GAO : Le Mujao propose des taxes, les notables refusent

MARDI, 16 OCTOBRE 2012 07:23

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Les Echos - Pendant que la communauté internationale prépare une intervention militaire pour la reconquête des régions occupées, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), s'active sur le terrain en imposant aux populations le paiement des taxes, ce qui n'était pas dans ses habitudes.

Depuis le départ de l'administration des trois régions nord du pays, les populations sont assujettis au paiement des droits et taxes par les islamistes et ce conformément aux prescriptions de la charia.

Oumar Ould Hamaha, chef d'état-major général du Mujao, affilié à Aqmi, expliquait dans un entretien qu'il nous avait accordé que l'islam interdit les taxes et impôts qu'on perçoit du commerçant en contrepartie d'une autorisation de vendre sa marchandise, ou d'une autorisation d'introduire sa marchandise dans le pays.

De ce fait eux aussi ne pouvaient se mettre en marge de ce principe de l'islam.

Le Barbu rouge affichait ainsi sa volonté de bannir toute sorte de perception de taxes ou droits.

Mais, voilà que le même Mouvement désobéi à son propre principe.

Oumar Ould Hamaha, chef d'état-major général du Mujao, affilié à Aqmi, expliquait dans un entretien qu'il nous avait accordé que l'islam interdit les taxes et impôts qu'on perçoit du commerçant en contrepartie d'une autorisation de vendre sa marchandise, ou d'une autorisation d'introduire sa marchandise dans le pays.

Le samedi 14 octobre, des chefs du Mujao ont rencontré les notabilités de la ville dans une mosquée pour leur faire part de la volonté d'instituer la zakat prescrite à leurs dires par l'islam.

"L'islam prescrit un taux de richesse dont la valeur est de 2,5 % et qui est appelé zakat que l'on prélève sur les capitaux des riches qui ont atteint le seuil imposable (...) qu'on distribue aux pauvres.

C'est un droit pour les pauvres et il est interdit de les en priver", se défend un membre du Mujao joint au téléphone.

Les notables ont rejeté la mesure jugée de trop.

"Ils sont à court d'argent.

C'est pourquoi ils sont en train de passer par tous les moyens possibles pour soutirer de l'argent aux populations ou à certains services restés jusque-là opérationnels".

Quelques jours avant la rencontre avec les notabilités, les éléments du Mujao avaient cassé la caisse de l'hôpital et emporté la somme de 2,5 millions F CFA.

Au cour de la rencontre, les islamistes du Mujao ont aussi demandé aux notabilités de sensibiliser le maximum de jeunes de Gao pour être enrôlés dans leur rang en vue de "la confrontation qui s'annonce avec la France et les armées mécréantes".

Ils vont s'enfuir avant l'invasion.

Les notables ont vu à la demande des représentants du Mujao une provocation et l'ont rejetée. Depuis qu'ils ont pris le contrôle de la ville aux dépens du MNLA, le Mujao s'était limité à recruter des jeunes bergers des campagnes dont quelques-uns ont fréquenté l'école coranique.