Cette polémique intervient alors qu'une nouvelle phase de renégociation des accords de 1968 sur les conditions de circulation et de séjour des Algériens en France aura lieu prochainement à Paris.

« Je crois que l'on voit bien qu'il y a une dynamique et que les choses avancent », a commenté le Quai d'Orsay.

les sénateurs

Accord franco-algérien de 1968: Les négociations sur le point de reprendre

Avec près d’un an de retard, la négociation entre la France et l’Algérie en vue d’un nouvel avenant à l’accord bilatéral de 1968 va reprendre ce mois-ci.

Ce sera la quatrième rencontre entre les délégations des deux pays, celle qui va marquer le début de la vraie négociation.

Une première rencontre a eu lieu en juillet 2009 à Alger et a servi à poser le cadre et les principes de la négociation.

Deux autres, à Paris en septembre 2009 et à Alger en novembre 2009, ont permis à chaque partie de remettre ses propositions à l’autre.

Depuis, il y a eu quelques échanges à distance.

Comme cette dernière polémique sur les visas aux commerçants, les algériens évoquant une mesure discriminatoire et les Français une simplification de la procédure.

La circulation entre les deux pays est au coeur de la négociation, chacun voulant obtenir de son vis à vis le plus d’avantages possible.

Comme base de discussion, la France a soumis un document qui n’est rien d’autre qu’un projet d’accord de gestion des flux à l’instar de celui qui a été signé avec la Tunisie et une dizaine d’autres pays africains et asiatiques.

Jalouse des privillèges contenus dans l’accord de 1968, l’Algérie refuse de faire des concessions et de se voir au niveau des autres pays.

Avec la plus forte communauté étrangère dans l’Hexagone, une histoire commune, une maîtrise de la langue française et des échanges commerciaux denses, elle revendique un traitement exceptionnel, mais pas l’application du droit commun.

Sauf que ce dernier a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie.

Par certains volets, il est bien plus avantageux que l’accord bilatéral de 1968.

Le refus des négociateurs algériens relève parfois plus du dogme que du réalisme.

Et le Secrétaire d’Etat à la communauté étrangère, Halim Benatallah, a pu mesurer ce raidissement.

A défaut d’argumentaire juridique pertinent, on a convoqué des éléments subjectifs.

La contribution de l’ex-consul général d’Algérie à Paris, Abderahmane Méziane-Cherif, est tout simplement stupéfiante d’ignorance.

On va jusqu’a s’étonner que le préambule des propositions françaises ne fasse plus aux accords d’Evian, pourtant dénoncés par l’Algérie.

En déplacement à Paris l’été dernier, M. Bentallah a pris conscience de cette méconnaisance.

Il a lancé publiquement un appel à l’aide, avec l’espoir qu’il soit entendu par des experts du droit des étrangers en France.

Pour l’Algérie, il n’est pas question d’évoquer la lutte contre l’immigration clandestine mais de faciliter la circulation pour une meilleure cohésion de la communauté.

« Une bonne négociation doit renforcer le droit des algériens en matière d’établissement et de circulation », assurait-t-on auprès de la délégation algérienne.

L’Algérie souhaite ainsi des visas de un à cinq ans au bénéfice des hommes d’affaires, universitaires, artistes et journalistes.