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Les desseins inavoués de la fausse guerre

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Foxbat16
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MessageSujet: Les dessous impérialistes Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyVen 9 Nov 2012 - 11:06

Mali: les dessous impérialistes d'une intervention franco-américaine

07 novembre 2012 Par Les invités de Mediapart

Citation :
« Au Mali, les menaces d’intervention américano-françaises [visent] à profiter de la déliquescence [de l'Etat] sous domination continue depuis les indépendances [afin de] réintroduire directement une présence militaire camouflée derrière des armées locales dont nul n’ignore l’insigne faiblesse». Par Mireille Fanon-Mendes-France, experte à l'ONU et présidente de la Fondation Frantz Fanon.
http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/071112/mali-les-dessous-imperialistes-dune-interventio

Mme Mireille Fanon Mendès-France, présidente de la Fondation Frantz Fanon
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Ishak

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MessageSujet: Re: Les desseins inavoués de la fausse guerre Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyVen 9 Nov 2012 - 11:11

L’écoute attentive du discours des deux candidats à la présidence des Etats-Unis

Citation :
L’écoute attentive du discours des deux candidats à la présidence des Etats-Unis a confirmé l’orientation stratégique de déclencher une nouvelle guerre, aux conséquences totalement imprévisibles, contre l’Iran. Dans ce but, l’establishment américain et ses médias n'hésitent pas à instiller l'idée que ce pays est sur le point de finaliser la bombe nucléaire. Dès lors serait un danger pour l'ensemble du monde mais particulièrement pour l’Etat d’Israël, dernier rempart moyen-oriental d’un Occident dont l’influence se contracte irrésistiblement et dont le modèle libéral est entré dans une crise terminale.

Les Etats-Unis se posent en gardien de la paix et de la sécurité internationales. Ainsi qu'on a pu le voir en Irak où leur intervention a été imposée à la communauté internationale par le mensonge, en Afghanistan où celle-ci a été justifiée au nom de la démocratie et contre la situation faite aux femmes, les Etats-Unis ont bien l'intention d'attaquer l'Iran dès que leur calendrier sera en cohérence avec celui de l'Etat d'Israël. Mais, entretemps, Washington ne perd pas de vue son objectif principal: contrer la progression globale de la Chine dans la grande guerre pour les ressources de la planète. Et dans ce conflit encore feutré mais qui pourrait se transformer en guerre chaude, l’Afrique est le continent de tous les enjeux. Le rapport «Horizons stratégiques» publié par le Ministère français de la Défense, avril 2012, anticipe cette éventualité et s’inquiète du face-à-face Chine-Etats-Unis: « enfin, sans conduire à une logique bipolaire, le format de la relation sino-américaine devient, qu’on le souhaite ou non, l’enjeu de la gouvernance de demain ».

C’est bien sous cet angle que doit être évaluée la situation du Mali et les menaces d’intervention américano-françaises. Il s’agit de profiter de la déliquescence d’Etats sous domination continue depuis les indépendances pour réintroduire directement une présence militaire camouflée derrière des armées locales dont nul n’ignore l’insigne faiblesse. Dans ce jeu géostratégique, le Mali devient otage d'une volonté des Etats impérialistes et de leurs soutiens. Ceux-ci souhaitent porter partout la guerre sans fin, de façon à interdire la progression d’une puissance adverse et, dans le même mouvement, d’éradiquer toute volonté des peuples à résister à l’ordre ultralibéral mondialisé construit sur la financiarisation et la militarisation. En répondant à l’appel à l’aide de son allié français désormais incapable, à lui seul, de gérer son pré carré africain, les Etats-Unis démontrent leur sens de l’opportunisme. La présence américaine dans le Sahel permet de contrôler directement l’accès à des ressources essentielles, l’uranium notamment, et de conférer une profondeur stratégique à leur action sur le continent et au Moyen-Orient.
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scorpion
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MessageSujet: Re: Les desseins inavoués de la fausse guerre Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyVen 9 Nov 2012 - 11:15

Les Etats-Unis et Africom

Citation :
La première étape pour les Etats-Unis qui avaient compris que l'ancienne puissance coloniale de l'Afrique francophone, la France, n’avait plus les moyens de jouer le rôle de soutien et de protecteur effectif des transnationales implantées pour capter les ressources naturelles indispensables à leur domination économique, était d’implanter des bases Africom. Il y a six ans, les Etats-Unis, par le biais d’Africom, ont décidé d’un cadre militaire spécifique au continent afin de faciliter sa mise sous tutelle. Les Etats-Unis ont étoffé leur présence militaire, notamment par des bases plus ou moins secrètes sur l’ensemble du continent. C’est ainsi qu’Africom a commencé son installation au Mali par des programmes de formation à l’intention de quelque 6 000 soldats de l’armée malienne, dans l’incapacité de contrôler le territoire parce qu’insuffisamment formés et armés.

Sous couvert d’une opération «Creek Sand», des militaires et des entrepreneurs américains sont arrivés au Mali pour des missions de renseignement. Par ailleurs, dès 2009, le Pentagone avait envisagé l’intégration dans l’armée malienne de commandos américains mais aussi le survol du territoire par des avions de surveillance ressemblant à des avions de transport civil, mais cela a été abandonné. Enfin au moins partiellement[4], puisqu’en avril dernier, six personnes, dont trois soldats américains accompagnés de trois ressortissantes marocaines, ont trouvé la mort à Bamako lorsque leur 4x4 a plongé dans le fleuve Niger. Que faisaient-ils là ? Officiellement, les Etats-Unis avaient annoncé avoir suspendu toutes relations miliaires avec le gouvernement malien, à la suite du coup d’Etat du mois de mars.

Cet accident semble fortement confirmer le contraire: au nord Mali, des unités d’élite, investies secrètement dans des actions de contre-terrorisme visant officieusement Aqmi, étaient bien présentes et le sont probablement encore.
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Eagle15

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MessageSujet: Re: Les desseins inavoués de la fausse guerre Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyVen 9 Nov 2012 - 11:20

Une intervention militaire au Mali

Citation :
La seconde étape consiste à préparer l'opinion publique internationale à une intervention au nord Mali au nom de la démocratie et de l’ordre constitutionnel, du patrimoine culturel mondial mis en péril par des terroriste islamistes et de la souffrance des populations, qui, rappelons-le, paient le prix fort de tout conflit interne ou importé par ceux qui veulent imposer leur loi. Ces raisons méritent questionnement.

Sont à la fois mis en avant la situation humanitaire des populations du nord et du sud mais ne peut être omis que de nombreux partenaires, dont l’Union européenne, les Etats-Unis, la Belgique, le Canada, la France (1) et des institutions financières ont décidé, au lendemain du coup d’Etat, de suspendre leurs aides au Mali, précipitant l’ensemble de la société malienne dans une pauvreté encore plus grande; cet «embargo» financier a été renforcé par un «embargo» politique. L’Organisation internationale de la Francophonie (2) a suspendu le Mali dès le 30 mars; l’Union Africaine (3)dès le 23 mars et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) dès le 27 mars. Il aura fallu la quasi-certitude d’une intervention militaire pour que certaines instances reviennent sur leur décision de bannir le Mali de leur communauté internationale.

Le Président Hollande, quant à lui, revendique son droit à délivrer les otages –cela semble compter bien peu- mais surtout à protéger les intérêts français. Pour mieux faire accepter une intervention militaire, il cache des intentions néocoloniales partagées derrière le besoin d’une intervention pour « éradiquer le terrorisme dans l’intérêt de ce pays, de l’Afrique et de la stabilité du monde». Certes, l’Islam radical –désigné globalement et sous nuances par le terme « terrorisme » pour conditionner l’opinion– dispose de bases dans le Sahel, sur les routes du pétrole, du gaz et de l’uranium, mais ne soyons pas naïfs, son émergence et sa consolidation ont bien été favorisées –notamment par les Saoudiens et les Qataris- pour servir les intérêts des Occidentaux et particulièrement ceux des Américains. Cette consolidation des positions des fondamentalistes correspond au vide institutionnel que l’Etat malien déliquescent a laissé s’installer dans la région. Les Jihadistes font la loi et assurent une sorte de service public (par la distribution d’eau, de vivres et de médicaments) là où des potentats disposaient de manière régalienne du réel pouvoir d’Etat. La lutte contre le terrorisme est l’argument rhétorique pour justifier la mise sous tutelle du Mali et faire main basse sur les ressources naturelles de cette région du monde dont les multinationales veulent s’arroger le monopole. On ne peut, bien sûr, ignorer que nombre de citoyennes et de citoyens maliens souhaitent, eux aussi, la fin de l’Islam radical et des exactions qui l’accompagnent sur leur territoire.

Les Maliens, dans leur ensemble, désirent vivre en assumant leur droit à l’autodétermination, leur droit à disposer pleinement de leurs ressources naturelles et leur droit à choisir librement leur représentation politique sans qu’un pays, ancien ou futur colonisateur, vienne leur dire ce qui est bon pour eux, au nom de la « responsabilité de protéger » et/ou la démocratie mais surtout au nom de la lutte contre le terrorisme.

Le Président français n’hésite pas, pour se doter d’une « légitimité » moins discutable et pour convaincre les derniers récalcitrants, à affirmer qu’il s’agit de « casser un processus fondé sur le trafic de drogue, d’armes, d’êtres humains qui risque de déstabiliser l’ensemble de la région (…) ». Mais qui contrôle et à qui profite exactement le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains?

Le Mali ne possède pas d’armes de destruction massive mais sur son territoire se retrouvent tous les ingrédients pour que les Occidentaux s’autorisent à intervenir au nom de ce qu’ils considèrent comme leur mission depuis l’époque où ils ont foulé, pour la première fois, d’autres terres que les leurs. Leur mission imprescriptible et immuable est de « sauver leur monde »; la lutte de la Civilisation (ou de l’Axe du Bien) contre le terrorisme est une des nouvelles dénominations du crédo impérialiste. Et comme le veut l’usage, le moyen d’imposer les lumières et la Civilisation, par essence, est la guerre…

Le rapport «Horizons stratégiques» permet de constater que, d’une part, même si le Président de la France change, les relations coupables de la Françafrique perdurent, le néocolonialisme vit encore de beaux jours. Une fois élu, rien ne change alors que le candidat Hollande avait claironné, durant sa campagne, qu’il allait tout changer. D’autre part, ce rapport pointe un possible affaiblissement de la sphère occidentale ce qui renforcerait encore plus le besoin en sécurité globale « dont les Etats-Unis continueraient d’assurer la maîtrise d’ouvrage (…) » avec « la possible émergence d’un référentiel unique en matière de contrat opérationnel et, surtout, un processus décisionnel maîtrisé de plus en plus étroitement par les États-Unis ». En toute objectivité, les rédacteurs du rapport, envisagent qu’« indirectement donc, l’autonomie de nos décisions relatives à notre environnement international de sécurité pourrait être régulièrement mise à l’épreuve d’ici 2040 », particulièrement si « un retrait de la présence militaire américaine en Europe » n’était « pas suivi d’une stratégie concertée entre Européens sur les modalités de la sécurité du continent » ce qui « aurait des effets néfastes pour la stabilité de la région ».
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bladnadz
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MessageSujet: Re: Les desseins inavoués de la fausse guerre Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyVen 9 Nov 2012 - 11:24

Construction d’une alliance militaire

Citation :
Se pose, à l’heure actuelle, la question des alliances pour mener cette guerre dont les premières victimes seront les Maliens eux-mêmes, mais aussi les Mauritaniens, les Nigériens, les Burkinabais, les Algériens avec des conséquences évidentes pour les Guinéens, les Ivoiriens et les Sénégalais. Autant dire que toute l’Afrique sahélienne et de l’ouest pourrait s’embraser et s’enfoncer dans une guerre sans fin à l’instar de celles menées en Irak et en Afghanistan.

La CEDAO, malgré les orientations bellicistes qui lui sont dictées par ses mentors parisiens, n’a ni les moyens humains ni matériels pour mener une intervention lourde et complexe. Sous forte influence, pour ne pas dire sous la conduite directe, de l’ex-métropole, elle a donc recherché un soutien extérieur, obtenu à l’issue du vote à l’unanimité de la Résolution 2071 adoptée par le Conseil de sécurité, considérant notamment que « la situation au Mali constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales » et qui « se déclare prêt à donner suite à la demande des autorités de transition maliennes qu’une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali ». Reste à savoir qui participera à cette force internationale qui à terme devrait, selon les termes du Secrétaire général des Nations Unies, « élaborer une stratégie globale portant sur les problèmes transfrontaliers du Sahel : les armes, les réfugiés et le terrorisme »?

Afin de délimiter les contours de cette force, le gouvernement transitoire du Mali a, maintenant un peu moins de 45 jours pour définir, en liaison avec ses partenaires de la CEDAO et de l’Union africaine, un « concept d’opération » -conditions concrètes de l’aide extérieure, modalités du déploiement sur le terrain, forces venant de différents pays. Ce n’est qu’à l’issue de ces 45 jours, qu’une autre résolution autorisera le déploiement de la force.

La réunion, tenue dans le cadre du Conseil européen -18 et 19 octobre à Bruxelles-, semble avoir précisé le cadre de cette force qui devrait prendre modèle sur l’Amisom- mission de l'Union africaine en Somalie- qui, soutenue par l'European Union Training Mission Somalia -EUTM Somalia- aurait contribué à arrêter les jihadistes Chebabs en Somalie. Il s’agit là d’une interprétation optimiste. Même si les Chebabs somaliens sont en recul, la guerre dure en Somalie et la paix n’est pas à l’ordre du jour, le pays est toujours en état de guerre civile.

Il est, dès lors, pour le moins curieux de se revendiquer d’un modèle qui n’a pas fait ses preuves et dont la fin de la « formation » ne prendra effet qu’en décembre 2012, date à laquelle près de 3 000 soldats somaliens auront été formés par quelque 675 instructeurs européens.

La mission de formation au Mali (Micema) compte 3 000 hommes environ. Elle devrait contribuer à la réorganisation et à l'entraînement des forces de défense maliennes et se trouver sous mandat de l'Union africaine et de l'ONU. La France, la Grande-Bretagne et l'Espagne ont accepté d’y participer, l'Italie, la Belgique aussi, l’Allemagne vient de se décider; seuls la Pologne et les pays nordiques font encore attendre leur décision.

Mais il est bien évident que la force de la Cedeao avec ou sans l’appui logistique de l’Otan ne suffira pas. Dans l’appel des acteurs, sur ce champ martial un des protagonistes essentiels semble renâcler.
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kheireddine pacha

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MessageSujet: Re: Les desseins inavoués de la fausse guerre Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyVen 9 Nov 2012 - 11:26

Une inconnue de taille

Citation :
Il reste en effet une inconnue de taille et dont dépendent l’entrée et l’issue de cette guerre: l’Algérie va-t-elle accepter de participer à cette force? Jusqu’à présent, elle a refusé toute intervention militaire hors de ses frontières. De plus les Algériens qui connaissent bien la région et les autres acteurs estiment que 3 000 hommes, dans un théâtre d'opérations de plus de 8 000 km2 et face à une guérilla déterminée et soutenue par les populations Touaregs, sont loin de constituer une force suffisante. Il est indispensable pour les Algériens d’identifier précisément les groupes de guérilla et d’établir une distinction nette entre subversion jihadiste, incarnée par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Aqmi, et le groupe militaro-politiques, Ançar Eddine et le Mouvement national de libération de l'Azawa (Mnla), qui ont un réel ancrage dans les populations locales. Dans une optique de guerre indifférenciée, l'adversaire mènera une guerre d'usure qu'il gagnera à coup sûr contre une formation militaire telle que la pense la Cedeao, qui ne connaît pas, non plus, le terrain saharien. Les groupes armés s'appuieront sur la population locale, des Touaregs, pour qui une armée africaine équivaut à une force d'occupation étrangère. A l’heure actuelle, l’Algérie, après avoir pondéré son avis, accepterait, selon le très influent service de renseignement algériens, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), d’offrir un appui logistique à la future force africaine d’intervention dans le nord du Mali.

L’Etat algérien entretient de bons rapports avec les Etats-Unis mais sait aussi qu’il suscite la convoitise à cause de ses propres ressources et de sa position géographique qui ouvre les portes vers le Sahel avec ses richesses énergétiques et son potentiel souterrain.

L’Algérie se montre hésitante mais il n’échappe à personne que dans la région, c’est le seul Etat, disposant d’une armée puissante et équipée, capable d’envisager une confrontation de longue haleine avec les rebelles, même si elle sait que cela reste risqué. Dès lors, ceux qui s’auto-désignent comme « communauté internationale », essentiellement les Occidentaux du G5 (Etats-Unis, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne et France), s’impatientent: au premier chef la France et elle le fait savoir.
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karim
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MessageSujet: Re: Les desseins inavoués de la fausse guerre Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyVen 9 Nov 2012 - 11:27

La fabrication de l’ennemi de l’intérieur

Citation :
Pour ne pas être exclue des richesses à prendre et qu’elle n’a pas su garder mais aussi pour montrer sa participation active à l’Axe du Bien tel que pensé par George W. Bush, la France, après avoir œuvré en vue du vote de la résolution 2071, mène, sur son propre territoire, une guerre multiforme contre les terroristes, les jihadistes, les islamistes fanatiques, ..., laquelle parfois, à la lumière des « unes » de certains hebdomadaires, ressemble ni plus ni moins à une guerre contre l’Islam, prolongement et succédané de la guerre perdue d’Algérie. Une guerre policière mais aussi idéologique, psychologique et très lourdement médiatique.

Dans ce combat oblique où l’ennemi n’est pas seulement le terroriste armé mais celui qui proclame sa différence, la République n’hésite pas à recourir à l’arsenal des stigmatisations néocoloniales et à la diabolisation de l’étranger inassimilable. La méthode est éprouvée mais la République ne veut pourtant, à aucun titre, en assumer les origines collaborationnistes et coloniales. La France des élites laisse (ou pousse) une partie de son opinion dériver vers une représentation européo-centrée qui désigne l’Autre, l’Etranger en tant que responsable de l’errance politique des représentants politiques (y compris ceux au gouvernement), du délitement de la pensée intellectuelle et d’une crise sociale, économique et finalement morale et culturelle. Il est aujourd’hui admis et considéré comme absolument normal de réécrire une « histoire » plus « politiquement correcte », basée sur une conception raciste ou ethnoculturelle du monde. Ce prisme réducteur et dangereux est de plus en plus présent dans le champ politique. C’est ainsi que l’on entend les intellectuels organiques du libéralisme au pouvoir distiller à longueur de colonnes et sur tous les plateaux de télévision les thématiques de l’arabophobie et de l’islamophobie (5). Le racisme se fond aujourd’hui dans un ensemble de mécanismes d’exclusion et d’infériorisation qui semblent fonctionner de manière autonome, sans que personne n’ait à s’assumer explicitement raciste mais où tous comprennent le langage le code de l’exclusion. Les superstructures idéologiques d’Etat nourrissent l’exclusion par des stigmatisations essentialistes. De « l’homme noir qui n’est pas entré dans l’histoire » à une laïcité de combat, l’essentialisme est bien l’habit neuf d’un vieux discours. Les hiérarchies ontologiques visent à différencier irrémédiablement pour mieux exploiter.

Dans un climat de xénophobie ascendante et d’émiettement social, le racisme est vécu au quotidien, pèse fortement sur les constructions identitaires des individus et vient de manière, ô combien opportune pour le système, transcender les clivages de la misère et les logiques d’exclusion qui concerne des catégories croissantes de Français. En ce sens la figure sociale de l’Algérien, en France ou en Algérie, pour les Français n’a pas changé depuis la colonisation.

On peut affirmer que la raison de ce racisme tient au fait que ces représentations ont précédé les Français issus de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, au-delà même de la période coloniale. C’est ainsi que la reprise du thème du « racisme anti-blanc » par un parti de droite « républicain » est révélatrice de l’imprégnation d’un discours essentialiste directement hérité de la colonisation et de la guerre d’Algérie. On le sait, le soi-disant racisme anti-blanc est la première ligne de défense du racisme réel, celui des colonisateurs et des exploiteurs.

Comment émerger d’un passé traumatique et visiblement indépassable? La question est d’autant plus complexe qu’elle renvoie irrésistiblement aux enjeux actuels du débat sur l’immigration et à l’enracinement dans la société de jeunes Français issus de minorités « visibles ». C’est sur ce terreau nauséabond que l’on voit des intellectuels -presque toujours- d’origine algérienne désignés (6) à la vindicte au prétexte qu’ils feraient l’apologie du « racisme anti-blanc ». Apparaît dans l’espace politico-social la désignation de responsables des errances d’une société qui se réveille chaque jour un peu plus raciste, chauffée à blanc par ses médias engagés à des degrés divers dans la défense de l’Etat d’Israël et du mouvement sioniste, reprenant à son compte les délires racistes datant de la lutte de libération nationale de l’Algérie. Cette accusation n’est pas sans lien avec la guerre programmée au Mali et l’éventuelle agression de l’Iran.

Il s’agit pour ceux qui dominent et qui veulent pérenniser cette domination au nom des multinationales et des banques de désigner ceux qui empêcheraient ou leur « paix » et leur « sécurité internationales » ou leur « cohésion sociale ». Leur volonté de porter la guerre au Mali, certes au nom de la libération du nord de forces rétrogrades, ce que désirent de nombreux Maliens, n’est pas sans lien avec ce que le rapport « Horizons stratégiques » cité plus haut dit de la peur que suscitent, chez les Occidentaux, la résurgence puissante du panafricanisme et la volonté de certains Etats africains d’assumer leur souveraineté sans « tuteurs ». De nombreux intellectuels et politiques du continent font entendre leur désir d’être débarrassés de certains des accords bilatéraux qui les maintiennent dans un statut de soumission –militaires, policiers, économiques ou portant sur les migrations. Ces revendications successives sont, pour les anciens colonisateurs, inacceptables. Ce n’est pas pour rien que les vigies occidentales scrutent avec angoisse les révoltes arabes. Les centres néocoloniaux craignent bien trop la prise en main du processus de libération de la dictature par le mouvement social. Outre la fabrication aéroportée d’une révolution assujettie comme en Libye, les Occidentaux, forts de leurs relais saoudiens et qataris, poussent leurs pions et tentent d’influer les luttes internes comme en Tunisie, où certains se délectent de la montée de l’Islam obscurantiste et des faux débats autour de valeurs morales qu’il introduit pour détourner les populations tunisiennes des réalités économiques et politiques de la domination et de l’exploitation.

Le bombardement envisagé sur l’Iran procède de la même logique. Il s’agit de mettre à l’index ceux qui s’opposent à l’ordre du monde impérialiste et de les exclure de la communauté internationale; tout comme il s’agit d’exclure de la société ceux qui dénoncent la droitisation de la société française. Il s’agit pour les dominants d’utiliser des instruments de répression politico-idéologique et de remise en cause des droits politiques et civils.

Les Etats-Unis et leurs alliés assument pleinement la logique du dit « choc des civilisations », entre Etats mais aussi entre citoyens d’un même pays, en légitimant l’état d’exception international mis en place par les puissants contre les peuples.
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elmokrani
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MessageSujet: Re: Les desseins inavoués de la fausse guerre Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyVen 9 Nov 2012 - 11:29

Terrorisme versus paix et sécurité internationales

Citation :
La plus grande menace à la paix et à la sécurité internationales se trouve dans la violence des pays occidentaux, spécialement des Etats-Unis et de leurs alliés européens qui violent systématiquement le droit international et la Charte des Nations Unies, sous couvert de lutte contre le terrorisme, comme c'est le cas en Irak, en Afghanistan, au Soudan, à Cuba, en Haïti , en Serbie, en Côte d’ivoire et bientôt au Mali.

L’exemple le plus caractéristique est celui de la Palestine qui, depuis plus de soixante ans, est exilée –aussi bien sur son territoire qu’à l’international -par une « communauté internationale »- réduite au G5 occidental: il maintient l’ensemble des Palestiniens exclus des normes impératives du droit international et du droit humanitaire international mais aussi du droit à leurs droits.

Cette communauté d’alliés qui, en protégeant l’Etat israélien et en le laissant commettre des crimes de guerre, toujours impunis, contribue décisivement à la violation des normes impératives du droit international et, surtout joue le rôle de courroie de transmission d’un projet et d’un modèle politique, idéologique et économique qui vise à l’instauration d’un ordre international fondé sur la guerre sans fin, la discrimination, l’apartheid, la force, la domination des peuples et la violence.

Comme cela a été le cas en Libye où l’intervention de l’Otan a été possible grâce à l’injonction paradoxale portée par ceux qui ont voté la résolution 1973, ils affirment d’un côté, « leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Jamahiriya arabe libyenne » et de l’autre envoient des forces armées pour obtenir plus rapidement l’assassinat en direct de Kadhafi en dehors de toute légalité internationale au regard de la Charte des Nations Unies, laissant le pays dans une situation de grave déstabilisation.

La vraie menace à la paix internationale est la pauvreté généralisée des populations du Sud, le pillage de leurs ressources naturelles par les sociétés transnationales et les guerres qu’elles déclenchent pour pérenniser leur hégémonie ou prévenir l’intrusion du nouveau concurrent chinois. C’est bien dans la réalité de la misère généralisée et organisée par la mondialisation libérale que peuvent être définis les ressorts profonds du terrorisme et des idéologies du désespoir. L’impérialisme et ses relais locaux ont, traditionnellement, utilisé pour leurs propres aventures et toujours à leur avantage les mouvements fanatiques apolitiques et les desperados qu’ils subjuguent. Les médias omettent de le rappeler mais le terrorisme islamiste contemporain est né en Afghanistan pour contrer l’Union soviétique. Ce terrorisme, financé par les Saoudiens et soutenu à bout de bras par les Américains et leurs alliés, a fini par avoir raison de l’armée rouge et a précipité l’effondrement de l’URSS. On le voit, hier instrument commode et efficace, le terrorisme islamiste est aujourd’hui un épouvantail tout aussi opérant. Le terrorisme, conséquence du désespoir que l’ordre injuste impose aux peuples, est aussi un instrument entre les mains des architectes de la mondialisation libérale.

Au Mali, en France, aux Etats-Unis mais aussi dans de nombreux autres pays, le terrorisme islamiste est un argument fondamental dans la justification des aventures bellicistes de l’impérialisme et des atteintes aux libertés dans les sociétés occidentales elles-mêmes. La guerre globale et éternelle contre l’islamisme alimente un discours raciste qui permet de détourner l’attention des populations des pays industrialisés confrontées à une crise économique majeure. La libération de l’impensé raciste occupe une place centrale dans le discours politique « décomplexé » par temps de chômage généralisé et de creusement sans précédent des inégalités. En Europe comme en Afrique.
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okba
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MessageSujet: La vraie raison de la guerre Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyMer 16 Jan 2013 - 7:37

guerre au Mali: des fausses raisons à la vraie

15 janvier 2013 Par clément dousset

Citation :
Villepin a précisé pertinemment pourquoi cette guerre mal engagée est une mauvaise guerre. On voudrait rapidement évoquer en quoi l'espèce de propagande qu'on nous assène brasse les fausses raisons pour nous cacher la bonne.

La demande d'assistance d'un président ? Soit, mais quel président ? Un président, Dioncounda Traoré, désigné en avril mais par intérim dans un pays où le pouvoir a perdu après coup d'Etat toute légitimité démocratique.. Et comment justifier une attaque militaire pour répondre à la demande d'un chef d'Etat quand on a attaqué la Lybie pour évincer Khadafi qui en était le chef légitime et qu'on réclamait de faire la même chose en Syrie contre Assad ? On ne peut pas attaquer un pays en état de guerre civile un jour parce que les rebelles appellent à l'aide et l'autre parce que c'est le chef officiel (sinon légitime du moins légal).

La lutte contre Al Qaeda ? Là encore le prétexte apparaît curieux puisque les combattants d'AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique) qu'on attaque en force sont ceux-là même qui soutenaient ouvertement la rébellion lybienne. Mieux, comme Khadafi ne cessait de le clamer, des djihadistes d'Al Quaeda ont bel et bien combattu avec les opposants du colonel. Et ces islamistes-là participent maintenant au pouvoir en Lybie.

La sécurité des Français ? La guerre, présentée essentiellement comme un combat antiterroriste aurait pour objectif fondamental un renforcement de la sécurité des Français. Evidemment on a du mal à le montrer pour ce qui s'agit des sept otages d'ores et déjà sacrifiés. Mais on n'hésite pas à mettre cette raison en avant pour les 7000 ressortissants français résidents au Mali. Or, sauf à transformer l'attaque en guerre d'extermination contre tout ce qui ressemble là-bas à un djihadiste, on voit bien comment la guerre ne peut que fragiliser la sécurité des français présents. Pour l'immédiat et surtout pour le futur. Les attaques lourdement meurtrières de l'armée française (ce qu'on sait mais ne dit pas) ne peuvent que développer un esprit de vengeance chez les combattants islamistes. Pour ce qui est enfin de la sécurité des Français de métropole, la réponse se trouve directement dans le renforcement du plan Vigipirate. Si la guerre est là pour accroître la sécurité contre les menaces terroristes, pourquoi renforcer la prévention ici ?

Le combat contre un ordre islamique tyrannique au Mali ? Certes la loi que font régner les troupes d'AQMI au Mali révolte nos principes occidentaux et peut être considérée comme inacceptable à notre époque. Mais ce n'est pas en plaçant les tenants de cette loi comme les talibans en Afghanistan en position de défenseurs uniques du pays contre l'invasion d'une armée occidentale qu'on agira efficacement contre les abus des islamistes d'AQMI. Pas plus qu'on ne l'a fait en Afghanistan contre les talibans.

Toutes ces fausses raisons sont un rideau de fumée pour voiler la véritable. Et la véritable est la défense des intérêts économiques de la France et de l'Europe en crise. Il y a bel et bien un désir de renforcer la sécurité mais pas la sécurité de chaque français, la sécurité d'entreprises et de projets actuellement menés. Je n'en citerai que deux :

1-Un énorme projet d'installation de paneaux solaires géants appelé DESERTEC. Ce parc solaire qui fournirait à l'Europe une quantité d'électricité très appréciable doit être sécurisé.

2-L'investissement de 1,5 milliards d'euros d'AREVA pour la mine d'uranium d'Imouraren récemment créée au Niger et qui s'accompagne de la venue de centaines de Français et d'Européens pour fonder une véritable ville minière. La sécurité de ce projet impose bien entendu que le Mali reste étroitement sous contrôle occidental.

La guerre, moyen de lutter contre la crise en renforçant le pillage des ressources des peuples faibles... Sous les mirages de la propagande, rien de nouveau sous le soleil, fût-il du désert.
http://blogs.mediapart.fr/blog/clement-dousset/150113/guerre-au-mali-des-fausses-raisons-la-vraie
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MessageSujet: Les desseins inavoués de la fausse guerre Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyJeu 24 Jan 2013 - 19:06

PÉTROLE, OR ET URANIUM AU MALI

Les desseins inavoués d'une "intervention indécente"

Par Aïssa HIRECHE - Jeudi 24 Janvier 2013 - Lu 2791 fois

Les desseins inavoués de la fausse guerre P130124-05

Citation :
En optant pour la guerre sans donner le temps aux négociations avec les parties prenantes, comme le voulait l'Algérie, Hollande a sans doute commis une multitude d'erreurs de tout genre.

Si on ajoute à cela sa politique sévèrement critiquée en matière d'impôts (qui a fait fuir les grandes fortunes françaises) et son entêtement à vouloir légaliser un type de mariage qui fait râler la grande majorité des Français, on voit alors apparaître un portrait atypique et tout simplement inattendu pour un président français qui se disait un homme de paix et qui disait aussi vouloir réconcilier la France avec elle-même.
Si les deux derniers points, relatifs aux impôts et au «mariage pour tous», nous surprennent mais ne nous concernent ni de près ni de loin, la guerre dans laquelle le président français s'est précipité à engager son pays nous touche malheureusement et même de trop près. Notre pays aura, sans doute, à supporter des conséquences, à court et à moyen termes, comme les mouvements d'émigrés qui fuiront les combats et que, pour des raisons humanitaires et de voisinage, nous aurons à prendre en charge ou l'intensification de l'immigration clandestine à partir du Mali vers le Sud algérien puis le reste du pays avec tout ce que cela peut supposer. Mais, en plus, cette guerre a fait de l'Algérie, dans l'immédiat, la cible des terroristes dès leur première réaction. Que le groupe qui a attaqué le site gazier et la base de vie près de In Amenas soit parti depuis deux mois du Mali, en longeant la frontière du Niger pour revenir de Libye comme l'a précisé le Premier ministre Sellal lors de sa conférence de presse, ne signifie aucunement que cette attaque n'est pas liée à la guerre du Mali car les tambours de guerre de Hollande étaient audibles depuis plusieurs mois déjà.

Les zones d'ombre?

Parlons-en donc!
Non contents de nous avoir impliqués, malgré nous, dans cette «intervention indécente» comme l'a si bien qualifiée le grand reporter britannique Robert Fisk, certains Français qui, hier encore, à travers une presse trop partiale et carrément orientée, reprochaient, toute honte bue, à nos soldats le fait d'avoir empêché la catastrophe d'une explosion du site et le massacre de plusieurs centaines de personnes, continuent de vouloir semer l'amalgame dans les esprits. C'est ainsi que, par exemple, la très officielle RFI s'est permis ce mercredi, c'est-à-dire après l'intervention et les clarifications du Premier ministre algérien, de faire des insinuations sournoises sous un titre aux desseins non moins sournois «In Amenas, les zones d'ombre persistent».
Certes, il existe des zones d'ombre dans cette guerre et dans cette attaque qu'a subie notre pays. Mais pas celles sous-entendues par cette mauvaise presse. La première de ces zones non élucidées est le fait que pour attaquer un site algérien, en Algérie, les terroristes et leurs commanditaires n'ont eu besoin que d'un seul Algérien alors que le bon sens aurait voulu que la majorité de ces criminels soient des Algériens pour mille et une raisons évidentes. Une seconde zone d'ombre est le fait que, dès que l'Armée algérienne avait encerclé le site des opérations et empêché les ravisseurs de se tirer du pays, de nombreuses voix s'étaient aussitôt élevées et même offusquées. Cela gênait-il les plans de certains? Souhaitaient-ils que les ravisseurs puissent s'échapper avec leurs otages? Pourquoi donc? Est-ce pour entraîner la communauté internationale dans un conflit qu'elle évite et dans une guerre qui ne la concerne pas? Si l'on retient cette réponse, alors il est clair de comprendre à qui profite le crime. Ni à l'Algérie, ni à son armée en tout cas! Une autre zone d'ombre est constituée par le fait que, bien que la préparant depuis plus de six mois, Hollande dit que son intervention au Mali a été dictée par l'urgence. Pourquoi donc? Pour «s'emburnousser» dans la couverture, si transparente pourtant, de la légalité internationale? Est-ce pour convaincre l'Europe réticente ou bien pour impliquer les pays voisins récalcitrants? Autre zone d'ombre, et qui n'est pas moins importante que les précédentes: que cache l'intervention française au Mali? Une oeuvre de bienfaisance? On ne fait pas charité avec la vie des hommes et à coups de milliards d'euros, surtout lorsqu'on est en crise comme c'est le cas pour une France qui ne retrouve plus ses marques depuis une dizaine d'années, une France qui fait la moue devant la facture des avions porteurs US qui l'ont aidée à transporter son matériel au Mali. Un coup de main à des amis? Si tel est le cas, à combien reviendrait ce coup de main aux Maliens? A un bassin appelé le bassin de Taoudéni et même plus. Un sursaut d'honneur devant l'injustice? il aurait été dans ce cas plus plausible d'aller libérer les Palestiniens des Israéliens qui leur ont pris la terre et les richesses sans qu'aucune puissance, comme la France par exemple, n'ose s'en offusquer. Alors, pourquoi cette guerre?

Cette guerre devra être rentable

Dans cette guerre, qui ne fait que commencer mais qui, pour «être rentable» devra faire durer la présence française durant plusieurs années au Mali, les soldats français, en fermant l'oeil sur les exactions et les exécutions sauvages qui commencent à donner leur puanteur à l'intervention au Mali, semblent vouloir refaire la guerre des GI's en Irak et en Afghanistan. Il n'est pas écarté que d'ici quelque temps, nous entendrons parler de viols, de torture et d'autres actes criminels qui marquent à jamais le front des monstres et hantent pour toujours la mémoire des humains. Des actes qui, rappelons-le, n'avaient pas fait plus que «soulever l'indignité» de la communauté internationale car les nouvelles guerres que mène l'Occident, qu'on le veuille ou non, sont plus sales que toutes celles que l'humanité a connues jusque-là. Construites autour d'enjeux cachés et servant des intérêts bassement économiques, ces guerres nous jettent à la figure l'absence des valeurs chez ces pays qui se vantent pourtant, à longueur d'année, d'être les apôtres de la liberté des hommes, les prophètes de leurs droits, les avocats de leur égalité et les défenseurs de la légalité. Dans ces guerres où les hommes n'ont pas la même valeur, où le sang des uns n'équivaut pas celui des autres et où même la douleur et la torture deviennent, rappelons-nous Abu Gharib, sujets de fierté, aucune des valeurs humaines n'est présente et seules la honte et la terreur sont honorées.

Comble du crime, les guerres de nos jours ne sont pas menées par les hommes qu'elles dépassent tout simplement. Elles sont les guerres de la modernité et les guerres de la civilisation. Mues par les intérêts, elles ne s'arrêtent qu'une fois l'intérêt acquis ou garanti. Les Etats-Unis ne s'étaient résignés à quitter l'Irak qu'une fois leurs intérêts énergétiques garantis. La guerre injuste faite à la Libye n'a pris fin qu'une fois la main des «sauveurs» posée sur son pétrole.

Le pétrole malien, lourd tribut d'une fausse guerre

Comme toutes ses semblables depuis l'invasion de l'Irak, la guerre que mène la France au Mali se doit d'être rentable, quitte pour cela à ce que soit cachée et même gâchée la devise: liberté, égalité, fraternité.
Au Mali, la guerre ne cessera certes, qu'une fois l'or et l'uranium maliens seront entre les mains de ceux qui ne cessent de parler, en toussant, des amis, de l'aide des pays amis et qui avaient peur du travail de fourmi des Chinois dans le continent africain. Mais elle ne cessera, surtout, qu'une fois contrôlée la nouvelle richesse malienne: le pétrole dont le bassin de Taoudéni constitue le principal site. Or, ce bassin de Taoudéni, ainsi que la partie occidentale du bassin de Tamesna, se trouve... dans le nord du pays. Un nord démarqué du Sud par une ligne (déjà?) qui a délimité le territoire convoité et c'est dans ce Nord-là que les soldats français ont reçu ordre d'avancer et de contrôler le terrain.
http://www.lexpressiondz.com/actualite/167835-les-desseins-inavoues-d-une-intervention-indecente.html
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MessageSujet: Unanimisme, propagande et véritables enjeux cachés Les desseins inavoués de la fausse guerre EmptyMer 30 Jan 2013 - 13:12

COUVERTURE MÉDIATIQUE DE LA GUERRE AU MALI

Unanimisme, propagande et véritables enjeux cachés

29-01-2013

Citation :
Images rares, informations pauvres et propagande de guerre caractérisent la couverture médiatique de l'intervention militaire française au Mali, qualifiée de «conflit mystérieux» par les journalistes.
L'armée française a «libéré» les villes stratégiques de Gao et Tombouctou, rapportent les différents médias se référant le plus souvent aux agences de presse.

C'est d'ailleurs presque les mêmes écrits qui font le tour des rédactions. Mais des informations précises sur les opérations militaires et les images des combats sont rares. Cette situation n'est pas sans rappeler la couverture médiatique de la guerre en Libye en 2011. Annonçant tantôt l'avancée des rebelles armés, tantôt celle des loyalistes au régime, les médias se contentaient de ce type d'information.

Cette manière de traiter l'information a poussé des internautes à créer, entre autres, une page sur le réseau social Facebook intitulée «Urgent : les insurgés libyens ont conquis la planète Mars», parodiant les grosses manchettes des mainstream médias. Ils sont allés loin en ironisant sur certains contenus. «Kadhafi de nouveau capturé dans la ville de Syrte, tombée pour la sixième fois en deux jours entre les mains des rebelles, pour un total de 118 changements de mains ces trois dernières semaines», avaient-ils posté.

Par ces gestes, les internautes voulaient attirer l'attention sur le nombre important d'informations des agences de presse qui manquent de précision et qui tournent en boucle. La même remarque peut être faite concernant la qualité de l'info relative à la guerre au Mali. Alors qu'on annonce les succès des troupes françaises qui avancent vers le nord, les journalistes, eux, peinent à obtenir des informations précises et vérifiées, en dehors de celles données par les canaux officiels et autorisés.

De plus en plus de voix se sont élevées pour «critiquer ce monopole dans le traitement de l'information de guerre et dénoncent l'interdiction aux reporters de s'approcher des zones d'affrontement ainsi que le faible nombre de journalistes embedded (embarqués avec l'armée). Nonobstant les risques et la difficulté de la mission du reporter de guerre, certains estiment que c'est le seul moyen d'avoir une info diversifiée et «crédible» et se référant aux derniers conflits armés internationaux, des hommes de la presse estiment qu'ils étaient mieux couverts.

Des images «vides de sens»

«L'accès est plus restreint au Mali qu'en Afghanistan», commente Marc Bastian, reporter à l'Agence France Presse (AFP), expliquant : «Là-bas l'armée française nous laissait accéder aux zones de combat» alors qu'au Mali les journalistes n’y sont autorisés qu'une fois les opérations militaires terminées et le terrain déblayé. Les autorités militaires françaises réfutent ces critiques.

«Il y a eu 40 médias et 150 journalistes embedded depuis dix jours et tous les jours, on envoie des images photo et vidéo à la presse. Que ce soit uniquement des prises de vue militaires, ça fait quarante ans qu'il en est ainsi» selon l'entourage du ministre français de la Défense, cité par l'AFP.

Commentant les premières images des frappes aériennes fournies par l'armée française, Jean-Paul Mari, du Nouvel Observateur, n'a pas mâché ses mots dans un article publié le 25 janvier. «Les belles images de l'armée française ne nous disent pas l'essentiel. La réalité du conflit (…)», a-t-il estimé. «Quels sont les combats ? Quelle est la résistance ? Où se sont retirées les colonnes jihadistes ? Quel est l'état de la population ? Quel est l'accueil dans les villes libérées ? Que racontent les habitants des villes occupées depuis un an ? Y a-t-il des exactions ou pas ?» s'est interrogé le journaliste, regrettant que ces questions restent sans réponse.

Et d'ajouter : «Sur le terrain des opérations militaires, nos soldats font leur travail et l'armée semble avancer vite et bien. A l'inverse, sur le terrain des médias, la France est en train de perdre la bataille de l'information libre», a-t-il jugé. Un constat qu'avait également fait le syndicat national des journalistes affilié à la Confédération générale du travail en France (SNJ-CGT). Dans un communiqué rendu public vendredi, le syndicat dénonçait la couverture «trop officielle» des médias français de la guerre au Mali qui annonçait, selon lui, «l'enterrement du débat pluraliste et démocratique».

Monopole de la communication

Le SNJ-CGT a également déploré l'interdiction de l'accès aux zones de combats aux journalistes, décidée par la France, et regrette que seule «la communication officielle de l'Elysée, de l'état-major et des experts étoilés» soit autorisée. Il s'inquiète également de «l'unanimisme de nombreux commentateurs et le ton va-t-en-guerre des médias dominants». En effet, rares ont été les voix opposées à la guerre invitées à s'exprimer par les médias. Pis encore, plus rares ont été les médias à s'interroger sur les enjeux de la guerre et à poser des questions de fond.

Certains observateurs parlent même de propagande. Pour le journaliste indépendant Michel Collon, la campagne médiatique en faveur de la guerre au Mali répond bien aux «cinq principes incontournables de la propagande de guerre». Ainsi, les intérêts économiques sont cachés.

Les ressources naturelles du pays et du Niger voisins exploitées par de grandes firmes françaises (Bouygues, Areva, Alstom, Suez) ne sont pas mentionnées. Aussi, l'histoire est cachée. Selon le journaliste, on n'informe pas suffisamment sur les ravages de la colonisation d'une part et le soutien français à l'actuel président issu d'un putsch en mars 2012 d'autre part. Autre excuse, «faire croire qu'on est victime ou que l'on court sauver des victimes».

Le président français n'ayant pas hésité à parler d'«agression» et de «menace» concernant l'avancée des «islamistes» vers le sud du pays, le 11 janvier dernier. M. Collon précise également que la France a été appelée à l'aide par un président intérimaire qui ne disposait pas du pouvoir légitime et par des dirigeants africains qu'elle avait elle-même mis en place. Ensuite, la diabolisation de l'adversaire est visible, insiste le journaliste, à travers le recours aux termes de «terroristes islamistes» pour justifier l'intervention. Il soulèvera le paradoxe dans le soutien de la France aux combattants islamistes en Libye et en Syrie.

L'autre principe de la propagande de guerre est, précise-t-il, le monopole de l'information. Car si la France s'est illustrée en allant seule au front au Mali, il faut dire qu'elle domine également le champ médiatique. Les médias internationaux ne faisant que reprendre les informations fournies par l'armée française aux agences de presse internationales, en particulier l’AFP, qui n'a pas hésité à publier, le 16 janvier dernier, que «l'intervention française a suscité l'enthousiasme à Bamako, où les commerçants ont même signalé mardi une ‘’pénurie’’ de drapeaux français. Plusieurs médias maliens ont même rapporté que des enfants nés ces derniers jours ont été prénommés ‘’Hollande’’».

M. B.
http://www.letempsdz.com//content/view/84301/1/
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