"Ceux qui ne se seront pas conformés aux dispositions du présent communiqué verront tout simplement leur service immédiatement interrompu", poursuit le texte, qui précise que les opérateurs réticents à faciliter la mesure s'exposent à des "sanctions".

"Les gens ont intérêt à faire vite car on va mettre en place un dispositif - avec le ministère de l'Intérieur, des Télécoms et tous les autres services - qui va se charger avec les opérateurs" d'appliquer la décision, a averti aujourd'hui Tryphon Kin Kiey Mulumba. "Combien ne sont pas identifiés? Je ne peux pas le savoir, a dit le ministre, mais je sais qu'il y en a". Selon lui, l'augmentation de portables non identifiés est entre autres due à la possibilité d'achat multiple et non contrôlé de cartes SIM.

L'obligation de s'identifier, décidée depuis 2008 et jusque-là non appliquée, suscite des craintes chez des utilisateurs, qui dénoncent une mesure liberticide. Il s'agit "simplement" d'une décision "de bonne gouvernance, de transparence", a réfuté le ministre Tryphon Kin Kiey Mulumba. S'il devait s'avérer que la mesure "porte atteinte à la vie privée des citoyens, là je pense que nous allons nous y opposer", a déclaré l'avocat Jean-Claude Katende, président de l'Association africaine de défense des droits de l'Homme (Asadho), basée et opérant en RDC. "Mais je sais aussi, a-t-il souligné, que c'est une bonne mesure dans le sens où quand il y a des dérapages de la part de certains citoyens mal intentionnés qui utilisent des numéros de téléphones non identifiés pour menacer les autres, on peut le retrouver facilement."

Le ministre pour souligner l'intérêt de cette mesure a rappelé que lors des années du régime précédent "une personne avait imité la voix de Mobutu et qui s'est fait remettre des centaines de milliers de dollars par un directeur de banque".