Déjà en février, pendant la visite à Moscou du chef de la diplomatie des Emirats Arabes Unis, il était annoncé que le règlement syrien serait au centre de la rencontre ministérielle. Quelques jours avant la rencontre de Riyad, des évènements importants ont eu lieu. Dans la capitale du Qatar, on a annoncé l’unification de l’opposition syrienne, ce qui fait partie des exigences principales du communiqué du groupe d’action sur la Syrie adopté à Genève. Les Etats membres de la Ligue Arabe, y compris l’Arabie Saoudite, ont déjà annoncé leur soutien à la Coalition nationale. A la veille de la rencontre, la France a reconnu, la première parmi les pays de l’UE, la Coalition nationale de l’opposition syrienne, et a déclaré qu’elle contribuerait à la reconnaissance de celle-ci au niveau international. Moscou approuve les accords de Doha mais souligne que la coalition unifiée n’est pas encore formée, dit Sergei Lavrov. La Russie prône l’unification de toutes les forces de l’opposition sur la base de leur volonté d’engager le dialogue.

Selon le ministre russe des AE, il est prématuré de dire qu’elles y sont prêtes, à en juger par le texte des accords de Doha. Il y est noté que l’opposition s'est fédérée autour du désir de renverser le régime syrien et de détruire toutes les institutions de l’Etat. Mais cette voie conduit au chaos, a noté Lavrov. Interrogé par un journaliste qui lui demandait si Moscou se rendait compte qu'il avait perdu le monde arabe en soutenant le président syrien. Le chef de la diplomatie russe a répondu que, par contre, les pays de la région reconnaissaient le rôle stabilisateur de Moscou.

« Je rencontre tout le temps des représentants des pays arabes et je n’ai pas l’impression qu’ils nous jugent perdus pour eux. Cela concerne également tous les groupes de l’opposition syrienne. Ils sont intéressés à ce que la Russie reste dans la région, et tous soulignent le rôle de contrepoids joué par la Russie. Les peuples arabes reconnaissent la cohérence de notre position ».

La réponse du collègue de Lavrov, le chef du MAE de Bahrein Haled Al-Khalifa, était plus émotionnelle. Il a déclaré que la réunion du Conseil stratégique de Russie et des pays du Golfe à Riyad soulignait justement le caractère particulier des relations entre Moscou et le monde arabe. Ces relations plongent leurs racines dans le passé. Voilà pourquoi la solution de plusieurs questions, syrienne comprise, ne peut être trouvée qu’en coopération avec la Russie. Le ministre a souligné que la crise syrienne, bien qu’elle soit aiguë, ne devait pas éclipser les autres problèmes, palestinien en premier lieu. Ce problème redevient actuel depuis le lancement de l’opération spéciale israélienne dans la bande de Gaza. Le Conseil de coopération des pays du Golfe a adopté mercredi une déclaration spéciale sur les actions d’Israël disant que le Conseil de sécurité de l’ONU doit exiger qu’Israël arrête l’agression contre la population civile de la bande de Gaza.