Un pays en décomposition

Publié le 25.09.2012, 08h03

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En moins d’un an, cette ancienne démocratie modèle en Afrique est devenue un sanctuaire pour les terroristes. Voici comment.

Qui se bat au Mali ? Le 22 mars dernier, des militaires renversent le régime du président Amadou Toumani Touré. Les putschistes l’accusent « d’incompétence » dans la guerre civile qui frappe le nord du pays depuis plusieurs mois.

http://www.leparisien.fr/international/un-pays-en-decomposition-25-09-2012-2180451.php

Dans cette région plus grande que la France, un conflit armé oppose l’armée malienne aux rebelles indépendantistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad ainsi qu’à des mouvements islamistes qui veulent y imposer la charia.

Tandis qu’à Bamako la junte est contrainte de composer avec les pays voisins et de nommer un président par intérim, dans le Nord, puis le Centre, les villes tombent une à une sous la coupe des groupes islamistes d’Ansar Dine allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

Terreur et charia. Dans les territoires qu’elles contrôlent, les milices islamistes font régner la terreur.

A Tombouctou, fin juin, les combattants d’Ansar Dine entament la destruction de mausolées de saints musulmans pour protester contre la décision de l’Unesco de classer la ville Patrimoine mondial en péril.

Dans les villes et les villages, les couples illégitimes, les buveurs d’alcool, les fumeurs sont lapidés ou fouettés en public.

Début août, les islamistes du Mujao amputent la main d’un voleur près de Gao.

Autant d’exactions qui provoquent l’indignation de la communauté internationale.

Que peuvent faire les Africains ?

Les bataillons que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest prévoit d’envoyer dans le nord du Mali « appuieront les troupes maliennes », précise un document de la Cédéao dévoilé hier.

Pour agir, celle-ci doit d’abord convaincre l’Algérie, la puissance dominante du Sahel, tout comme la Mauritanie.

Il faut aussi trouver les soldats à envoyer sur place.

Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont d’accord pour envoyer des troupes. Mais le Sénégal et le Ghana ont décliné, faute de moyens.

De plus, l’intervention de soldats étrangers provoque des craintes, après les terribles exactions commises par les militaires étrangers au Liberia ou en Sierra Leone dans les années 1990.