion dont on avait hissé toutes les voiles pouvait, grâce au vent, se mettre dans le sillage du chebek, lequel malgré plusieurs tentatives pour s’échapper tombait chaque fois sous les bordées de canons du galion.
Jugeant la situation désespérée, le Raïs décida de se rendre, épargnant à ses hommes une mort certaine. Une joie indescriptible s’empara du commandant espagnol, lorsqu’il reconnut Hadj Embarek parmi les captifs. Il commençait à rêver aux honneurs et à la fortune qui l’attendaient. Il venait de capturer l’ennemi juré du roi d’Espagne. Il avait enfin réussi à délivrer l’Espagne de celui qui la terrorisait.
Le commandant imagina alors de faire amarrer le chebek à même le flanc du galion, presque à le hisser pour que la prise soit totale.
Imaginez donc… ramener le Raïs, l’équipage et le chebek…
Ce qui fut d’ailleurs fait ; le chebek étant nettement plus petit que le gros galion, il fit monter des marins sur le chebek pour garder les prisonniers et les voiles grossies par le vent, tout le monde fit route vers l’Espagne.
Une grande fête fut organisée sur le galion et on y distribua vin et nourriture à profusion, mais surtout de l’eau-de-vie. Les réjouissances se poursuivirent la nuit entière, si bien que la plus grande majorité des officiers et matelots ne tenaient qu’à grande peine sur leurs jambes. Raïs Hadj Embarek assistait avec tristesse à la victoire des Espagnols, et en observant l’état avancé d’ébriété des gardiens, il voyait là une occasion de tromper leur vigilance et de retourner la situation à son avantage. Il fit passer la consigne à ses hommes afin qu’ils se tiennent prêts au signal, à fondre sur les gardiens et s’emparer de leurs armes.
C’est aux cris d’«Allah Akbar» qu’ils se précipitèrent tous à l’assaut du galion.
Une lutte sans merci s’engagea et au bout d’une heure de combat, Raïs Hadj Embarek était maître du galion. Après avoir balancé les morts à la mer, il mit les survivants au fond de la cale et les enchaîna. Tout le monde vira de bord et cap sur «Bled El Djihad», El-Djazaïr, où ils arrivèrent dans la matinée. Quel fut le spectacle ! Les habitants d’Alger l’Indomptable, voyant arriver un curieux gros navire espagnol, un chebek accroché au flanc et trônant fièrement en haut de son mât, le magnifique étendard algérien vert et jaune constellé d’étoiles dorées.
A l’entrée du port, il fut accueilli comme le voulait la coutume, par les navires des autres Raïs qui firent tonner des salves de canons en son honneur, tandis qu’au loin lui parvenait, comme portés par le vent, les youyous joyeux des femmes de la Casbah, saluant son retour.
Hadj Embarek n’oublia pas, comme la tradition le voulait, de faire donner trois coups de canon, en signe de dévotion du saint patron d’Alger, Sidi Abderrahmane, en guise de remerciement pour la baraka sollicitée avant le départ, cinquante jours plus tôt, par Hadj Embarek. (2)
Ceci est une version de l’histoire, documentée et appuyée par des recherches, mais ne peut en aucun cas s’avérer exhaustive.. Le débat reste ouvert! 1) Devoult, la Revue africaine 2) L’oralité algéroise