Rumeurs d'espionnage au Luxembourg entre le Grand-Duc et la Couronne britannique

30 novembre 2012 à 10:49

L'enregistrement d'une conversation entre un ancien chef des services secrets luxembourgeois et le Premier ministre a fait surface vendredi, à la colère de ce dernier.


Le palais grand-ducal du Luxembourg, en octobre.
(Photo Yves Herman. Reuters)

Citation :

Le Grand-Duc Henri du Luxembourg aurait «des contacts permanents» avec les services de renseignements britanniques, a affirmé l’ancien chef des services de renseignements luxembourgeois au Premier ministre, Jean-Claude Juncker, selon la transcription d’un entretien entre les deux hommes publié ce vendredi par l’hebdomadaire Lëtzebuerger Land.

«Nous disposons de rapports crédibles qui nous disent que la Cour, que le Grand-Duc lui-même, ont des contacts permanents avec les services de renseignements britanniques», affirme Marco Mille, ancien directeur du SREL (Service de renseignement de l’Etat du Luxembourg), au Premier ministre luxembourgeois, selon un verbatim publié par le journal.

Les conditions de cet entretien, qui remonte au début de l’année 2008, demeurent étranges. Jean-Claude Juncker a expliqué sur la radio RTL que Marco Mille avait enregistré à son insu leur conversation. C’est «inacceptable», a estimé Jean-Claude Juncker, en précisant que sa conversation avec Marco Mille ne concernait pas des affaires liées à la sécurité de l’Etat. Le Premier ministre a précisé qu’il n’avait pris connaissance de cet enregistrement qu'à la mi-2009.

Marco Mille a dirigé le SREL de 2003 à 2010, date à laquelle il a quitté ses fonctions pour un poste dans le privé.

http://www.liberation.fr/monde/2012/11/30/rumeurs-d-espionnage-au-luxembourg-entre-le-grand-duc-et-la-couronne-britannique_864172

SERVICES SECRETS / Le SREL à réformer

La commission d’enquête parlementaire sur le fonctionnement des services secrets a effectué un premier bilan de ses travaux. Le Service de renseignement de l'État est appelé à survivre mais aussi, sans surprise, à subir un lifting.

Par : Thierry Raizer - 6 juin 2013


Alex Bodry (LSAP) préside la commission d’enquête parlementaire forte de 12 autres députés.

Citation :

Occupés depuis mi-décembre avec l’un des dossiers les plus opaques du système politique luxembourgeois, à savoir le fonctionnement du Service de renseignement de l’État luxembourgeois (SREL), les 13 députés ont effectué un premier bilan de leur action.

Si les diverses réunions et auditions d’anciens et actuels responsables des services secrets (et des autorités politiques de tutelle) ont mis au jour des visions différentes, elles ont au moins permis aux membres de la commission d’enquête d’établir un constat: le SREL doit être réformé.

Débat préestival

Cette ambition ne sera pas simple à mener à bien, tant la transparence et des règles claires de gouvernance ne sont pas l’apanage des services secrets, de quelque pays que ce soit. Mais les 13 députés occupés par ce dossier entendent prolonger leurs travaux actuels par une discussion étendue avec l’ensemble de leurs collègues, à la Chambre, d’ici aux vacances d’été.

Ce débat se basera sur un rapport en cours de préparation par François Bausch (déi Gréng), vice-président de la commission. Un document qui devrait comprendre des pistes de réflexion et des axes quant au futur visage à donner aux services secrets luxembourgeois, et avancer des procédures internes à son mode de gouvernance et de surveillance.

La poursuite des travaux de la commission après la pause estivale n’est pas encore confirmée, les députés ne voulant pas empiéter sur les travaux judiciaires en cours relatifs au dossier. D’ici là, une nouvelle journée d’audition est prévue ce vendredi 7 juin avec, une nouvelle fois, Marco Mille (en public), l’ancien directeur du SREL au centre des discussions depuis les révélations d’écoute via une montre enregistreuse, ainsi que Robert Rollinger (à huis clos), ancien directeur adjoint du service.

http://www.paperjam.lu/article/fr/le-srel-reformer