Arabie saoudite : la visite d’Ahmadinejad a accordé un dynamisme au Liban..
14/10/2010
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Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Faycal, a déclaré depuis l’Egypte où il effectue une visite éclair que la visite du président iranien Mahmoud Ahmadinejad au Liban a accordé un important dynamisme au Liban, espérant que les résultats de cette visite apporteront à la paix civile au Liban le même tonus !
Le ministre saoudien répondait à un correspondant du quotidien saoudien al-Chark al-Awsat : « la visite a provoqué un grand dynamisme au Liban.. inchallah les résultats de cette visite auront cette même véhémence sur la paix civile au Liban » !
Le prince Fayçal s’était rendu en Egypte, pour remettre au président égyptien Hosni Moubarak un message du serviteur des lieux saints de l'Islam, le Roi Abdallah Ibn Abdelaziz, portant sur un certain nombre de questions d'ordre arabe et régionale.
Selon l'agence de presse égyptienne MENA, les deux hommes ont discuté "des derniers développements du processus de paix à la lumière de la décision prise par le Comité de suivi de l'initiative arabe de paix lors de sa dernière réunion à Syrte, en Libye, soutenant la position de l'Autorité nationale palestinienne" conditionnant la poursuite des négociations avec les Israéliens au gel de la colonisation.
Les deux hommes ont également examiné la situation au Liban, au Soudan, au Yémen et dans la région du Golfe, ainsi les moyens pour former un gouvernement irakien d'union nationale, précise la même source.
Avant d'entamer sa visite au Liban, le président iranien avait contacté le roi Abdallah ibn abdel aziz pour discuter des dernières évolutions régionales et internationales!
Le président iranien a visité, jeudi, les fiefs du Hezbollah près de la frontière israélienne.
Un air de fête flotte sur Bent Jbeil. Les rues, parfaitement asphaltées, grouillent de badauds. En haut des maisons, les drapeaux aux couleurs du Liban et de l'Iran claquent au vent. C'est qu'ici, dans cette «ville martyre» du Liban-Sud, une des plus touchées par la guerre de 2006 entre le Hezbollah et l'armée israélienne, la visite de Mahmoud Ahmadinejad a revêtu, jeudi, une dimension bien particulière.
Ignorant les mises en garde de Washington et d'Israël, le président iranien y a prononcé, dans un stade noir de monde, un discours au vitriol contre l'État hébreu. «Le monde doit savoir que les sionistes sont mortels, alors que la nation libanaise est vivante et offre un modèle aux États de la région», a-t-il déclaré devant une foule en délire. Entassée dans les gradins -hommes d'un côté et femmes de l'autre-, elle lui a réservé un accueil digne d'une star de football, à coups d'applaudissements et de «Khoch amadid» («Bienvenue», en farsi).
Fonctionnaires, hommes d'affaires, ouvriers, ils sont venus à pied ou en bus des villages voisins. Les écoles et les universités avaient été fermées pour l'occasion, et l'accès au stade avait été parfaitement quadrillé par les hommes du Hezbollah, le Parti de Dieu, allié de Téhéran. «C'est un héros!» hurle, en larmes, une Libanaise drapée d'un voile noir. Assise dans une des premières rangées, elle porte, dans ses bras, la photo d'un jeune homme, encadrée de bois clair: celle de son fils, un «shahid» («martyr») de 2006. «Nous sommes fiers de lui. C'est grâce aux armes de l'Iran que nous pourrons défier notre ennemi voisin», poursuit-elle. Un peu plus loin, un homme, revêtu de la casquette jaune, la couleur du Hezbollah, frappé de son emblématique kalachnikov noire, ne cache pas son émotion. «Ahmadinejad est plus qu'un frère pour nous, c'est un père, car il veille sur nous » lance-t-il. «Sans l'Iran, nous n'aurions pas pu nous redresser», insiste son voisin, assis sur sa chaise en plastique, en énumérant les routes, les ponts et les écoles des environs, reconstruits avec le soutien financier de la République islamique d'Iran.
Tout au long de la journée, Bent Jbeil, localité chiite de plusieurs milliers d'âmes, à cinq kilomètres seulement de la frontière israélienne, avait été placée sous haute surveillance. L'armée, déployée en renfort, y contrôlait l'accès, tandis que les services du Hezbollah y inspectaient les voitures. Sur les routes des alentours, les soldats dans les blindés blancs de la Finul, la force intérimaire des Nations unies pour le Liban, faisaient leurs habituelles allées et venues, en priant pour que rien n'arrive.
Nada Jawad, une institutrice venue de Tyr, dit n'avoir «pas peur» du voisin israélien. Pour elle, la visite d'Ahmadinejad constitue «un moment historique». Et si elle devait en retenir un seul symbole, c'est celui du «renforcement de l'axe de la résistance contre Israël et contre l'Amérique». «Ils pensent pouvoir nous isoler, mais, en nous imposant leurs idées, ils ne font que renforcer notre alliance avec les pays alliés comme l'Iran… C'est une grande victoire pour nous tous», s'exclame-t-elle.
Bain de jouvence populaire
Une victoire que Mahmoud Ahmadinejad semble, lui aussi, savourer à sa façon. En s'affichant, dans ses discours, comme le défenseur des «peuples opprimés» dans la région -y compris en Afghanistan et en Irak-, il s'est offert, de Beyrouth a Bent Jbeil, en passant par Cana -une autre ville du Sud-, le bain de jouvence populaire dont il ne peut bénéficier dans son propre pays -où une large partie de la population continue à dénoncer sa «réélection frauduleuse» en juin 2009. Ses diverses rencontres avec les officiels libanais de toutes tendances lui ont également donné l'occasion de signer une dizaine d'accords économiques et scientifiques. Et de se faire accepter, de facto, par l'ensemble de la classe politique -y compris le clan pro-occidental du 14 mars. «Reste à voir quelles seront les retombées de ce grand show», relativise Carine, une chrétienne de Tyr, une loca lité voisine, qui trouve que ses dirigeants politiques «se sont peut-être laissé trop facilement bluffer» par le président iranien.
