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Intervention militaire au Mali ?

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Ishak

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MessageSujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Intervention militaire au Mali ? - Page 4 EmptyLun 26 Nov 2012 - 12:38

Azawad : une création d’officines étrangères

Citation :
Les problèmes essentiels des Touareg sont liés au pastoralisme qui connaît des difficultés du fait de la sécheresse, même en Algérie. La manipulation étrangère d’une détresse humaine a aggravé le cas malien. Arrivée dans les valises bourrées de dollars du Qatar, l'idéologie wahhabite a quant à elle peu de prise sur les populations locales. L’Algérie a donc raison de prôner le dialogue avec Ansar Dine, car il est essentiellement composé d’étrangers malheureux et d’enfants qu’il est aisé de renvoyer chez eux si les chefs de ce parti sont ramenés à la raison et arrachés à l’emprise qatarie. Entre rébellion ethnique et revendications islamistes, certains groupes touareg maliens ne cherchent que l’intérêt personnel et ne font que noircir l’image de leur communauté qui continue cependant à jouir d’un immense respect dans tout le Sahel et le Sahara.

Mais avant d’aller plus loin, il faut dire que la notion d’Azawad diffusée par les médias occidentaux depuis une décennie est une véritable mystification. André Bourgeot, chercheur au CNRS français, dit : “La notion d’Azawad est une construction politique. Sur le plan historique il n’y a eu ni royaume de l’Azawad, ni empire de l’Azawad, ni chefferie de l’Azawad, donc il s’agit bien d’une construction politique qui est animée par un groupe, je dis bien un groupe, touareg ultra-minoritaire.” Quant à Y. Togora, membre fondateur du Collectif pour la paix et le développement du Mali, il écrit qu’il existe “à  Tombouctou un endroit appelé Azawad, mais qui n'est connu que de quelques autochtones. C'est une bande de terre désertique, située au nord-est de Tombouctou et au sud d'Arawane. Sa superficie ne dépasse guère les 350 km2. C'est la seule Azawad reconnue par la mémoire collective, et peut-être les Archives nationales”. Aidés par les médias occidentaux, les mouvements séparatistes touareg ont créé cette supercherie qui fait du lieu-dit territorial de l’Azawad une immense aire géographique. Sur aucune carte ancienne et dans aucune encyclopédie on ne trouve le terme Azawad.

Les manipulateurs se sont permis de découper un morceau de Sahara, au nord du Mali, et l’appeler Azawad. Si à l’Azawad on veut donner une connotation ethnique, pourquoi donc ne pas y inclure Tamanrasset et tout le Sahara algérien, une partie du Niger, du Burkina Faso et du Sahara libyen ? Alors cela correspondra à la zone que la France coloniale voulait concrétiser par la loi n° 57-27 du 10 janvier 1957 et qui porte création d’une “Organisation commune des régions sahariennes” (OCRS) afin de n’accorder que des indépendances incomplètes aux pays de l'Afrique occidentale française (AOF) et de l'Afrique équatoriale française (AEF), comme l’a prouvé le rêve gaullien d’amputer l’Algérie de son Sahara. C’est une même promesse qu’on fait miroiter aujourd’hui dans le cadre des politiques impérialistes et néocolonialistes. Joli scénario pour les futurs James Bond franco-américo-qataris…
http://www.liberte-algerie.com/contributions/mali-le-refus-algerien-d-une-intervention-armee-2e-partie-le-trublion-qatari-finance-rebelles-et-terroristes-189365
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MessageSujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Intervention militaire au Mali ? - Page 4 EmptyLun 26 Nov 2012 - 12:51

Les magiciens créateurs de terrorisme

Dossier : Le refus algérien d’une intervention armée au Mali (3e partie)

Par : Ali EL HADJ TAHAR - Dimanche, 25 Novembre 2012 09:50

Intervention militaire au Mali ? - Page 4 9_200_150

Citation :
Depuis 2006, les rébellions touareg instrumentalisées par Kadhafi se sont tues, puis le Printemps arabe vient subitement créer une génération spontanée de formations maliennes. Le MNLA fait sa déclaration d’indépendance sur la chaîne Al-Jazeera, la télé du manipulateur d’une simple marionnette. En ressuscitant les vieux démons séparatistes, il a créé une situation de chaos qui met en danger sa propre existence, car les groupes islamistes qui l’ont utilisé pour occuper le Nord Mali lui ont tiré dans la patte et il a pris ses jambes à son cou, ne faisant pas le poids face au nombre et à la puissance des islamistes. Si les velléités d’une République de l’Azawad sont étouffées dans l’œuf, celles d’une zone islamique libérée a causé la fuite de près de 400 000 réfugiés, des centaines de morts, une crise humanitaire grave...

Face au risque d’une intervention armée qui ouvrirait la boîte de Pandore de l’afghanisation au Sahel, l’Algérie veut couper l’herbe sous le pied d’Aqmi et du Mujao en récupérant le MNLA et Ansar Dine, leurs ennemis jurés, pour rétablir l’autorité de Bamako sans ingérence étrangère.

Réussira-t-elle à le faire, même avec l’aide du Maroc et des autres pays du Maghreb qui ont les mêmes craintes ? Maintenant que le projet demandé par la résolution 2071 a été adopté par la Cedeao, ne reste que son adoption ou son rejet par les membres du même CSNU. La France, ancienne puissance coloniale, aujourd’hui soucieuse des droits de l’homme au Mali et en Syrie mais pas en Palestine, dit qu'elle ne participerait qu'en soutien logistique à une intervention entérinée par le Conseil de sécurité. Nul ne doute que les USA cachent aussi leur jeu, mais ils voteront pour une résolution d’intervention, attendue comme un blanc-seing pour des enjeux à la fois complémentaires et concurrents de ceux de la France. Des plans s’élaborent et se mettent sur le terrain, mais leurs desseins n’apparaissent que lorsqu’ils sont sur le point d’avaler leur proie.

En 2002, George Bush a créé le plan Pan Sahel afin de lutter contre le terrorisme dans le Sahel, or il n’y avait pas de terroristes au Sahara ni dans ses régions sud, est et ouest, même après dix années de troubles dans notre pays. Comment vouloir combattre les terroristes sur un territoire où le phénomène n’existait pas si ce n’est pour le créer ?

Comme par hasard, dès l’année suivante, entre 2003 et 2004, le groupe d’El-Para kidnappe plusieurs groupes de touristes au Sahara ! Le groupe terroriste nigérian Boko Haram est créé en 2002. Entre 2007 et 2008, la Mauritanie subit des attaques et des enlèvements d’Aqmi. Le terrorisme était inconnu en Irak avant 2003, aujourd’hui ce pays est son fief. En 2008 apparaissent les djihadistes d’Al-Shabab en Somalie. Moubarek et Ben Ali ont éradiqué le terrorisme que le Printemps arabe vient ressusciter en Egypte et en Tunisie… Idem pour la Libye et surtout la Syrie actuellement…

En 2005, le programme US Pan Sahel deviendra la Trans Sahel Conter Terrorism Partnership dont l’objectif était de former les forces militaires des sept pays sahariens “volontaires” dans leur lutte contre leurs différents ennemis, y compris terroristes. La tactique du pyromane pompier… Les USA ont aussi un programme appelé Counter Terrorism Train and Equip’ destiné à apporter de l’aide militaire à des pays du Maghreb et d’Afrique subsaharienne (Algérie, Burkina Faso, Tchad, Libye, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Nigeria, Sénégal, Tunisie) en leur offrant quelques armes et véhicules, du matériel de communication, des pièces de rechange et des tenues militaires. Il permet d’avoir un pied à terre dans ces pays en attendant mieux, une base militaire, un puits de pétrole ou une exploitation minière, par exemple.

http://www.liberte-algerie.com/contributions/les-magiciens-createurs-de-terrorisme-mali-le-refus-algerien-d-une-intervention-armee-3e-partie-189434
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MessageSujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Intervention militaire au Mali ? - Page 4 EmptyLun 26 Nov 2012 - 12:52

Des soldats français et US déjà au Mali

Citation :
Une fois le terrorisme installé en Afrique, George Bush décide de créer, en 2007, un commandement unifié pour l'Afrique (United States Africa Command) dont l'acronyme est Usafricom ou Africom et destiné, en premier lieu, à coordonner toutes les activités militaires et sécuritaires états-uniennes sur ce continent. Son deuxième but est la “géopolitique du pétrole”, soit la sécurisation des approvisionnements américains par le golfe de Guinée afin d'amoindrir la dépendance aux réserves du Moyen-Orient. Le troisième but est la compétition économique afin de contrer par un pré-positionnement militaire US la montée en puissance de la Chine.

Parmi ces objectifs, on ne sait lequel est prioritaire, car comptent beaucoup pour les USA les nécessités de défense pure, soit la dépense du budget militaire dans des conflits nécessaires pour le fonctionnement du complexe militaro-industriel. Ce n’est qu’à cela essentiellement qu’ont servi les guerres d’Afghanistan et d’Irak depuis 2003. Car il faut savoir que la Maison-Blanche a dépensé près de 5000 milliards de dollars en dix ans en Irak et en Afghanistan, sommes qui sont allées dans les coffres du complexe militaro-industriel et ceux d’autres entreprises états-uniennes.

La recette est simple : on crée la pauvreté dans un pays, et lorsqu’il devient ingouvernable on y envoie des terroristes qu’il s’agira d’éliminer sous prétexte qu’ils menacent le “monde libre”. Ainsi, la chaîne de production d’armes tourne à fond, pour doter à la fois les terroristes et les pays qui combattent le terrorisme. En 2008, Jeremy Keenan, un anthropologue très au fait des choses du terrorisme et du renseignement, écrivait dans la revue d’intelligence Menas : “Rares sont les endroits au monde qui ont été autant sujets à désinformation que le nord du Mali et sa frontière avec l’Algérie. Il est vrai que c’est le point focal de l’administration Bush en ce qui concerne sa fabrication d’un second front saharien dans sa soi-disant guerre contre le terrorisme.” M. Medelci aurait dû prendre ses dispositions en 2008 pour déjouer le plan sur l’agenda !

En 2009, le Mali a bénéficié du programme Trans Sahel Conter Terrorism Partnership mais au préalable, les USA ont imposé à ce pays criblé de dettes une restructuration qui l’a davantage affaibli puis entraîné dans le gouffre actuel. En un tour de passe-passe américo-franco-qatari, voilà le Mali coupé en deux, avec un nord occupé par une nébuleuse d’islamistes et de pseudo-rebelles également à la solde.

Il est clair que le Grand Echiquier de Zbigniew Brzezinski est en train de se mettre en place, au grand dam de ceux qui ne lisent pas et ne prévoient pas. Il est clair qu’un impérialisme prédateur est en train de redéfinir ou d’étendre ses zones d’influence à nos frontières et à la faveur du système unipolaire qui lui donne l’avantage.

Le Qatar est l’un de ses outils, mais il a aussi ses intérêts. Intérêts : le maître mot des relations internationales. Les naïfs parlent de divergences franco-états-uniennes. Si elles existent, celles-ci doivent nécessairement converger vers un seul point : la défense de leurs intérêts spécifiques et leurs intérêts communs.

La realpolitik impose de la prudence aux USA pour gagner les populations qui commencent à mesurer les conséquences des “printemps arabes”, surtout à l’aune des massacres à Gaza. Quant à François Hollande, il pense que le socialisme le blanchit du passé colonialiste de son pays et se croit autorisé à parler d’ingérence humanitaire, comme si l’Algérie n’était pas concernée par le malheur de ses voisins. Officiellement, la France veut “seulement avoir un rôle de facilitateur. Pas question d'envoyer des troupes au sol”. Hollande dit qu’il “écarte, pour l'instant, l'éventualité de frappes aériennes”. Si ces frappes avaient lieu, d’où partiraient les avions français ou atlantiques ? Selon certaines sources, la France aurait déjà envoyé des troupes spéciales (environ 200 hommes) sur le terrain malien, et les USA en auraient envoyé 400 militaires. L’envoi de petites unités spéciales équivaut dans le domaine militaire actuel à l’envoi d’un bataillon. La diplomatie dit non-ingérence, mais les faits attestent le contraire.

http://www.liberte-algerie.com/contributions/les-magiciens-createurs-de-terrorisme-mali-le-refus-algerien-d-une-intervention-armee-3e-partie-189434
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MessageSujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Intervention militaire au Mali ? - Page 4 EmptyLun 26 Nov 2012 - 12:53

Le droit d’ingérence… impérialiste

Citation :
L’objectif avoué d’une intervention au Mali est la lutte antiterroriste, mais cet alibi a souvent eu bon dos pour l’occupation de régions convoitées, si ce n’est un argument créé de toute pièce, les cas afghan et irakien étant des classiques des nouvelles ruses de l’impérialisme camouflé en ingérence humanitaire.

En effet, le vœu du sioniste français Bernard Kouchner finira par se concrétiser, et l’ONU par adopter une résolution en 2009 autorisant la responsabilité de protéger, la R2P (Responsibility To Protect) qui permet à la “communauté internationale” de s’ingérer pour pallier les “défaillances” d'Etats incapables de prendre en charge leur propre population. C’est pour sauver des populations civiles de prétendus massacres que l’ONU a adopté la résolution 1973, qui a permis à l’Otan d’intervenir en Libye. Au nom de cette ingérence humanitaire, la France est pressée d’intervenir pour s’incruster dans un Mali convoité dont le Président déchu, Amadou Toumani Touré, lui aurait refusé l’installation d’une base militaire. En forçant la main aux nouvelles autorités, putsch-invasion-libération aidant, Paris finirait par avoir sa base. Les USA, eux aussi, cherchent un pays où installer la base de l’Africom, et ils la trouveront probablement dans le pays qui s’avérera le plus faible, ou le plus choyé par de futurs libérateurs…

Il est normal que l’Algérie cherche la solution pacifique, non pas par angélisme mais par réalisme et connaissance du phénomène terroriste, du terrain où il se développe et, surtout, des connexions qui le lient aux forces manipulatrices de l’ombre, occidentales essentiellement. D’ailleurs, tout en condamnant le projet d’intervention, Ansar Dine et le MNLA sont disposés à dialoguer, car aucun d’eux n’est suffisamment représentatif pour être exigeant, ce qui laisse penser qu’il est possible de désamorcer la crise “politique” pour se consacrer à la lutte antiterroriste contre Aqmi, le Mujao et d’autres groups djihadistes qui prolifèrent dans la région.

Ce ne sont pas les rebelles ni des terroristes qui font peur, mais ceux qui peuvent les instrumentaliser et perpétuellement mettre de l’huile sur le feu. Les mouvements séparatistes touareg n’ont existé qu’au Mali et au Niger, alors que la communauté existe en Algérie, en Libye, au Burkina Faso et au Tchad.

Mais si d’autres manipulateurs entrent en scène, les mouvements actuels risquent de se re-fédérer, voire de solidariser des populations autour d’eux, avec une extension territoriale du conflit ou même de susciter des velléités séparatistes là où elles n’existent pas encore. Rappelons que la “proclamation de l’indépendance de l’Azawad” s’est faite sur les ondes d’Al-Jazeera : la chaîne des scoops a eu la primeur, comme par hasard, pour tout ce qui concerne les révolutions arabes ou qui peut s’y rapporter.
http://www.liberte-algerie.com/contributions/les-magiciens-createurs-de-terrorisme-mali-le-refus-algerien-d-une-intervention-armee-3e-partie-189434
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MessageSujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Intervention militaire au Mali ? - Page 4 EmptyLun 26 Nov 2012 - 13:02

Sécurité et profondeur stratégique algérienne

Dossier : Le refus algérien d’une intervention armée au Mali (4e partie et fin)

Par : Ali EL HADJ TAHAR - Lundi, 26 Novembre 2012 09:50

Intervention militaire au Mali ? - Page 4 199_200_150

Citation :
Si l’intervention armée est réellement inscrite dans un agenda, comme le dit M. Medelci, ni l’Algérie, ni le Maroc ni tous les autres États réunis ne pourront s’opposer au rouleau compresseur des pays occidentaux, à moins qu’une solution pacifique ne soit trouvée avec les autochtones maliens. Le miracle serait que les Russes et/ou les Chinois y opposent leur veto. Or, il n’est pas certain que ces deux pays veuillent encore être confrontés aux USA, d’autant que la Maison- Blanche semble prête à faire des concessions sur la Syrie où elle a militairement perdu la bataille. Pourquoi défendraient-ils des pays maghrébins qui se sont tous alignés sur l’Alliance atlantique ?

En cas d’intervention, il est à espérer que les velléités occidentales de sécurisation de leur profondeur stratégique ainsi que de protection et d’extension de leurs intérêts dans la région ne visent pas à créer une régression féconde ou un “chaos constructeur”, comme en Irak, en Afghanistan, en Somalie et au Nigeria.

Le “chaos constructeur” est un concept de politique étrangère américaine qui préconise la création du désordre dans une région riche et instable pour y imposer un ordre nouveau. “Pour les théoriciens du chaos constructeur, c'est après la violence et le chaos que les Américains peuvent créer des États à souveraineté négative afin d'exploiter leur sol et sous-sol sans grande résistance”, écrit Mahatma Julien Tazi K. Tien-a-be de l’université de Kinshasa dans son Diplôme d'études supérieures en relations internationales 2009 intitulé “La politique étrangère des États Unis d'Amérique vis-à-vis de la République démocratique du congo: de 1990 à  2006”. Il ajoute : “L'objectif américain dans le Moyen Orient était donc simple : le contrôle des zones appelées ‘l'arc de crise’. Cette région est riche en hydrocarbures. Elle porte sur l'arc rejoignant le Golfe de Guinée à la mer Caspienne, en passant par le Golfe persique. Pour y arriver, l'impératif américain est d'imposer une redéfinition des frontières, des États et des régimes politiques. Il s'agit bien d'un remodelage du Grand Moyen-Orient […] L'idée est simple : substituer aux États hérités de l'effondrement de l'Empire ottoman des entités plus petites à caractère mono-ethniques, et neutraliser ces mini-États en les dressant en permanence les uns contre les autres. En d'autres termes, il s'agit de revenir sur les Accords conclus secrètement, en 1916, par les empires français et britanniques, dit Accords Sykes-Picot et de consacrer la domination désormais totale des Anglo-Saxons sur la région”.

Il est indéniable que les velléités séparatistes de certaines ethnies ou communautés sont plus nourries par les services secrets occidentaux que par des injustices réelles ou supposées.

En Afrique du Nord, la majorité des communautés ont vécu des siècles sinon des millénaires en harmonie. Les conflits et les heurts ne sont apparus qu’avec le divide ut regnes colonial, et c’est le néocolonialisme qui a exacerbé les conflits, stigmatisé les différences, encouragé les divisions.

L’intervention au Mali risque de déraper et d’ouvrir le champ au dépeçage d’un pays ou même de toute une région, à sa mise à sac, voire sa partition, dans le genre des scénarios initiés par la France au Biafra (1967-1970), au Rwanda ou en Côte-d’Ivoire, et par les USA en République de Serbie, en Tchétchénie, en Irak, au Soudan… Des faits troublants laissent penser que l’invasion du nord-Mali par des rebelles et des terroristes financés par un même commanditaire obéit à un plan minutieux préparé avant la chute de Kadhafi.

http://www.liberte-algerie.com/contributions/securite-et-profondeur-strategique-algerienne-mali-le-refus-algerien-d-une-intervention-armee-4e-partie-et-fin-189502
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MessageSujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Intervention militaire au Mali ? - Page 4 EmptyLun 26 Nov 2012 - 13:04

Terrorisme : un outil de politique étrangère

Citation :
Aujourd’hui, le terrorisme est devenu ouvertement un outil de politique étrangère pour de nombreux pays comme l’a clairement montré la crise libyenne et comme le montre surtout la crise syrienne : la Turquie, les Emirats, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, l’Angleterre, les USA, la France et l’Allemagne disent officiellement fournir des armes aux groupes armés d’une “Armée syrienne libre” que tout le monde sait composée essentiellement de djihadistes dont certains affiliés à Al-Qaïda. Une frontière instable de 1400 km avec le Mali et de 1000 km avec une Libye encore très instable avec comme trublions Aqmi, Ansar Eddine, Mujao et MNLA, cela fait beaucoup. Beaucoup même s’il n’y avait pas ce diable qatari qui attise le feu islamiste et séparatiste. Aujourd’hui, l’islamisme bénéficie de la mansuétude occidentale et la “question touareg”, du capital sympathie lié à l’exotisme des hommes bleus.

Beaucoup de médias occidentaux malintentionnés ou mal informés mettent en exergue la “marginalisation” des Touareg qui, pourtant, vivent dans les mêmes conditions que les autres communautés au Mali, en Algérie, au Niger, en Libye ou au Burkina Faso, avec des différences liées à la santé économique de chacun de ces pays.

L’influence algérienne, dans les années 1960-70, s’étendait dans toute l’Afrique, dans le monde arabe et musulman et sa voix était entendue dans le monde entier grâce à l’organisation des non-alignés.

Après la mort de Boumediène, Kadhafi a commencé à étendre ses zones d’influence et s’est fait reconnaître comme leader dans la région du Sahara. En 1981, un mouvement politique fantôme fut créé : le Front populaire pour la libération du Sahara arabe central, suivi d’une flopée de nébuleuses séparatistes touareg caractérisées par la violence.

C’est encore ce qui se passe aujourd’hui : des partis mystérieux se créent sous notre nez. Désormais entourée de pays fortement instables, l’Algérie fait face à des risques géopolitiques énormes avec un Mali brusquement devenu une poudrière sinon une bombe à retardement pour lui-même et ses voisins, dont notre pays qui, il faut la rappeler, a lutté tout seul contre le terrorisme islamiste soutenu par les pays occidentaux, USA et France en tête, ainsi que par les pays du Golfe.

Les effectifs des groupes armés qui occupent le Nord-Mali (vrais et faux djihadistes, mercenaires et vrais et faux rebelles) avoisineraient les 4000 ou 6 000 hommes. Une intervention armée est certainement capable de restaurer la souveraineté, l’unité et l’intégrité du Mali et de sécuriser le Sahel et le Sahara, du moins jusqu’à un certain niveau.

L’Algérie a prouvé que la lutte antiterroriste est efficace lorsque menée sans arrière-pensées impérialistes, contrairement à celle menée en Afghanistan par les forces de l’Alliance atlantique. A elle seule, l’Armée nationale a pu éradiquer des dizaines de milliers de terroristes en quelques années. En quelques mois, la Syrie en a éradiqué des milliers dotés d’armes hyper-sophistiquées. En octobre 2012, les djihadistes d’Al-Shabbab qui sévissaient depuis des années dans la ville de Kismaayo ont été délogés en quelques heures seulement par les forces de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui ont également repris d’autres localités. Ce ne sont pas des groupes terroristes, des mercenaires sans conviction et quelques rebelles divisés qui pourraient effrayer des armées régulières africaines ayant le soutien des populations maliennes et sahariennes connues pour leur pacifisme et qu’il ne faut pas assimiler aux trublions sécessionnistes ni aux criminels islamistes. Une ingérence étrangère peut dégénérer si elle est le fait de forces occidentales ou manipulée, et c’est cette deuxième menace qui se profile dans le cas malien.

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MessageSujet: Re: Intervention militaire au Mali ? Intervention militaire au Mali ? - Page 4 EmptyLun 26 Nov 2012 - 13:04

L’inaction, cause des nouvelles menaces

Citation :
Les pays du champ (Niger, Mali, Mauritanie, Algérie) ont depuis plusieurs mois créé un état-major militaire installé à Tamanrasset pour lutter contre le terrorisme et les crimes transfrontaliers. Il y aurait eu des opérations isolées contre des groupes islamistes de la part des Mauritaniens et des Algériens, mais pas d’opération d’envergure pour empêcher l’avancée des groupes terroristes en territoire malien : l’initiative leur a donc échappé au profit de la Cédéao dont le Mali est également membre. A vouloir trop bien faire, l’Algérie a-t-elle mal fait ? En tout cas, c’est le Mali qui a demandé l’intervention, préférant le risque d’explosion à la situation de pourrissement qui prévaut actuellement et qui n’augure rien de bon pour ce pays comme pour ses voisins s’ils ne trouvent pas de solution. L’inaction n’a fait que renforcer les groupes dont les buts se sont vite écartés dès lors qu’ils ont cru pouvoir s’éterniser dans leur nouveau fief. Il a suffi de quelques heures pour le MNLA et les terroristes de déloger l’armée régulière du nord du pays en janvier 2012 et il en a suffi autant aux “djihadistes” africains d’Ansar Eddine pour déloger le MNLA de Kindal, Gao et Tombouctou. Le MNLA a prouvé son manque d’ancrage au sein de la population touareg mais surtout son flagrant manque d’effectif qui ne dépasserait pas quelques dizaines d’éléments : le 19 novembre 2012, il a également été battu par le Mujao qui l’a chassé de son dernier fief, Ménaka. Ansar Eddine prône l’application de la charia pourtant il n’est pas composé de djihadistes convaincus mais de mercenaires africains recrutés avec de l’argent qatari.

Tous ces éléments montrent que la bombe est facile à désamorcer si le tapis pouvait être retiré de sous les pieds du trublion qatari, mais là est une autre question.Le recours à la fermeture des frontières est-il une solution au péril terroriste et aux menaces qu’une intervention risque d’induire ? Quid des atteintes aux droits humains chez nos voisins ? Fermer les frontières n’est-il pas aussi une option militaire dans la mesure où cela empêchera l’entrée des éléments traqués en territoire algérien ? Une attitude de conciliation et/ou de neutralité face au conflit malien serait inefficace sans une nouvelle stratégie de politique étrangère dans tout le Sahel, pour contrecarrer celle des pays occidentaux et des pays du Golfe qui tirent les ficelles. L’urgence n’est pas strictement militaire ou sécuritaire mais également politique, économique et culturelle, en commençant à renforcer la profondeur stratégique du pays (aide, solidarité, coopération et échange économique, partenariat…) Se bunkériser sans agir sur le mal et ses causes, là où elles se trouvent, équivaut à une attitude de l’autruche. Un minuscule Qatar active à des milliers de kilomètres de ses frontières et l’Algérie se replie dans sa coquille ! La défensive n’éloigne pas les risques et donne l’impression de faiblesse d’un Etat qui ne va pas au-devant des menaces qui le visent. En laissant se rapprocher ces menaces, on paie aujourd’hui le prix fort de devoir fermer les frontières, en espérant que n’advienne le pire.

A l’Algérie et aux autres pays du champ de continuer leurs missions de bons offices, puis de veiller à ce que les Occidentaux ne transforment la région en zone éternelle de non-droit, car ce ne sont pas les terroristes qui font peur mais ceux qui les nourrissent et arment d’une main et font semblant de les combattre de l’autre.

A. E. T.
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