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| Sujet: Abdelhafid Boussouf Dim 30 Déc 2012 - 18:43 | |
| Hommage à Abdelhafid Boussouf au Forum de la Mémoire d’el moudjahid : Un homme de rigueurPUBLIE LE : 30-12-2012 | 0:00 - par Nora Chergui Ses compagnons et ceux qui ont travaillé sous ses ordres parlent d’un homme dont la vie a été intimement liée au mouvement national et au combat libérateur - Citation :
- Le parcours d’Abdelhafid Boussouf, pionnier des services spéciaux d
e la Révolution et initiateur du premier embryon de l’industrie militaire de l’Armée de libération nationale, a été revisité, hier, au Forum de la mémoire d’El Moudjahid, à l’occasion du 32e anniversaire de sa disparition. Ses compagnons et ceux qui ont travaillé sous ses ordres parlent d’un homme dont la vie a été intimement liée au mouvement national et au combat libérateur.
Hocine Senoussi et Boukhari Abdelkader, membres de l’Association du MALG (Ministère de l’Armement et des Liaisons Générale), sont revenus, hier, sur la vie d’Abdelhafid Boussouf dit «Si Mabrouk» ; un homme respecté par ceux qui l’ont côtoyé, craint par ceux qui le connaissaient mal. Boukhari Abdelkader ne s’est pas dispersé dans sa conférence. Il a abordé le parcours de Si Mabrouk par le début de son adhésion au mouvement national. Tout a commencé au PPA où il a fait la connaissance de Larbi Ben Mhidi. En 1947, il devient cadre de l’OS dans le Constantinois. Recherché par la police en 1950, il rejoint l’Oranie où le MTLD lui confie des responsabilités.
Avec Ramdane Benabdelmalek, tombé au champ d’honneur le 5 novembre 1954, il devient adjoint de Larbi Ben M’hidi auquel il succédera comme colonel de la Wilaya V au moment du Congrès de la Soummam. Parmi les 22, en juin 1954, membre du CNRA en 1956, il rejoint le CCE en 1957 comme responsable des liaisons et des communications. Ces mêmes responsabilités lui seront confirmées lors de la formation, le 19 septembre 1958, du premier GPRA où il est nommé ministre de l’Armement et des Liaisons générales (MALG). Pour M. Boukhari, Si Mabrouk n’est «ni un dieu, ni un prophète, mais seulement un homme très organisé et un grand organisateur. C’est lui qui a créé l’École des cadres, l’École des transmisions». Pour le conférencier, le colonel Boussouf s’est engagé dans la sauvegarde de la Révolution. Hocine Senoussi a préféré entamer son témoignage par ce devoir de dire la vérité. Pour lui, la génération qui a été au service de la Révolution, avec abnégation, ne doit pas être comptable des antagonismes et des conflits de hauts responsables.
C’est donc avec beaucoup d’émotion, un sentiment propre à tous ceux qui sont solicités pour parler d’un compagnon ou d’un être cher, que Hocine Senoussi a présenté son intervention. Il s’en est pas caché, car pour lui, seuls les historiens sont en mesure d’avoir du recul et narrer des évenements d’une manière académique. De Si Mabrouk, il retient ce côté extrêmement vigilent et sa méfiance envers tout. D’ailleurs, dit-il, la force de notre Révolution réside dans le secret qui l’a entouré. M. Senoussi dit que la France coloniale considérait Boussouf comme l’ennemi public numéro un.
C’est lui qui a fait traiter, par le centre d’étude et d’exploitation installé à la base Didouche-Mourad en Libye, les grands dossiers militaires, politiques et économiques liés aux prochaines négociations avec la partie française. C’est ainsi que la délégation algérienne, qui avait participé aux négociations d’Evian, disposait d’informations qui lui avaient permis de négocier en position de force, notamment en ce qui concerne le dossier du Sahara. C’est surtout la formation et l’organisation des hommes du chiffre et des transmissions qui lui avaient permis d’avoir la haute main sur les informations les plus sensibles et les plus enviées pour leur importance, à tous points de vue.
Que ce soit le centre d’exploitation Didouche, érigé en Libye, la direction de documentation et de recherche, la direction de vigilance et de contre-renseignement, la direction du chiffre et de la logistique ou la commission de contrôle et d’investigation, Abdelhafid Boussouf avait fait du MALG une machine de l’information, du renseignement et de l’analyse. Lors de la grave crise de 1961-1962, Abdelhafid Boussouf avait interdit à ses hommes qu’ils s’impliquent dans les affaires politiques qui ne concernaient que les dirigeants. Beaucoup savent que Si Mabrouk avait joué un grand rôle dans la formation des cadres de la Révolution, mais très peu savent qu’il avait aussi songé à préparer les hommes de demain, ceux qui encadreront la jeune République algérienne indépendante, car il était convaincu que les chaînes du colonialisme allaient finir par être cassées et que la construction du pays demande des hommes bien formés. Le temps et l’histoire ont donné raison à cet homme d’État parti le 31 décembre 1980, à l’âge de 54 ans. http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/36435 |
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