Un million de DVD et CD piratés seront détruits lundi

L’Algérie peine à lutter contre le piratage des œuvres culturelles

Merouane Mokdad 14/10/2012 à 10:28

http://www.tsa-algerie.com/culture-et-media/l-algerie-peine-a-lutter-contre-le-piratage-des-uvres-culturelles_22460.html

Un million de DVD et CD piratés seront détruits symboliquement lundi 15 octobre, à Alger, par l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (Onda).

« Cette opération revêt une importance particulière puisqu’elle permet à l’Onda de mener une activité de couronnement de toutes les opérations de saisie effectuées ces dernières années », a déclaré, dimanche sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Samy Bencheikh, directeur général de l’Onda.

Selon lui, cette initiative permet de rappeler que le gouvernement algérien est attaché au respect des droits de la propriété intellectuelle.

« Régulièrement, l’Algérie est interpellée sur cette question. On lui reproche de ne pas faire assez effort vis‑à‑vis de l’exploitation illicite de œuvres, en d’autres termes, de lutter contre le piratage », a‑t‑il noté.

Il a précisé que l’ordonnance de 2003 sur le respect de la propriété intellectuelle est conforme aux standards internationaux en la matière.

Ce texte a été actualisé à la faveur des négociations que mène Alger pour l’accession à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

« Les dispositions législatives sont fortes.

Mais, il y a un problème d’application.

L’Onda mène quotidiennement des efforts sur le terrain pour faire respecter les droits des auteurs.

Nous avons des problèmes de moyens et de coordination.

Le fléau est important et demande un travail concerté avec plusieurs institutions.

Aujourd’hui, l’expression du piratage et de la contrefaçon revêt une forme publique.

C’est un problème d’ordre public.

Cela transcende les possibilités de l’Onda », a appuyé Samy Bencheikh, saluant l’action de la DGSN (Direction générale de la Sûreté nationale) dans ce domaine.

Selon lui, les quarante contrôleurs de l’Onda ne suffisent pas. « Des contrôleurs qui ne s’occupent pas uniquement du piratage et de la contrefaçon.

Ils s’occupent aussi des spectacles, vont dans les salles de cinéma, les théâtres, les discothèques, les festivals, là où il y a une exploitation publique des œuvres.

Ils vont dans ces lieux pour recouvrer les redevances des droits d’auteur », a‑t‑il dit.

D’après lui, 90 % des organisateurs d’événements culturels et festivals musicaux ne paient pas les redevances des droits d’auteur.

« Cela porte un sérieux préjudice aux auteurs algériens dont les œuvres sont exploitées.

C’est également un préjudice à l’Onda et à l’image de l’Algérie.

L’Algérie qui a mis en place des dispositifs modernes protégeant les titulaires de droits d’auteur et de droits voisins que sont les auteurs, artistes, interprètes et producteurs.

Sur le terrain, il y a beaucoup à faire pour sensibiliser les exploitants publics.

Le manque à gagner se chiffre à plus de 60 millions de dinars, surtout pour les festivals qui utilisent l’argent public », a‑t‑il dit.

Le ministère de la culture a, selon lui, pris une mesure obligeant tous les festivals exploitant une œuvre littéraire ou musicale à s’acquitter à la source de leur redevance de droits d’auteur.