Mohamed Merah sera enterré en France. L’Algérie a refusé que le "tueur au scooter" soit inhumé sur son sol. Cette décision est inédite dans l’histoire du pays. Jusque-là, hormis les harkis, aucun Algérien ne s’est vu refuser le droit d’être enterré sur le sol de son pays. Même les terroristes les plus sanguinaires du GIA et du GSPC ont eu droit à un enterrement en Algérie.

Selon nos informations, la décision algérienne a été prise mercredi après‑midi par les hautes autorités du pays. Pourtant, au départ, les autorités algériennes n’avaient pas prévu de s’opposer à la volonté de la famille de Mohamed Merah. Ce dernier est de nationalité algérienne – la nationalité algérienne est reconnue automatiquement à tout enfant né de père algérien. Il avait donc le droit d’être enterré sur le sol algérien. Mais la conférence de presse du père de Merah semble avoir tout chamboulé et fourni des arguments aux autorités algériennes pour refuser d’accueillir la dépouille du tueur de Toulouse.

Mardi, Mohamed Benalel Merah, père du "tueur au scooter", se rendait dans les locaux du journal Echourouk. À la manière américaine, il avait réservé sa première sortie à un seul journal. Ce qui n’a pas manqué de susciter des interrogations sur ses intentions. Comment un père, supposé être en plein deuil, trouve‑t‑il le temps et l’énergie de négocier un entretien exclusif avec un journal ? Un père en deuil, au mieux, ne s’exprimerait pas avant l’enterrement de son enfant. Au pire, il resterait chez lui et répondrait spontanément aux questions des journalistes. Mais Mohamed Benalel Merah avait donné l’impression de chercher à tirer profit de la situation, surtout lorsqu’il a annoncé des initiatives farfelues telles que des poursuites judiciaires contre l’État français.

L’entretien a été publié mercredi par Echourouk. Mais dès mardi soir, Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, déplorait la surmédiatisation de l’enterrement de Merah. « Il s’agit d’une affaire qui, en principe, devait se traiter dans l’intimité de sa famille, loin de toute publicité malsaine et déplacée », avait‑il dit dans une déclaration à TSA.

En fait, la tuerie de Toulouse avait quelque peu terni l’image de l’Algérie et des Algériens, qui se sont trouvés mêlés malgré eux à des assassinats horribles. Mais il y avait une menace plus importante : que des milliers d’Algériens, par curiosité ou en soutien à Mohamed Merah, assistent à l’enterrement devant les caméras du monde entier. C’est sans doute cette perspective qui a poussé le gouvernement algérien à prendre une décision qui pourrait avoir de lourdes conséquences.

Refus de l’Algérie d’autoriser l’enterrement de Merah

Les dessous d’une décision

Citation :

Mohamed Merah sera enterré en France. L’Algérie a refusé que le "tueur au scooter" soit inhumé sur son sol. Cette décision est inédite dans l’histoire du pays. Jusque-là, hormis les harkis, aucun Algérien ne s’est vu refuser le droit d’être enterré sur le sol de son pays. Même les terroristes les plus sanguinaires du GIA et du GSPC ont eu droit à un enterrement en Algérie.

Selon nos informations, la décision algérienne a été prise mercredi après‑midi par les hautes autorités du pays. Pourtant, au départ, les autorités algériennes n’avaient pas prévu de s’opposer à la volonté de la famille de Mohamed Merah. Ce dernier est de nationalité algérienne – la nationalité algérienne est reconnue automatiquement à tout enfant né de père algérien. Il avait donc le droit d’être enterré sur le sol algérien. Mais la conférence de presse du père de Merah semble avoir tout chamboulé et fourni des arguments aux autorités algériennes pour refuser d’accueillir la dépouille du tueur de Toulouse.

Mardi, Mohamed Benalel Merah, père du "tueur au scooter", se rendait dans les locaux du journal Echourouk. À la manière américaine, il avait réservé sa première sortie à un seul journal. Ce qui n’a pas manqué de susciter des interrogations sur ses intentions. Comment un père, supposé être en plein deuil, trouve‑t‑il le temps et l’énergie de négocier un entretien exclusif avec un journal ? Un père en deuil, au mieux, ne s’exprimerait pas avant l’enterrement de son enfant. Au pire, il resterait chez lui et répondrait spontanément aux questions des journalistes. Mais Mohamed Benalel Merah avait donné l’impression de chercher à tirer profit de la situation, surtout lorsqu’il a annoncé des initiatives farfelues telles que des poursuites judiciaires contre l’État français.

L’entretien a été publié mercredi par Echourouk. Mais dès mardi soir, Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, déplorait la surmédiatisation de l’enterrement de Merah. « Il s’agit d’une affaire qui, en principe, devait se traiter dans l’intimité de sa famille, loin de toute publicité malsaine et déplacée », avait‑il dit dans une déclaration à TSA. En fait, la tuerie de Toulouse avait quelque peu terni l’image de l’Algérie et des Algériens, qui se sont trouvés mêlés malgré eux à des assassinats horribles. Mais il y avait une menace plus importante : que des milliers d’Algériens, par curiosité ou en soutien à Mohamed Merah, assistent à l’enterrement devant les caméras du monde entier. C’est sans doute cette perspective qui a poussé le gouvernement algérien à prendre une décision qui pourrait avoir de lourdes conséquences.

http://www.tsa-algerie.com/divers/les-dessous-d-une-decision_20097.html

Enterrement de Merah

Nicolas Sarkozy : "Qu’il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique"

Nicolas Sarkozy a souhaité jeudi sur BFMTV qu'on ne « fasse pas de polémique » avec les obsèques de Mohamed Merah, qui doit être inhumé vendredi près de Toulouse après le refus de l'Algérie, où réside son père, d'accepter sa dépouille sur son territoire.

« Il était Français, qu'il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique avec ça », a déclaré M. Sarkozy, interrogé par la chaîne d'information en continu, en marge d'un déplacement de campagne dans l'Hérault.

« J'ai dit ce que je pensais de Mohamed Merah, qui a agi d'une façon monstrueuse. J'ai dit que les protestations de son père étaient profondément indignes et indécentes. En tant que chef de l'État, j'aurais préféré qu'on puisse interpeller Mohamed Merah vivant. Nous avons tout fait pour cela, la police a fait un travail remarquable et j'ai considéré que les polémiques d'ailleurs étaient honteuses », a‑t‑il ajouté.

La mairie de Toulouse a annoncé jeudi le report de 24 heures des obsèques du "tueur au scooter" prévues jeudi après‑midi dans le cimetière de Cornebarrieu, dans l'espoir que l'État trouve un autre lieu d'inhumation. Selon la municipalité, le maire (PS) Pierre Cohen, « estime que son,inhumation sur le territoire de la ville de Toulouse n'est pas opportune ».

Enterrement de Merah

Nicolas Sarkozy : "Qu’il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique"

AFP - 29/03/2012 à 15:03

Citation :

Nicolas Sarkozy a souhaité jeudi sur BFMTV qu'on ne « fasse pas de polémique » avec les obsèques de Mohamed Merah, qui doit être inhumé vendredi près de Toulouse après le refus de l'Algérie, où réside son père, d'accepter sa dépouille sur son territoire.

« Il était Français, qu'il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique avec ça », a déclaré M. Sarkozy, interrogé par la chaîne d'information en continu, en marge d'un déplacement de campagne dans l'Hérault.

« J'ai dit ce que je pensais de Mohamed Merah, qui a agi d'une façon monstrueuse. J'ai dit que les protestations de son père étaient profondément indignes et indécentes. En tant que chef de l'État, j'aurais préféré qu'on puisse interpeller Mohamed Merah vivant. Nous avons tout fait pour cela, la police a fait un travail remarquable et j'ai considéré que les polémiques d'ailleurs étaient honteuses », a‑t‑il ajouté.

La mairie de Toulouse a annoncé jeudi le report de 24 heures des obsèques du "tueur au scooter" prévues jeudi après‑midi dans le cimetière de Cornebarrieu, dans l'espoir que l'État trouve un autre lieu d'inhumation. Selon la municipalité, le maire (PS) Pierre Cohen, « estime que son,inhumation sur le territoire de la ville de Toulouse n'est pas opportune ».

http://www.tsa-algerie.com/divers/nicolas-sarkozy-qu-il-soit-enterre-et-qu-on-ne-fasse-pas-de-polemique_20102.html

Que faire du corps de Mohamed Merah ?

Le Point.fr - Publié le 29/03/2012 à 11:09 - Modifié le 29/03/2012 à 17:19
Après le refus de l'Algérie, les funérailles du djihadiste devaient avoir lieu jeudi après-midi à Toulouse, mais la municipalité a demandé un délai supplémentaire.

Que faire du corps de Mohamed Merah ? Le sort de cet encombrant cadavre est devenu un casse-tête jeudi à l'heure de l'enterrer, quand tour à tour l'Algérie et la ville de Toulouse ont dit ne pas vouloir de lui sur leur sol. L'imbroglio a poussé le président Nicolas Sarkozy à intervenir sur un terrain éminemment sensible, aux confins du familial, du diplomatique et du politique. "Il était français. Qu'il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique avec ça", a-t-il dit.

En attendant, la dépouille de celui qui a semé l'effroi en France pendant huit jours, avant de tomber sous les balles du Raid il y a une semaine jour pour jour, reste sans sépulture. Le corps et la famille du tueur auront été toute la journée le jouet du rejet inspiré par ce que pourrait représenter sa tombe. Jeudi matin, la dépouille, a priori toujours à l'institut de médecine légale de Toulouse, était annoncée pour l'après-midi en Algérie. À la mi-journée, ses obsèques étaient programmées en milieu d'après-midi près de Toulouse. Puis dans l'après-midi, elles semblaient différées au moins jusqu'au lendemain. C'est l'Algérie qui a d'abord refusé de délivrer les autorisations nécessaires pour que Merah soit enterré sur son sol.

"Cet homme qui a commis des actes terroristes, des illuminés pourraient en faire un lieu de pèlerinage, d'autres pourraient profaner sa tombe", a dit M. Zekri devant le consulat d'Algérie à Toulouse, où s'est déroulée une partie de la course contre la montre pour essayer de faire monter la dépouille dans l'avion. "L'Algérie ne botte pas en touche, c'est un citoyen français, né en France, qui a grandi en France", a-t-il assuré. Dans l'urgence imposée par la situation et la nécessité pour les musulmans d'enterrer leurs morts au plus vite, une demande était adressée à la mairie de Toulouse pour le cimetière de Cornebarrieu. À 17 heures, Merah devait être mis en terre dans le carré musulman du cimetière, à même le sol, dans un linceul, le visage tourné vers la Mecque.

Question de droit

Le père et la mère voulaient pourtant que leur fils soit enterré au pays. La mère craignait que la tombe de son fils ne soit saccagée en France. Beaucoup redoutent aussi que la sépulture ne devienne un lieu de pèlerinage. Nombre de musulmans estimaient eux-mêmes qu'un enterrement en Algérie valait mieux, bien que Merah n'y ait pour ainsi dire jamais vécu, en dehors de séjours épisodiques. Pour parer les débordements éventuels, sa tombe devait rester anonyme.

"L'Algérie ne botte pas en touche"

Le corps de l'ancien délinquant multirécidiviste, devenu à 23 ans militant autoproclamé d'al-Qaida, paraissait ne plus attendre qu'un laissez-passer pour être inhumé dans la terre de ses ancêtres, mais l'Algérie a préféré laisser à la France le soin d'assumer les éventuelles expressions de haine ou de sympathie que causerait la présence de Merah sur son sol. Ce sont les autorités locales de Medea, la wilaya (division administrative) dans laquelle se trouve le village familial de Bezzaz où Merah aurait pu être mis en terre, qui ont émis un avis défavorable, a expliqué à l'AFP Abdallah Zekri, représentant du recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Mais moins de deux heures avant la cérémonie, le maire socialiste de Toulouse Pierre Cohen a fait savoir qu'à ses yeux, l'inhumation à Cornebarrieu n'était "pas opportune". Il a pris un arrêté pour différer les obsèques de 24 heures, en se tournant vers l'État pour qu'il trouve un autre lieu d'inhumation. Les fondements légaux de cette décision ne sont pas clairs. La mairie de Toulouse n'est pas légalement en mesure de s'opposer à l'inhumation sur son sol de quelqu'un qui était domicilié à Toulouse et qui y est mort. Le maire "n'a pas le droit de refuser de l'inhumer, sinon on portera plainte devant le tribunal administratif", a dit M. Zekri.

Mais la nouvelle d'une inhumation de Merah près de Toulouse a suscité l'émoi dans une ville choquée par l'assassinat de trois enfants et un enseignant juifs, après celui de trois parachutistes. Les investigations sur les crimes de Merah se poursuivaient, quant à elles. La piste d'une voiture localisée à Saint-Papoul, petit village de l'Aude à quelques dizaines de kilomètres de Toulouse, et susceptible de contenir des pièces à conviction, s'est effondrée : cette Renault Clio n'a manifestement aucun lien avec l'affaire Merah, contrairement à ce qui avait été initialement envisagé, a-t-on appris jeudi de sources judiciaire et policière.

Affaire déguelasse

Que faire du corps de Mohamed Merah ?

Le Point.fr - Publié le 29/03/2012 à 11:09 - Modifié le 29/03/2012 à 17:19

Après le refus de l'Algérie, les funérailles du djihadiste devaient avoir lieu jeudi après-midi à Toulouse, mais la municipalité a demandé un délai supplémentaire.

Citation :

Que faire du corps de Mohamed Merah ? Le sort de cet encombrant cadavre est devenu un casse-tête jeudi à l'heure de l'enterrer, quand tour à tour l'Algérie et la ville de Toulouse ont dit ne pas vouloir de lui sur leur sol. L'imbroglio a poussé le président Nicolas Sarkozy à intervenir sur un terrain éminemment sensible, aux confins du familial, du diplomatique et du politique. "Il était français. Qu'il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique avec ça", a-t-il dit.

http://www.lepoint.fr/societe/les-obseques-de-merah-organisees-en-france-apres-un-refus-d-alger-29-03-2012-1446268_23.php