Sujet: Algérie-Turquie: doubler les échanges Lun 26 Nov 2012 - 13:37
Son ministre des Affaires étrangères était hier à Alger
La Turquie veut doubler le volume des échanges commerciaux
Par : Azzeddine Bensouiah - Lundi, 26 Novembre 2012 09:50
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Les deux chefs de la diplomatie ont évoqué les questions régionales de l’heure. S’ils convergent sur la majorité des dossiers, notamment la Palestine ou le Mali, ce n’est pas le cas pour ce qui est du dossier syrien.
Les responsables turcs ne cachent pas leur volonté de doubler le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, pour les faire passer de quatre milliards de dollars actuellement à dix milliards de dollars. Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, arrivé hier à Alger, a reconnu que les réserves de changes de l’Algérie, ainsi que le programme quinquennal intéressent grandement son pays.
Dans une conférence de presse tenue conjointement avec Mourad Medelci, le ministre turc a rappelé que 160 entreprises turques étaient déjà présentes en Algérie, pour un investissement total estimé à un milliard de dollars. Toutefois, il a insisté sur les entraves soulevées par les hommes d’affaires turcs, notamment en ce qui concerne la procédure de délivrance de visas. Les deux pays ont convenu d’alléger ces procédures, en attendant la suppression pure et simple des visas, comme c’est le cas avec la Tunisie, par exemple. L’autre entrave a trait aux transports aérien et maritime. Les deux parties ont convenu d’installer un groupe de travail au niveau des ministères des Transports en vue de prendre en charge ce problème, qui pourrait permettre de passer à un volume d’échanges de plus de dix milliards de dollars. Même si le commerce domine la coopération entre les deux pays, des projets de grande envergure sont en cours, à l’image de l’usine de matériaux de construction sise à Bethioua et qui devrait bientôt entrer en production, ou encore les besoins sans cesse croissants de la Turquie en énergie. Les deux parties veulent élargir leur champ de coopération à d’autres domaines, particulièrement la lutte antiterroriste, la coopération militaire, notamment l’industrie militaire, mais aussi dans le domaine culturel où les Turcs montrent un grand intérêt pour le patrimoine commun. Ceci dit, les deux chefs de la diplomatie ont évoqué les questions régionales de l’heure. S’ils convergent sur la majorité des dossiers, notamment la Palestine ou le Mali, ce n’est pas le cas pour ce qui est du dossier syrien. Mourad Medelci évoque “la sensibilité de ce dossier pour la Turquie, de par sa proximité, tout comme est la sensibilité algérienne pour ce qui est du dossier malien, et avant lui celui de la Libye”. Pour le chef de la diplomatie turque, son pays aura fait preuve de patience et de bonne volonté, mais, estimera-t-il, “il est très difficile de demander à un régime qui bombarde son peuple par avion de négocier”. Une sorte de désaveu à ce que le chef de la diplomatie algérienne venait d’exprimer, en affirmant qu’il attendait beaucoup de l’initiative que devrait présenter dans les jours à venir Lakhdar Brahimi. Ahmet Davutoglu ira plus loin en justifiant l’appel lancé par son pays en direction de l’Otan en vue de déployer un bouclier antimissiles aux frontières avec la Syrie, affirmant que son pays se souciait de sa sécurité, notamment après l’incident de l’avion turc abattu et les innombrables violations de ses frontières. Les deux chefs de la diplomatie auront, d’ailleurs, l’occasion de débattre de cette question lors de leurs entretiens, mais surtout en décembre prochain lors du Forum arabo-turc prévu à Istanbul. Mais d’ores et déjà le ton est, d’un côté comme de l’autre, à l’optimisme quant au devenir de la coopération bilatérale.
Sujet: Re: Algérie-Turquie: doubler les échanges Mar 27 Nov 2012 - 12:33
«Ma visite a atteint ses objectifs»
AHMET DAVUTOGLU A DÉCLARÉ, AU COURS D’UNE CONFÉRENCE DE PRESSE ANIMÉE AU SIÈGE DE LA RÉSIDENCE DE L’AMBASSADE DE TURQUIE À ALGER, QUE SA VISITE À ALGER AVAIT «ATTEINT SES BUTS».
27/11/2012
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Il a qualifié les entretiens avec son homologue algérien, Mourad Medelci, et le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, de «discussions fructueuses». Le chef de la diplomatie turc a rencontré aussi les présidents de l’Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation. En visite à Alger, depuis dimanche et avant son départ, hier, a eu des entretiens avec le Premier ministre, M. Sellal, avant d’être reçu par le président de la République.
Après avoir indiqué que sa visite à Alger a «atteint ses objectifs», M. Davutoglu a fait savoir que les relations bilatérales entre les deux pays «vont connaître» une cadence plus rythmée et une consolidation dans divers domaines. «La crise financière dans l’Union européenne et les développements au Moyen-Orient nous intéresse tous» a déclaré le ministre turc, soulignant que l’Algérie et la Turquie portent de l’intérêt sur des questions communes, citant le Bassin méditerranéen, le Moyen-Orient et l’Union européenne. «Alger est un acteur stratégique.» Il précise plus loin dans ses propos que notre pays «est une porte donnant sur l’Afrique».
Il est à rappeler que la visite de deux jours du chef de la diplomatie turc est à l’invitation de Mourad Medelci et s’inscrit sur la voie de la consolidation des relations entre les deux pays. La commission mixte algéro-turque est présidée par les ministres de l’Energie des deux pays, ce qui illustre amplement l’importance de ce secteur dans la coopération économique entre Alger et Ankara. A ce propos, Ahmet Davutoglu a annoncé, au cours de la conférence de presse, que le ministre turc de l’Energie «se rendra bientôt» à Alger. Il est à rappeler que la vente de gaz à la Turquie, selon l’accord signé entre les deux pays en 1988 et entré en vigueur en 1994, arrive à terme en 2014, ce qui a été au centre des discussions « toujours en cours», selon M. Davutoglu. Les besoins de la Turquie en énergie «étant en hausse et à un rythme croissant», comme l’a précisé M. Davutoglu, montrent l’intérêt grandissant d’Ankara pour le gaz algérien. A la question sur les conséquences des tensions marquant les relations d’Ankara avec Moscou et Téhéran, premiers fournisseurs de la Turquie en gaz, M. Davutoglu fera savoir que son pays assure «ses achats multiples en gaz» et diversifie «ses fournisseurs». Il relèvera que sa visite «a atteint ses buts» sur les plans économique, culturel et politique. La crise en Syrie et celle de notre voisin du Sud, le Mali, ont été abordées au cours de la conférence de presse. Sur la Syrie, il est question de la traditionnelle position d’Ankara réitérée à cet occasion par le chef de la diplomatie turc, tout en rappelant le soutien que porte son pays à la mission de l’envoyé onusien pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Il indique, cependant, que «la solution politique n’est pas dans le maintien du régime», déclarant que «la communauté internationale doit avoir une position ferme» et exprimant son désespoir de voir le régime syrien s’inscrire sur la voie politique. S’agissant de la crise malienne, pour lui, la position d’Alger est «pertinente» tout en soulignant l’importance de promouvoir la solution politique via un dialogue inter-malien : «L’important est qu’il n’y ait pas de la violence et de respecter l’unité et la souveraineté du Mali.» Rappelons qu’au cours de la conférence de presse animée conjointement par MM. Medelci et Davutoglu, dimanche au siège des Affaires étrangères à Alger, M. Medelci a souligné, sur la crise malienne, que «l'Algérie était pour le dialogue et qu'elle a déployé des efforts dans ce sens avec plusieurs pays», précisant que «ces efforts ont porté leurs fruits en faisant de la solution politique la principale solution».