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| Sujet: Cuba Jeu 12 Déc 2013 - 22:56 | |
| Les États-Unis au secours de l'économie cubainePar Hector Lemieux Publié le 12/12/2013 à 19:13 En dépit du blocus officiel, capitaux et biens américains affluent comme jamais à Cuba. - Citation :
- La poignée de main entre Barack Obama et Raul Castro en Afrique du Sud serait-elle annonciatrice d'un assouplissement de l'embargo américain sur l'île communiste? Officiellement, le blocus économique et financier américain est toujours en vigueur, un demi-siècle après son introduction. D'après le dernier rapport de l'ONU, «les pertes infligées à Cuba par le blocus s'élevaient, jusqu'en décembre 2011, à plus de 108 milliards de dollars». Dans les faits, pourtant, la portée de l'embargo a beaucoup diminué, même s'il affecte encore la vie quotidienne des Cubains. Peu après son élection en 2008, Barack Obama a assoupli certaines règles de l'embargo que George W. Bush avait durci. Le million et demi d'Américains d'origine cubaine peuvent désormais voyager sans contrainte à Cuba. «Nous estimons aujourd'hui à 600000 le nombre de Cubano-Américains qui se rendent chaque année dans l'île et ils y dépensent beaucoup d'argent», confie ce diplomate occidental.
Virements libéralisés
Surtout, Barack Obama a libéralisé en 2009 l'envoi de remesas (les virements aux familles) vers l'île des Caraïbes. Pendant longtemps, l'acheminement de fonds depuis les États-Unis vers Cuba était très encadré. Le montant était plafonné. Il n'existe désormais plus aucune restriction à l'envoi de remesas. «En 2008, les exilés cubains aux États-Unis envoyaient environ un milliard de dollars par an à leurs proches restés au pays. Aujourd'hui, ce montant est de 3 milliards de dollars (d'autres sources évoquent 5 milliards de dollars, NDLR). À l'échelle de l'île, c'est considérable», souligne cet économiste occidental en poste à La Havane. Les remesas devraient augmenter fortement cette année puisque les Cubains ont désormais le droit de quitter l'île. Plus de 226000 ont voyagé à l'étranger depuis janvier, sans que l'on sache combien ont quitté l'île définitivement.
En 2012, les États-Unis ont été le premier fournisseur de biens alimentaires et agricoles de Cuba Yusleidy, infirmière vivant à Cojimar, à quelques kilomètres de La Havane, explique: «Dans le quartier, tout le monde reçoit de l'argent de la famille qui vit à l'étranger. Mon frère demeure en Espagne et mon fils en Italie. Ma voisine est mariée à un Norvégien et mon amie au bout de la rue vit avec un Canadien qui lui a construit sa maison.»
L'économiste estime, lui, que «les flux d'argent provenant des remesas et des voyages des Cubano-Américains ont permis à l'économie cubaine de se maintenir». Ironiquement, comme l'embargo des États-Unis ne concerne pas les médicaments et les produits alimentaires, de nombreuses entreprises américaines ont toujours commercé discrètement avec Cuba. Selon le département d'État, «en 2012, les États-Unis ont été le premier fournisseur de biens alimentaires et agricoles de Cuba». Washington fournirait désormais, selon les sources, entre 35 % et 45 % des besoins alimentaires de l'île.
L'économiste conclut: «Entre l'argent injecté par les Cubains de Miami, les remesas et une augmentation des échanges, les États-Unis sont devenus dans les faits le principal partenaire économique de Cuba avec le Venezuela.» L'embargo pourrait bien mourir de facto avant même d'être levé. Après tout, même le TuKola, la version socialiste du Coca-Cola, est de plus en plus remplacé par l'original américain fabriqué… au Mexique. http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/12/12/20002-20131212ARTFIG00632-les-etats-unis-au-secours-de-l-economie-cubaine.php |
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