Cheikh Abdelaziz al-Cheikh, mufti d’Arabie Saoudite, et président du comité des grands oulémas, a fustigé l’attentat ayant visé une église copte en Alexandrie (Egypte) dans la nuit de la Saint-Sylvestre, le considérant comme "un acte criminel qui n’est en rien lié à l’Islam".

Dans des déclarations au journal saoudien, Okaz, dans son édition du lundi,

le mufti saoudien a affirmé que "cet acte n’est pas autorisé par la charia,

l’Islam interdit l’hostilité envers autrui sous toutes ses formes",

ajoutant que "l’effusion du sang et l’assassinat des innocents, est une question que ni la charia, ni la raison accepte".

"L’Islam n’est pas la religion des explosions, n’autorise pas l’attaque de lieux de culte des non-musulmans,

ce qui s’est passé est un acte regrettable et attristant".

"Ce que ce qui s’est passé en Egypte a pour première et ultime finalité de diviser les musulmans, d’aiguiser la colère à leur encontre, de les détourner de leurs principaux devoirs, d’attaquer l’unité nationale en Egypte, et d’attiser les flammes des crises et des conflits, chose que l’Islam récuse", a-t-il encore souligné.

Le cheikh saoudien a appelé les musulmans à être attentifs à ces aspects, et à ne pas en faire une occasion pour s’attaquer à l’Islam et à ses adeptes,

réitérant que "ce qui s’est passé est un péché et un crime horrible, qui n’est rien en rapport avec l’Islam et le Jihad".

Ce faisant, le Vatican a réfuté ce lundi les accusations adressées par Cheikh al-Azhar au pape Benoît XVI, "d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Egypte",

pour son appel aux dirigeants du monde de protéger les chrétiens après l’attentat qui a fait 21 morts et des dizaines de blessés contre une église en Alexandrie.

Selon l’agence de presse italienne, citée par plusieus sites d'informations arabes, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a souligné que

"le Pape a parlé de solidarité avec la communauté copte qui a subi un coup cruel, et a exprimé son inquiétude sur les répercussions de la violence sur toutes les populations qu’elles soient chrétiennes ou musulmanes".

"Pour ce faire, nous ne voyons pas en quoi cette position du Pape qui cherche à faire régner le sens de la non-violence pour tous constitue une ingérence", s’est-il interrogé.

Le porte-parole du Vatican a encore indiqué :

Le porte-parole du Vatican a encore indiqué :

"je pense qu’il existe un malentendu dans la communication.

Nous avons évoqué l’attaque contre une église chrétienne,

et avons exprimé notre inquiétude envers les minorités chrétiennes visées par la violence,

ceci ne veut pas dire que l’on cherche à justifier ou à minimiser de la portée de la violence ciblant les croyants des autres religions".

Lors de la messe du premier jour de l'an à la basilique Saint-Pierre, le pape Benoît XVI a appelé à faire bloc contre les a

ctes de discrimination, les dépassements et les différentes formes de fanatisme religieux.

"Les paroles ne suffisent pas, les dirigeants du monde doivent prendre un engagement tangible et constant", a-t-il exhorté.

cheikh al-Azhar a marqué sa désapprobation avec le Pape lors d'une conférence de presse :

"je suis en désaccord avec le pape, et je m’interroge pourquoi le Pape n’a pas demandé de protéger les musulmans, lorsqu’ils étaient victimes d’opérations meurtrières en Irak".