Sujet: La Bataille d'Alger Jeu 8 Juil 2010 - 21:14
La Bataille d'Alger
Citation :
La bataille d'Alger a opposé, en 1957 à Alger, département français d'Algérie, durant la guerre d’Algérie, la 10e Division Parachutiste de l'armée française aux indépendantistes algériens du Front de libération nationale (FLN). La désignation « bataille » constitue un abus de langage selon les termes de l'officier parachutiste français, Marcel Bigeard, qui a directement participé à l'opération : « il ne s'agit pas d'une bataille, mais tout simplement, et hélas, d'un travail policier »[1]. Suite aux nombreux attentats perpétrés contre la population par le FLN, le pouvoir civil délègue alors tous pouvoirs au général Massu, qui opère en dehors de tout cadre légal, pour démanteler l'organisation du FLN et ainsi mettre fin aux attentats, de janvier à mars 1957.
Sur le terrain, la dite « bataille » est remportée par l'armée française qui met au jour des caches d'armes du FLN[2] et obtient l'organigramme complet de l'organisation armée et peut ainsi procéder à l'arrestation de ses membres clés. Cependant, en ce qui concerne l'opinion publique, il s'agit d'une défaite du fait de la perception négative de l'usage de la torture par l'armée française contre des civils afin d'obtenir ces renseignements. L'emploi de tels moyens par les émissaires de la République française soulève une polémique durable en France, essentiellement en métropole qui n'est pas encore touchée par le conflit armée, suite à la révélation de cette pratique[Comment ?] par une de ses victimes, le membre du Parti communiste algérien et activiste pro-indépendantiste, Henri Alleg, tandis qu'en Algérie elle contribue à solidariser une partie de la population autour du FLN.
Sujet: Re: La Bataille d'Alger Jeu 8 Juil 2010 - 21:25
29 mars 2009 : Que reste-t-il aujourdhui de la bataille dAlger dans la mémoire collective ?
Sans doute le souvenir dune victoire militaire à peu près totale des paras de Massu et des "bérets rouges" de Bigeard sur le FLN. Mais aussi le souvenir dune immense défaite politique et morale qui devait sceller le sort de l'Algérie française. Une défaite de l'honneur et de l'éthique qui révéla au grand jour la pratique de la torture par l'armée française. Une défaite stratégique, enfin, qui servit de ferment à la mobilisation du peuple algérien contre "loccupant français".
En Janvier 1957, après deux ans et trois mois de troubles qui ont ensanglanté le pays, l'armée est brusquement investie de tous les pouvoirs de maintien de l'ordre dans la zone militaire dAlger. Cette décision fait suite à une série d'attentats meurtriers perpétrés par le FLN contre la population européenne, alors que le pouvoir local est impuissant à en venir à bout.
Pendant neuf mois, sous l'autorité du général Salan, les parachutistes de Massu et de Bigeard vont mener une lutte sans merci contre les activistes algériens. En septembre 1957, la victoire des militaires français est complète. Les réseaux du FLN dAlger sont démantelés et la ville a retrouvé la sécurité. Sécurité trompeuse puisque, après deux ans dune accalmie obtenue au prix dune répression féroce, les affrontements reprendront de plus belle jusquau triomphe absolu du FLN qui a réussi à supplanter le parti indépendantiste rival du MNA et à gagner le soutien massif de la population musulmane.
En 1962, les accords d'Evian ramèneront la paix mais scelleront le départ douloureux vers la métropole de près dun million et demi de "Pieds Noirs". Aujourdhui encore, les plaies de la guerre dAlgérie sont bien loin d'être cicatrisées. Mais on peut sans doute essayer de raconter honnêtement l'épopée de la bataille dAlger, avec ses héros et ses traîtres, ses amitiés et ses haines, ses contractions entre l'humanisme et la barbarie dans un camp comme dans lautre.
Principaux témoins intervenant dans le film : Yacef Saadi, chef de la Zone Autonome dAlger ; Abd-El-Kader Guerroudj, ancien communiste, responsable FLN ; Danielle Minne, militante FLN, poseuse de bombes ; Djamila Bouazza, militante FLN, poseuse de bombes ; Djouas Akrour, militante FLN, poseuse de bombes ; Jacqueline Guerroudj, militante FLN, poseuse de bombes ; capitaine Allaire, officier de renseignements 10e DP ; général Bigeard ; Général Massu ; colonel Trinquier ; colonel Argoud ; capitaine Léger ; général de La Bollardière ; colonel Elie de Saint-Marc ;
Sujet: Re: La Bataille d'Alger Mar 2 Nov 2010 - 10:10
Arrestation de Yacef Saadi et Zohra Drif le 24 Septembre 1957 :algerie2: :afro:
ArchiveAlgeriennes - 17 mai 2010
Le 23 septembre, les gendarmes dAlger arrêtent un homme nommé Djamel : ce dernier fut interrogé par le GRE : il avoua connaître Yacef Saadi (En mai 1956, désigné comme chef FLN de la Zone autonome d'Alger (ZAA) et le bras droit de Larbi Ben M'Hidi, chef du FLN pour la zone militaire d'Alger ) et ajouta quil lavait rencontré rue Caton N°3. Ces deux renseignements qui se recoupent donnent la convection que Yacef Saadi loge bien dans cette rue. Le lendemain, mardi 24 septembre, à 2h30, une opération est lancée, les paras du 1er REP sous le commandement du colonel Jean Pierre et les « bleus » du capitaine Léger bouclent totalement la rue Caton. Les hommes pénètrent dans la maison au n° 3. La propriétaire protesta énergiquement contre cette intrusion et prétendit être une informatrice des services français. Mais quelques « bleus » la reconnurent : cétait la veuve dun chef FLN nommée Fatiah Bouhired ; elle participait également à la chaine de soutien aux hommes de la ZAA.
La fouille de la maison commença. Yacef Saadi était effectivement présent dans limmeuble avec sa compagne et sa collaboratrice Zohra Drif. Ils se cachèrent dans un petit réduit au fond dune salle de bain. Les paras eurent vite repéré la planque. Yacef Saad, il a sans doute compris qu'il avait été trahi, pour les faire reculer, lança une grenade dans le couloir. Les éclats blessèrent le colonel Jeanpierre. Les paras disposèrent alors une importante quantité dexplosifs dans les couloirs afin de faire sauter limmeuble si Yacef Saadi ne se rendait pas.
Informé de la situation, le colonel Godard arrive sur les lieux à 03H40 et prend la direction des opérations. Il faut encore de longues heures de négociations avec Saadi, ce dernier veut bénéficier le statut de prisonnier de guerre.
Il fallut attendre jusqu'à 6 heures du matin pour que Yacef Saadi et Zohra Drif, qui partageait la cachette, se rendent et sortent du réduit enfumé où se consument des documents de la ZAA. Fatiah Bouhired a servi un dernier café à ses amis, puis ceux-ci ont récIamé des vêtements et jeté leurs armes par la lucarne, avant de se rendre au colonel Godard et ils ont fait des aveux détaillés plus de cent pages. Condamnés à mort.
Le général Paul Aussaresses a prétendu que, Yacef Saadi pendant sa détention, il fournit aux forces françaises l'endroit où se cachait son adjoint, Ali la Pointe. Cette version est cependant démentie par Marie-Monique Robin, qui affirme qu'Ali la Pointe a été repéré par les « bleus-de-chauffe » grâce à Zerrouk.
Tandis qu'il était en prison, Yacef Saadi écrivit ses mémoires de la bataille, qui furent publiés en 1962 sous le titre Souvenirs de la Bataille d'Alger.
Il vit sa peine de mort commuée, après le retour de Charles de Gaulle au pouvoir, en 1958. Libéré après les accords d'Évian du 18 mars 1962, et proche de Ben Bella.
Sujet: Re: La Bataille d'Alger Mar 2 Nov 2010 - 10:25
ALGERIE - Témoignages sur "la bataille d'Alger" et la torture.
ArchiveAlgeriennes | 25 septembre 2010
Paul TEITGEN, responsable de la police à Alger en 1957, Jacques DUQUESNE, journaliste, Hélie DENOIX DE SAINT MARC, officier parachutiste, témoignent de ce qu'a été "La Bataille d'Alger" avec les pleins pouvoirs aux militaires, de la torture et des méthodes de certains militaires comme Bigeard (les crevettes Bigeard).
Djamila Bouhired: “Je vous parlerai un jour de ces moudjahidine inconnus”
Citation :
13.12.10 - Algérie – L’ héroïne Djamila Bouhired de la Bataille d’Alger a beaucoup insisté sur l’amour de la patrie car, a-t-elle expliqué, “il y a aussi ceux qui la haïssent”.
Samedi dernier, l’ancienne combattante de la guerre de Libération nationale, Djamila Bouhired, s’est adressée aux “jeunes Algériens”. “Je n’ai jamais oublié la Révolution ni les martyrs”, a-t-elle déclaré lors de la cérémonie de célébration du 50e anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1960, organisée à l’hôtel Safir (ex-Aletti), par l’APC d’Alger-Centre. L’ex-condamnée à mort, une des importantes figures de la résistance algérienne contre la colonisation française, connue par sa discrétion, a refusé de prononcer un discours, préférant relater des anecdotes sur les compagnons d’arme et sur un passé fait de situations tragiques, mais où il était possible de “rire aux éclats” même pendant “l’heure grave”.
Mme Bouhired, celle qui s’est distinguée par sa discrétion et qui s’est tenue loin des cercles officiels, a pourtant fini par lâcher : “On a seulement entendu des discours, des discours-fleuves et parfois des mots vides”, faisait-elle référence aux cinq décennies d’indépendance politique de l’Algérie ou à une période bien déterminée ? À quel dirigeant ou responsable pensait-elle au juste ? Usant souvent d’un langage détourné, l’ancienne militante de la zone autonome d’Alger s’est excusée de recourir à la langue française, en notant qu’elle n’a pas eu le temps d’apprendre l’arabe.
“Mais, il y en a beaucoup qui ont été apprendre l’arabe pour nous commander”, a-t-elle complété avec un large sourire. Djamila Bouhired a abordé au passage l’apport précieux de tous ces Ben M’hidi et Krim Belkacem, non sans promettre que “le jour viendra où je vous parlerai de ces moudjahidine inconnus”. À l’adresse des jeunes présents dans la salle, elle s’est dit convaincue de l’existence de dignes héritiers de ceux qui ont libéré l’Algérie du joug colonial, en ajoutant : “Aimez l’Algérie, elle vous aimera”. Enfin, Mme Bouhired a beaucoup insisté sur l’amour de la patrie car, a-t-elle expliqué, “il y a aussi ceux qui la haïssent”. L’intervention de la moudjahida, certes pas longue, a été suivie par des youyous, des applaudissements et des félicitations.
Hier matin, la même APC d’Alger-Centre a reçu trois délégations, des Américains de retour des camps des réfugiés sahraouis et des Sahraouis dont certains sont venus des territoires occupés du Sahara occidental, ainsi qu’une délégation du Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (Cnasps). À l’issue de la rencontre entre les “sociétés civiles”, le président du Cnasps, Mahrez Lamari, a révélé aux journalistes que les 3 parties se sont mises d’accord, notamment sur “le soutien” à la résistance sahraouie des territoires sahraouis occupés, “la défense” des droits de l’Homme et l’élargissement du mandat de la Minurso sur cette question, de même que “l’ouverture” des zones occupées de l’ex-colonie espagnole aux journalistes et observateurs internationaux indépendants. Sans oublier “l’importance” d’initier une enquête sur les évènements tragiques au camp de Gdeim-Izik et à El-Ayoune occupée.
De son côté, le représentant de la délégation US, David Lipplatt, a tenu à souligner que les 11 membres du groupe “soutiennent tous le peuple sahraoui”. Il s’est également élevé contre “toutes ces fausses informations (colportées sur) ce peuple”, en appelant à la recherche d’une “solution pacifique” et à une solidarité internationale plus conséquente pour “l’autodétermination de la dernière colonie d’Afrique”.
Quant à la partie sahraouie, elle s’est exprimée par la voix de M’hamed Mohamed El-Chikh, conseiller à l’ambassade de la RASD à Alger. Abordant les prochaines négociations (du 16 au 18 décembre 2010) entre le Front Polisario et le royaume du Maroc, ce dernier a soutenu que les Sahraouis “espèrent cette fois que la communauté internationale exercera vraiment des pressions sur le Maroc”. “Il faut permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et rendre justice au droit international”, a encore déclaré M. El-Chikh.
Sujet: Re: La Bataille d'Alger Ven 17 Fév 2012 - 1:14
Les héroïnes de la bataille d’Alger vengent les victimes algériennes
Par Le Matin DZ - 17.02.2012
En 1954, les initiateurs de la lutte armée posent le problème de l’Algérie en recourant à la lutte armée. Dès le début, les directives sont claires : "Il faut épargner les civils".
Zohra Drif arrêtée par les paras.
Citation :
En réponse à cette insurrection, les autorités coloniales répondent par la répression. Peu à peu, les ultras participent à leur tour au conflit. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils tuent aveuglément. En effet, une seule bombe posée à la Casbah, le 10 août 1956, fait 70 morts parmi les Algériens. Cependant, bien que le FLN ait son propre réseau de bombes, le choix des cibles a toujours obéi à ce que les civils soient épargnés. "Et en tout cas pas d’explosifs risquant de provoquer un massacre dans la population européenne", écrivent Stora et de Rochebrune, dans La guerre d’Algérie vue par les Algériens. Mais après l’attentat de la rue de Thèbes, du 10 août 1956, la stratégie du FLN va changer radicalement. Désormais, aucun Français d’Algérie ne doit se sentir en sécurité, fixent comme objectif les responsables du front.
Désormais, pour les combattants du FLN, ils ne trouvent aucune raison d’épargner les civils français. Bien que la liquidation des ultras et leurs acolytes algériens soient l’objectif primordial de la direction du FLN, après la vague de violence enclenchée par les amis d’Achiary, les cibles du FLN deviennent de plus en plus indéfinies. Ainsi, plusieurs réactionnaires coloniaux, tels que Gérard Etienne, propriétaire d’un cinéma ou le commerçant Jean Di-Roza, vont passer. Dans cette période cruciale, chaque partie est prête à défendre les siens et à donner des coups à l’adversaire. Dans ces conditions, aucune règle n’est à respecter.
D’une façon générale, les commandos du FLN dans la capitale comptent y recourir à tous les moyens. Et ils ne lésinent pas à employer des coups semblables à ceux des ultras. Pour ce faire, ils disposent d’un moyen de combat redoutable : l’engagement des jeunes filles dans le réseau des commandos. Ces dernières disposent d’un atout essentiel. Elles ont une allure qui ne les différencie guère des Européennes. À travers leurs actions héroïques, elles vont venger les victimes de la Casbah du 10 août 1956. Le jour fatidique, elles passent les barrages, munies de sacs contenant des bombes réglables, sans encombre pour rejoindre les quartiers français. "Jeunes, minces, habillées au gout du jour, les trois jeunes filles [Zohra Drif, Djamila Bouhired et Samia Lakhdari], qui ont pu passer sans difficulté des barrages différents pour rejoindre la ville européenne après de simples contrôles d’identité effectués par des militaires qui ne voient aucune raison de se méfier d’elles, ont suivi le plan prévu", écrivent Stora et de Rochebrune.
Quoi qu’il en soit, en dépit de l’inexpérience de ces militantes, elles tiennent leur courage des horreurs qu’elles ont vues à la Casbah. Avec un pincement au cœur, elles accomplissent leur mission. Pour Zohra Drif, elle a pour mission de déposer une bombe à la terrasse du Milk Bar. À 18 heures, elle s’installe à une place. Elle dépose son sac et puis le glisse sous sa chaise. Après avoir payé sa consommation, elle quitte immédiatement le lieu. Quant à Samia Lakhdari, elle a la consigne de déposer sa bombe à la Cafétéria de la rue Michelet. Comme Zohra Drif, elle paye sa commande et disparait aussitôt. À la minute convenue, les deux bombes explosent. Ces dernières - et c’est le moins que l’on puisse dire - ont fait des victimes. Concernant le troisième objectif, confié, pour rappel, à Djamila Bouhired, la bombe n’a pas explosé. Et pourtant, la militante a accompli sa mission. Sa cible est l’agence d’Air France, située dans le hall de l’immeuble Maurétania. Elle n’a pas explosé, "sans doute en raison d’un problème de détonateur ou de branchement de la minuterie", écrivent les deux historiens.
En somme, la recrudescence des actes de violence crée une psychose chez les habitants. Ainsi, aux actes aveugles des ultras, la réponse du FLN est aussi sanglante. Ce schéma arrange bien entendu le FLN. Désormais, personne n’est en sécurité. Bien que le gouvernement français ait rappelé le contingent, les Français d’Algérie se sentent de plus en plus – comme le sont d’ailleurs les Algériens – vulnérables. Cela dit, les Français d’Algérie n’attendent pas spécialement les autorités coloniales pour qu’elles les vengent. Les ultras s’en chargent parfaitement. Pour Stora et de Rochebrune : "Les contre-terroristes, toujours avec le soutien des policiers et de plus en plus de certains militaires, continuent leurs opérations provocatrices et souvent meurtrières à Alger. Comme celle qui aboutit à la mort par noyade sous la torture de Mustapha Chaouch, un buraliste musulman de la rue d’Isly enlevé par les ultras disposant d’une carte tricolore qui le soupçonnaient – à tort de surcroit ! – d’être un responsable qu’on pourra faire parler." Tout compte fait, cette exécution n’est pas marginale. D’autres vont suivre. Elles seront à un rythme effréné.
La plus jeune poseuse de bombes rend hommage à Ben Bella
“Il m’a fait passer pour sa nièce”
Par : Djilali BENYOUB - ActualitéLundi, 30 Avril 2012 10:00
Citation :
“Il est tout pour moi”, ainsi résume Yasmine Belkacem, la plus jeune poseuse de bombes pendant la Révolution, la personnalité du défunt Ahmed Ben Bella.
Sa rencontre avec lui eut lieu lors de la grève de la faim des prisonnières algériennes. Elles étaient 24. Yasmine reçut l’ordre de manger. De Ben Bella, bien sûr. C’est grâce à lui aussi, ami de Hassan II, qu’elle avait accès aux cinq, chaque dimanche. Il l’a d’ailleurs présentée, dit-elle, comme étant sa nièce. Ainsi est-elle autorisée par le ministre de Justice français à rendre visite aux leaders emprisonnés. L’homme fort du roi est chargé de son déplacement. Pour ses soins — elle est amputée des deux jambes et a un bras cassé après l’explosion de la bombe qu’elle portait en novembre 1958 qu’elle devait déposer devant la gendarmerie de Oued Fodda — c’est encore Ben Bella qui fait part de son cas à son ami le roi. Elle devait être transférée en Allemagne avec un passeport marocain, mais cela n’a pas eu lieu, le représentant marocain en RFA ayant eu peur d’être démasqué. Après sa libération en décembre 1961, une grâce médicale alors qu’elle était condamnée à 10 ans de travaux forcés, des séjours dans des prisons en Algérie et en France, elle est restée en France jusqu’au jour où Hassan II, informé par Ben Bella de l’échec du transfert de Yasmine en Allemagne, charge son homme fort, Laghzaoui de prendre en charge la question. Ce dernier prend attache avec un ami à lui, un riche américain, ancien colonel en poste au Maroc qui décide alors de la prendre totalement en charge dans un hôpital américain. Munie d’un passeport marocain, elle fera le voyage en compagnie de Christiane, la fille de Mansouri, aux frais du royaume. Elle sera soignée par l’arrière-petit-fils du président Hamilton. Et c’est à New York qu’elle découvre alors la chaise roulante. Après six opérations, elle revient en Algérie en octobre 1963. À son retour au pays, elle a eu droit à tous les égards. Un protocole à l’accueil, elle sera emmenée à la villa Joly avant qu’elle ne soit logée dans une suite au Saint-George (El-Djazaïr). Et c’est Ben Bella himself qui l’accompagne à l’hôtel. Elle aura eu droit même à passer une semaine à l’ONU où était la délégation algérienne et assistera à la première levée du drapeau algérien. Ses souvenirs défilent. Elle les raconte comme s’il s’agit d’une histoire, avec détachement, le sourire en coin. Le président Ben Bella mettra par la suite à sa disposition une maison, une voiture avec chauffeur, une femme de ménage et un jardinier. “Il m’a tout donné”, dit-elle. Il a tout fait, selon elle, dans sa vie. “C’est mon père spirituel”, lance-t-elle. Elle aura été également une sorte d’invitée d’honneur du défilé du 1er Novembre au boulevard de l’ALN (la route Moutonnière) juste derrière le président Ben Bella. Occasion qui lui fera rencontrer des diplomates curieux de connaître cette petite fille amputée des deux jambes. Ce sera la rupture avec le coup d’État de 1965. Elle se trouvait à l’hôpital aux États-Unis. “J’ai beaucoup pleuré”, dit-elle, la tristesse bien visible dans ses yeux comme si elle revivait ce moment-là. Victime collatérale, les nouveaux hommes forts d’Algérie lui enlèvent tout ce que le président déposé lui a donné. Plus de voiture, plus de chauffeur, plus de femme de ménage. “Ils m’ont tout enlevé”, dit-elle sans trop comprendre pourquoi. Elle fera part de sa détresse, plus tard, à Chérif Belkacem qu’elle avait rencontré. Avec son intervention, on lui remet la voiture, le chauffeur et le reste. Mais, elle ne voulait pas rester à la maison à attendre qu’on l’aide. Elle rentre, avec l’aide de Chérif Belkacem, travailler au siège du FLN, à la place Émir-Abdelkader. Étant donné que chaque responsable qui est changé, toute son équipe s’en va avec lui, elle a demandé à être transférée à la Présidence. Elle rappelle, cependant, que tous les présidents qui se sont succédé après Ben Bella lui prêtaient attention, ne manquaient jamais de la prendre en charge surtout au plan médical étant donné qu’elle souffre encore de douleurs. Douleur aussi d’avoir perdu son “parrain”, son tuteur, son oncle “adoptif”. “Il est tout pour moi”, répète-t-elle avec de la peine dans la voix. Rien pourtant ne prédestinait cette jeune fille d’à-peine 14 ans, de Belcourt, au maquis si ce n’est sa fascination pour l’uniforme militaire. Pour réaliser son rêve, il fallait passer par le maquis. Elle commence par faire “les courses” pour une voisine déjà engagée jusqu’au jour où la police découvre leur “combine” et les recherche. Elles se réfugient à Larbaâ. L’oncle de la voisine ayant eu vent de l’affaire les envoie dans un village à Oued Fodda. Là, elle fait connaissance avec les maquisards qui, au début, lui ont refusé d’aller au maquis. Finalement, pour faire ses preuves, elle se propose de faire un attentat à la bombe. On cède devant son insistance. La bombe explosera cependant avant l’heure. Yasmine se réveillera à l’hôpital et découvre l’horreur. Elle a perdu ses deux jambes. Elle n’osera affronter le monde extérieur qu’après avoir rencontré, aux États-Unis des enfants qui lui ressemblent. Des handicapés. Et le sourire. Elle a tenu à rendre hommage à celui à qui “elle doit tout”.
Sujet: Re: La Bataille d'Alger Mar 19 Juin 2012 - 16:17
Commémoration mardi à Oran du 56ème anniversaire de l’exécution du chahid Zabana
19/06/2012 | 14:51
Citation :
Oran commémore mardi le 56ème anniversaire de l’exécution du chahid Zabana, guillotiné le 19 juin 1956 à la prison de Serkadji (Alger) par les forces coloniales françaises.
Une rencontre-débat, sur le jugement de Zabana et de 197 martyrs exécutés sur l’échafaud dont Abdelkader Ferradj, sera organisée à l’occasion de cette journée commémorative au siège de l’association des résistants de la wilaya d’Oran.
« L’homme était exceptionnel et avait une force surhumaine », a souligné le vice-président de l’association des résistants et ayant droits de la wilaya d’Oran, M. Mohamed Benaboura, reprenant les paroles du bourreau Meissonnier qui disait « il s’est dirigé à l’échafaud avec un courage qui m’a effrayé ».
Né en 1926 à douar El Ksar près de Zahana (ex Saint-Lucien) à 32 km d’Oran, Ahmed, de son vrai nom Zahana, a vécu depuis l’âge de 2 ans à Haouch Bent Mouni à haï El Hamri (Oran), a évoqué Benaboura, auteur de quatre livres sur la lutte armée à Oran, dont l’un aborde le parcours de Zabana qui était le héros de Sidi Blel, place mythique qui constituait un creuset du mouvement national.
« A cette place se rencontrait Ahmed Zabana, Hamou Boutlelis et autres Aoumer, Mazouni Safa, Lakehal Mohamed, Abdelkader Tahraoui, Khalfi Hocine et son frère Charef, qui furent plus tard des héros de la glorieuse guerre de libération nationale », a-t-il souligné.
Issu d’une famille pauvre où le père était docker au port d’Oran et complètement bouleversé par la mort de son frère, H’mida (surnom donné à Ahmed Zabana ndlr) intégra très jeune les Scouts musulmans algériens, avant de se retrouver en 1947 membre de l’organisation secrète (OS), a-t-il encore rappelé.
Il fit ensuite partie de la première cellule du Comité révolutionnaire de l’unité et de l’action (CRUA), comme responsable de l’Oranie avec Larbi Ben M’hidi, Benabdelmalek Ramdane, Abdelhafid Boussouf et Hadj Benalla, a témoigné M. Benaboura.
« Mort à 30 ans, célibataire, son exécution continue, 55 ans après, de faire couler beaucoup d’encre, car il s’agit d’une exaction judiciaire, unique en son genre dans le monde », a-t-il encore souligné.
« Au moment de l’exécution, le couperet s’est arrêté à deux reprises à quelques centimètres de son cou avant que ses bourreaux ne se décident de mener à terme la sale besogne », a expliqué M. Benaboura.
Sujet: Re: La Bataille d'Alger Mar 19 Juin 2012 - 16:38
Algérie mémoire - Ahmed Zabana : Ma dernière Lettre ...
Citation :
Mes Chers parents,
Je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière !!! La mort pour la cause est une vie qui n'a pas de Fin... Et la mort pour la Patrie n'ai qu'un Devoir !
A Toi ma mère, a Toi mon Père, Et a tous ceux qui partageront votre peine ;